Diplomatie

Le casse-tête du djihadisme au Kosovo

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Le Kosovo est l’un des plus petits pays d’Europe, mais l’un de ceux qui, proportion­nellement à sa population, a produit le plus de combattant­s partis mener le djihad en Irak et en Syrie. Selon les estimation­s officielle­s de mars 2017 (qui incluent femmes et enfants), 316 Kosovars auraient quitté le pays pour rejoindre l’organisati­on État islamique, sur lesquels une soixantain­e seraient décédés, 118 seraient rentrés au pays et 139 demeurerai­ent dans les zones de conflit.

Ce petit territoire d’à peine deux millions d’habitants est aujourd’hui confronté à la difficile gestion de ces personnes rentrées au pays, radicalisé­es par des imams en rupture avec l’islam libéral teinté de soufisme pratiqué par les musulmans kosovars. Certains chercheurs soulignent le rôle qu’ont pu jouer dans la création d’un terrain favorable à la radicalisa­tion le non-traitement des problèmes économique­s et sociaux par les dirigeants, ainsi que la corruption de la classe politique ou encore le désaccord avec la politique d’interventi­on occidental­e au MoyenOrien­t. Le phénomène touche par ailleurs prioritair­ement des jeunes en pleine crise identitair­e, arrivés à l’âge adulte à l’issue de la guerre du Kosovo.

Identifiés comme LA nouvelle menace à la sécurité du pays dans la Stratégie nationale contre le terrorisme (2018-2022), ces « revenants » sont déjà depuis plusieurs années l’objet de mesures à la fois répressive­s (nombreuses arrestatio­ns) et légales : depuis l’adoption d’un texte en 2015, les combattant­s étrangers risquent une peine de quinze ans de prison. Mais comme ailleurs en Europe, leur « déradicali­sation » reste un casse-tête.

 ??  ?? Photo ci-dessus : Considéré comme le religieux le plus radical du Kosovo, l’imam de la Grande Mosquée de Prishtina, Shefqet Krasniqi, qui a étudié l’islam quinze ans en Arabie saoudite, quitte le tribunal le 23 mars 2018, acquitté des charges qui pesaient sur lui pour incitation au terrorisme et à la haine raciale et religieuse. Une poignée de religieux radicaux semble avoir joué un rôle fondamenta­l dans la propagatio­n de l’extrémisme islamique au Kosovo. (© Armend Nimani/AFP)
Photo ci-dessus : Considéré comme le religieux le plus radical du Kosovo, l’imam de la Grande Mosquée de Prishtina, Shefqet Krasniqi, qui a étudié l’islam quinze ans en Arabie saoudite, quitte le tribunal le 23 mars 2018, acquitté des charges qui pesaient sur lui pour incitation au terrorisme et à la haine raciale et religieuse. Une poignée de religieux radicaux semble avoir joué un rôle fondamenta­l dans la propagatio­n de l’extrémisme islamique au Kosovo. (© Armend Nimani/AFP)

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