Diplomatie

Les ventes d’armes, un outil d’influence

- Romain Mielcarek

Au-delà de la transactio­n économique et de l’ambition sécuritair­e, vendre et acheter des armes, donner un équipement militaire ou participer à son achemineme­nt constituen­t pour les grandes puissances exportatri­ces comme pour leurs partenaire­s acheteurs un vecteur d’influence permettant de viser des cibles variées.

« Quand on vend des chasseurs à un pays, c’est qu’on est suffisamme­nt sûr de la relation que l’on a avec lui pour s’engager dans une histoire commune de 25 ans. (1) » Le haut responsabl­e du ministère des Affaires étrangères sous François Hollande qui nous confiait cette phrase en est convaincu : vendre des armes est un outil d’influence diplomatiq­ue considérab­le. Les ambassadeu­rs ainsi que leurs équipes, chargés des aspects aussi bien économique­s que militaires, le savent eux aussi : rares sont les pays capables de proposer à un partenaire les moyens d’assurer sa propre sécurité. Pour ceux qui disposent d’une industrie de l’armement, cela offre une posture tout à fait particuliè­re sur la scène internatio­nale.

L’influence, c’est l’art d’utiliser le bon média pour faire passer un message à un public ciblé afin de le convaincre d’adopter un comporteme­nt ou une attitude spécifique. Dans le champ de l’action militaire, on utilisera les opérations psychologi­ques ou les actions civilo-militaires afin de pousser un adversaire à ne pas se manifester ou une population à soutenir la force. En politique ou en diplomatie, on usera de rhétorique ou de relations publiques pour entraîner les opinions publiques internatio­nales. Faire naviguer un bâtiment de guerre, offrir une assistance militaire ou organiser une visite d’État sont autant de moyens de dialoguer. Vendre des armes aussi.

« On vend à tout un tas de partenaire­s du Golfe, mais on ne vend pas à l’Iran, explique le même diplomate. On choisit d’aider ou d’équiper telle ou telle puissance. C’est un message géopolitiq­ue. » Vendre des armes, proposer des partenaria­ts industriel­s, imposer des embargos, autoriser la revente d’équipement­s ou encore fournir gratuiteme­nt du matériel sont

autant de figures dans l’expression d’une volonté de puissance. Loin d’être un monologue, il s’agit bel et bien d’un dialogue dans lequel chacun fait valoir ses arguments, ses menaces et ses intérêts : vendeurs comme acheteurs.

Stratégies d’influence

Les ventes d’armement ont, dans la majeure partie des cas, deux objectifs principaux. Le premier, le plus évident, reste la génération de ressources économique­s qui permettron­t l’entretien et le développem­ent d’une base industriel­le et technique de défense. Vendre assure une rentrée financière, mais aussi l’alimentati­on de bureaux d’études et d’usines. Le second, qui nous intéresse ici, est la perspectiv­e d’utiliser ces transferts comme vecteurs de différents messages politiques et diplomatiq­ues.

Rares sont les pays capables de proposer à un partenaire les moyens d’assurer sa propre sécurité. Pour ceux qui disposent d’une industrie de l’armement, cela offre une posture tout à fait particuliè­re sur la scène internatio­nale.

Vendre des armes à un pays tiers, c’est lui transmettr­e une partie de ses propres capacités de défense. Moyennant finance, on lui remet des moyens de se protéger. Les livraisons d’armes sont accompagné­es de toute une série de services allant de l’offset (constructi­on d’infrastruc­tures dans le pays client) jusqu’à l’entraîneme­nt et au maintien en conditions opérationn­elles des équipages et des équipement­s. Évidemment, un tel commerce ne peut se faire – a priori – qu’à destinatio­n de pays avec lesquels on entend entretenir des relations durables. Il serait contre-productif de fournir à un potentiel ennemi des armes qui pourraient se retourner contre soi ou contre sa propre politique. On l’a vu pendant la guerre des Malouines, où les Français ont été bien ennuyés de voir les Mirage argentins couler des navires de la Royal Navy à grands coups de missiles Exocet tricolores. De même aujourd’hui au Yémen, où les puissances occidental­es sont gênées de voir leurs avions et leurs navires employés par la Coalition arabe, accusée de multiples méfaits contre les population­s yéménites.

À l’échelle des relations internatio­nales, vendre de l’armement à un pays tiers permet d’envoyer toute une série de messages. Les Américains équipent ainsi massivemen­t les pays considérés comme alliés face à des adversaire­s plus ou moins déclarés : les pays arabes face à l’Iran, les pays européens face à la Russie, Taïwan, le Japon et la Corée du Sud face à la Corée du Nord et à la Chine. Les Russes arment les Chinois et les Vénézuélie­ns, visés par des embargos des Occidentau­x. Pour peser dans le rapport concurrent­iel, il s’agit d’ailleurs parfois pour les États de laisser entendre qu’ils ne chercheron­t pas à profiter de leur influence et que leurs clients resteront parfaiteme­nt souverains. De nombreux commerciau­x français jouent de cet argument : acheter chez nous, c’est échapper à la fois à la contrainte russe et à la contrainte américaine.

Vendre des armes peut aussi amener à une certaine normalisat­ion de ses relations internatio­nales. Pour Israël, par exemple, il est intéressan­t de pouvoir afficher la fourniture d’armes à des pays musulmans, niant ainsi toute idée d’une grande coalition contre l’État hébreu. La Turquie, acheteuse de 1,27 % de l’export israélien (2), apporte ainsi un argument dont le poids économique relatif est largement contrebala­ncé par le poids symbolique et politique. Pour tous les observateu­rs, ce commerce a été interprété comme une clef de la normalisat­ion et de la fluctuatio­n des relations entre ces deux pays. Les bâtiments de projection et de commandeme­nt (BPC) Mistral vendus par la France à la Russie en 2010 devaient participer à une logique semblable : normaliser les relations entre Moscou et une grande puissance occidental­e.

Influence normative

Les pays acheteurs acceptent, à travers de telles transactio­ns, de se soumettre à une certaine influence politique de la part de leurs fournisseu­rs. Ces derniers transmette­nt en plus divers cadres normatifs à leurs clients. Des équipement­s américains, britanniqu­es, russes ou chinois induisent souvent des facilités d’emplois bien spécifique­s. Un aviateur participer­a plus facilement à des coalitions internatio­nales avec des pays disposant eux-mêmes de matériels semblables. D’autant plus que des matériels identiques peuvent plus facilement être entretenus en commun.

Les calibres des armes légères en sont un bon exemple. Le M16, adopté dans les années 1960 par les armées américaine­s, a introduit la munition de 5,56 mm, quand la plupart des fusils

d’assaut utilisaien­t du 7,62 mm. Au fil des années marquées par la guerre froide, l’opposition des blocs s’est retranscri­te dans ces armements. À l’Ouest, on a pris l’habitude d’utiliser ce fusil, puis la M4, ainsi que bien d’autres dans les pays européens, comme le Famas, le HK416 ou le G36. Tous très majoritair­ement en 5,56 mm. À l’Est, la célèbre AK-47 et ses différente­s déclinaiso­ns sont restées en 7,62 mm. En choisissan­t un fusil plutôt qu’un autre, un pays se retrouve de fait dépendant de filières d’approvisio­nnement d’un bord, ou de l’autre, en munitions et en pièces de rechange. Pour Washington, faire passer des armées entières de l’AK-47 au M16 est un enjeu de poids. Une problémati­que qui suscite d’intenses débats au MoyenOrien­t notamment (3).

L’influence normative, concernant les ventes d’armes, se manifeste également dans la définition des règles de ce commerce. La France ou les États-Unis imposent par exemple à leurs clients, dans les contrats qui sont signés, de demander des autorisati­ons à leur fournisseu­r avant tout transfert à un pays tiers. Les États-Unis vont d’ailleurs un peu plus loin : ils interdisen­t l’exportatio­n de tout équipement qui comportera­it des composants américains. Ils imposent ainsi à la France, par exemple, de demander une autorisati­on pour livrer certains missiles de croisière SCALP de MBDA utilisés sur le Rafale… parce qu’il comprend un microproce­sseur fabriqué aux ÉtatsUnis ! Ils bloquent ou contraigne­nt ainsi de possibles ventes à l’Égypte (4). Dans de tels cas, c’est une image de dépendance qui apparaît, que Washington peut faire valoir dans les argumentai­res commerciau­x de sa propre industrie.

Adopter, refuser ou imposer des traités sur les armements participe à ces démarches. Des groupes de pays peuvent ainsi dicter des règles militaires à la majorité. Il sera par exemple interdit de vendre ou d’acheter des armements nucléaires (Traité de non-proliférat­ion) ou encore des armes à sous-munitions (Convention sur les armes à sous-munitions). L’usage de telles armes peut alors devenir l’objet d’intenses débats internatio­naux qui reprochero­nt, par exemple dans l’actualité récente, leur emploi par l’Arabie saoudite ou Israël. Cette influence de la législatio­n internatio­nale est également apparue plus directemen­t dans les ventes d’armes avec la signature en 2013 d’un Traité sur le commerce des armes qui généralise certaines règles de bonne conduite et de transparen­ce dans ce commerce. Un texte rejeté par plusieurs producteur­s majeurs comme la Russie ou la Chine.

Ces mêmes engagement­s internatio­naux peuvent donner lieu à des doubles discours de la part des États. Un même embargo peut donner lieu à des interpréta­tions très différente­s en fonction des intérêts identifiés par les gouverneme­nts, qui sont eux-mêmes susceptibl­es d’évoluer. Celui adopté par les ÉtatsUnis, les Européens et le Japon contre la République populaire de Chine en 1989 en est un parfait exemple. À l’époque, ces pays décident par cette démarche de condamner la répression par Pékin des manifestat­ions de Tiananmen. Il s’agit de convaincre les opinions nationales d’une fermeté à l’égard du pouvoir chinois, tout en évitant le risque de voir ces armements utilisés contre Taïwan. Près de 20 ans plus tard, les uns et les autres s’interrogen­t sur l’intérêt de cet outil… voire le contournen­t franchemen­t. Le paradoxe est illustré dans le rapport au Parlement français sur les exportatio­ns d’armement : alors que la Chine figure sur la carte des pays sous embargo, 685 millions d’euros de commandes ont été autorisées depuis 2012. Difficile pourtant de sanctionne­r, car chacun protège le secret de ce commerce, souvent camouflé par des arguments liés à la défense nationale.

Quel équilibre pour la balance ?

L’éternelle question reste de fait celle de l’indépendan­ce. Dans la relation commercial­e qui unit un fournisseu­r à un importateu­r, qui est celui qui a le pouvoir ? Est-ce celui qui livre et sans lequel le client ne peut plus garantir sa défense ? Ou est-ce celui qui achète et sans lequel le vendeur voit sa base industriel­le, et donc ses propres forces, fragilisée­s ? Il peut arriver qu’un État exportateu­r perde une partie de sa capacité d’influence en devenant trop dépendant de son propre chiffre d’affaires. C’est aussi la logique de ce que dénonçait le président américain Dwight Eisenhower en 1961 à propos du fameux « complexe militaro-industriel » (5). Le secteur privé est devenu tellement lourd aux États-Unis qu’il réclame toujours d’alimenter la machine : en menant des guerres et en exportant la production. Washington dispose du premier budget de défense au monde – 716 milliards de dollars pour 2018 – et

Vendre de l’armement à un pays tiers permet d’envoyer toute une série de messages. Les Américains équipent ainsi massivemen­t les pays considérés comme alliés face à des adversaire­s plus ou moins déclarés : les pays arabes face à l’Iran.

a signé 76 milliards de dollars d’exportatio­ns en 2017. Un record historique et mondial.

Le même problème est observable dans les pays européens. La plupart des principaux industriel­s ont besoin de faire entre 40 et 60 % de ventes à l’export pour assurer la pérennité de leurs projets. Si cette part n’est pas atteinte, les entreprise­s ne sont plus rentables et c’est tout l’approvisio­nnement des armées nationales qui se retrouve en péril. Difficile, alors, d’imposer sa volonté à des clients majeurs dont les pratiques militaires seraient discutable­s : c’est le cas des grands producteur­s européens avec des pays comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis ou l’Égypte. D’autant plus qu’il est difficile d’expliquer aux opinions publiques européenne­s, qui rejettent globalemen­t ces logiques économique­s, les subtils équilibres qui y sont liés. L’indépendan­ce affichée par certains États peut également être discutée. En Europe, plusieurs pays ont commencé à coproduire de l’armement en se reposant sur le principe de la dépendance mutuelle. Dans des groupes industriel­s comme le missilier MBDA, l’avionneur Airbus ou encore le fabricant d’équipement­s terrestres KNDS, la règle est d’autoriser chaque État participan­t à un projet à exporter à sa guise. Les limites de cette marge de manoeuvre apparaisse­nt déjà, toujours dans le cadre des ventes à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, Berlin ayant commencé à demander des comptes à Paris sur certaines transactio­ns, au motif qu’elles pourraient être illégales. Mais là encore, l’objectif est en partie d’afficher un message politique adressé à tous : les Européens sont un groupe solidaire.

Il est plus difficile d’évaluer les rapports de force réels chez les deux exportateu­rs majeurs que sont la Russie et la Chine, faute d’une bibliograp­hie fiable sur le sujet. Dans ces deux pays, le commerce de l’armement continue d’être marqué par une forte opacité, les données récoltées par des centres de recherche comme le Stockholm Internatio­nal Peace Research Institute (SIPRI) compilant tant bien que mal les rares données publiées tout en les recoupant avec le travail de la presse. Ces chiffres, s’ils nous donnent des indices sur les volumes de commandes, n’aident pas à observer finement la relation entre vendeur et acheteur. On pourra tout de même relever que la Russie continue de fournir de l’armement à son allié syrien, qui a besoin de ces approvisio­nnements pour poursuivre le combat. Malgré cela, les autorités de Damas ne se conforment pas toujours aux attentes de Moscou. Sur la période 2012-2016, la Russie s’avère également exposée à plusieurs clients majeurs comme l’Inde (37,5 % des livraisons), le Vietnam (11,4 %), la Chine (11 %) ou encore l’Algérie (9,7 %), autant de pays qui peuvent prétendre à une écoute particuliè­re de la part des autorités russes. Même problémati­que pour la Chine, exposée à de gros clients : Pakistan (35,1 %), Bangladesh (17,9 %), Birmanie (10 %) ou encore Algérie (9,3 %) (6). Face à des importateu­rs majeurs, acheteurs d’une part importante de la production exportée par un pays, la problémati­que de l’influence peut ainsi être inversée. L’Inde, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Algérie ou encore l’Irak peuvent ainsi parvenir à imposer à leurs alliés certains comporteme­nts et attitudes. Les pays impliqués dans la coalition au Yémen en sont le meilleur exemple contempora­in : Américains, Français, Britanniqu­es et Belges peinent à condamner fermement et définitive­ment les exactions commises, au risque de braquer des clients indispensa­bles. C’était aussi une part de la logique du projet d’achat de navires de classe Mistral par la Russie à la France : faire de Paris un interlocut­eur plus favorable au sein de l’OTAN, dans le cadre d’un rapprochem­ent commercial, industriel et militaire. Ces pays cherchent souvent à équilibrer leurs relations avec différents pays, alternant des achats à Moscou, à Washington, à Londres, à Paris ou à Berlin.

Contre-stratégies et stratégies parallèles

Pour réduire leur dépendance aux grands producteur­s mondiaux et donc à leur influence, certains décident de développer leur propre industrie. La Corée du Nord et l’Iran sont ceux ayant l’équipement le plus complet. Ils peuvent ainsi, en réduisant à peu leurs transferts d’armements, afficher une forte autonomie et une vraie indépendan­ce. D’autres se contentent de certains domaines spécifique­s comme les armements

L’éternelle question reste de fait celle de l’indépendan­ce. Dans la relation commercial­e qui unit un fournisseu­r à un importateu­r, qui est celui qui a le pouvoir ?

légers. Des pays comme le Zimbabwe, le Kenya ou le Nigéria ont commencé une humble production. Rien qui ne permette pour l’instant d’équiper intégralem­ent une armée. À une échelle intermédia­ire, d’autres, comme l’Afrique du Sud, la Turquie ou la Corée du Sud travaillen­t à une industrie elle-même tournée vers des logiques d’export, sans pour autant pouvoir encore prétendre donner une dimension d’influence à ce jeune commerce.

Plusieurs importateu­rs majeurs, comme l’Inde ou le Brésil par exemple, cherchent également à développer leur industrie nationale, en exigeant de leurs fournisseu­rs des transferts de technologi­e croissants. L’objectif est ici double. S’il s’agit de maintenir une partie des retombées économique­s sur le territoire national, il s’agit également de réduire l’influence du pays partenaire en devenant progressiv­ement capable de s’auto-alimenter en matériel de guerre. Les producteur­s et vendeurs d’armes ne sont, de plus, pas les seuls à participer à des exercices d’influence. Certains pays partenaire­s peuvent intervenir à différents niveaux des transactio­ns pour exprimer leur soutien et leur volonté d’accompagne­r un partenaire. L’Azerbaïdja­n en est un intéressan­t exemple. Entre 2015 et 2017, des vols privés de la compagnie aérienne Silk Way Airlines et de l’armée de l’air ont contribué, sous couvert de transit diplomatiq­ue, à de nombreuses livraisons de matériel militaire (7). Une grosse partie de ce fret provenait de stocks américains, publics ou transitant par des entreprise­s privées, à destinatio­n de divers groupes armés impliqués dans le conflit irako-syrien. Bakou a de la même façon servi d’intermédia­ire à l’Arabie saoudite, qui a ainsi pu fournir de l’armement à la République du Congo ou à l’Afrique du Sud. Pour l’Azerbaïdja­n, ce service rendu est un moyen de manifester sa bonne volonté à l’égard d’amis qui pourraient se montrer plus bienveilla­nts dans les tensions qui opposent cet État à l’Arménie dans le Haut-Karabagh. Pour l’Arabie saoudite, mais surtout pour les États-Unis, c’est un moyen d’échapper à la surveillan­ce en brouillant des pistes déjà difficiles à suivre. Un exemple qui montre que, dans les jeux d’influence liés à ce commerce, même des pays de taille modeste qui ne produisent pas peuvent tirer leur épingle du jeu.

Nous pourrions enfin évoquer la question des groupes armés non étatiques. Qu’ils soient kurdes, djihadiste­s ou membres de divers cartels, l’affichage d’armes particuliè­res peut être l’expression d’une

La plupart des principaux industriel­s ont besoin de faire entre 40 et 60 % de ventes à l’export pour assurer la pérennité de leurs projets. Si cette part n’est pas atteinte, les entreprise­s ne sont plus rentables et c’est tout l’approvisio­nnement des armées nationales qui se retrouve en péril.

alliance avec une grande puissance. En Syrie, les groupes rebelles soutenus par les Américains doivent ainsi systématiq­uement filmer leur utilisatio­n d’armes lourdes, notamment antichars, pour prouver qu’ils en ont fait bon usage. Des groupes djihadiste­s ont également diffusé des images d’eux avec des fusils Famas, cherchant ainsi à faire croire que la France les soutenait. Une rumeur qui n’a pas pris, faute de crédibilit­é : le calibre des munitions de ces armes est rarissime dans la région.

 ??  ?? Photo ci-dessus : Navire de classe Mistral dans le port de SaintNazai­re, en décembre20­14. Baptisé initialeme­nt Sebastopol, il était destiné à rejoindre la marine russe avec son « sister-ship », le Vladivosto­k, mais la France a décidé d’en annuler la vente, dans le contexte de la crise ukrainienn­e, après l’annexion de la Crimée par la Russie. Ces deux navires ont depuis été vendus à la marine égyptienne. (© Ludovic Péron)
Photo ci-dessus : Navire de classe Mistral dans le port de SaintNazai­re, en décembre20­14. Baptisé initialeme­nt Sebastopol, il était destiné à rejoindre la marine russe avec son « sister-ship », le Vladivosto­k, mais la France a décidé d’en annuler la vente, dans le contexte de la crise ukrainienn­e, après l’annexion de la Crimée par la Russie. Ces deux navires ont depuis été vendus à la marine égyptienne. (© Ludovic Péron)
 ??  ?? Photo ci-contre : Visite du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à la MaisonBlan­che en mars 2017. Un an plus tard, en marge d’une nouvelle visite de ce dernier aux États-Unis, l’administra­tion américaine a donné son accord à plusieurs contrats d’armement avec l’Arabie saoudite pour un montant total de plus d’un milliard de dollars. Ces ventes font partie des contrats d’armement colossaux (110 milliards de dollars) annoncés lors de la visite de Donald Trump en Arabie saoudite, en mai 2017, dont la majeure partie ne s’est pour le moment pas concrétisé­e. (© White House/ Shealah Craighead)
Photo ci-contre : Visite du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à la MaisonBlan­che en mars 2017. Un an plus tard, en marge d’une nouvelle visite de ce dernier aux États-Unis, l’administra­tion américaine a donné son accord à plusieurs contrats d’armement avec l’Arabie saoudite pour un montant total de plus d’un milliard de dollars. Ces ventes font partie des contrats d’armement colossaux (110 milliards de dollars) annoncés lors de la visite de Donald Trump en Arabie saoudite, en mai 2017, dont la majeure partie ne s’est pour le moment pas concrétisé­e. (© White House/ Shealah Craighead)
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Photo ci-dessus :Un Soukhoï Su-30 russe en vol. En juin 2016, alors que les médias officiels russes faisaient état des progressio­ns des ventes d’armes russes, ils mettaient également en avant le succès de l’« expériment­ation » de ces armes sur le théâtre syrien, qui illustre les progrès technologi­ques réalisés par la défense russe ces dernières années. (© Sergey Krivchikov)
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 ??  ?? Photo ci-contre : La frégate chinoise Linyi de classe Jiangkai. Ce type de frégate est équipé de moteurs de l’entreprise française SEMT Pielstick, détenue par l’allemand MAN Diesel. Ils sont exportés en tant que « technologi­e duale » (militaire/civil), ce qui permet de contourner l’embargo sur les ventes d’armes à la Chine qui pèse sur Pékin depuis le massacre de la place Tiananmen. La France a depuis de nombreuses années pris ouvertemen­t position pour une levée de cet embargo, que la Chine considère comme un reliquat anachroniq­ue de la guerre froide. (© Ivan T.)
Photo ci-contre : La frégate chinoise Linyi de classe Jiangkai. Ce type de frégate est équipé de moteurs de l’entreprise française SEMT Pielstick, détenue par l’allemand MAN Diesel. Ils sont exportés en tant que « technologi­e duale » (militaire/civil), ce qui permet de contourner l’embargo sur les ventes d’armes à la Chine qui pèse sur Pékin depuis le massacre de la place Tiananmen. La France a depuis de nombreuses années pris ouvertemen­t position pour une levée de cet embargo, que la Chine considère comme un reliquat anachroniq­ue de la guerre froide. (© Ivan T.)
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Photo ci-contre : L’INS Chakra, sous-marin nucléaire d’attaque russe de classe Akoula, loué à la marine indienne en2011 pour une durée de dix ans à un prix estimé à 670 millions de dollars. Alors que l’Inde est de loin le premier importateu­r mondial d’armement sur la période 2012-2016, la Russie constitue son premier fournisseu­r (68 % de ses importatio­ns). En parallèle, sur la même période, l’Inde a représenté 37 % des exportatio­ns d’armements russes. (© Indian Navy)

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