Colombie : l’application des accords de paix en suspens…
Plus de 6 millions de déplacés et 200 000 morts, c’est le bilan du conflit qui oppose depuis plus de 50 ans l’armée colombienne et les guérillas révolutionnaires. Deux ans après la signature, en 2016, de l’accord le plus abouti pour y mettre fin, la paix semble pourtant sortir perdante des dernières élections.
Depuis 1984, cinq présidents ont essayé de mettre fin au conflit opposant l’armée colombienne et différentes guérillas révolutionnaires. Au total, on compte quatre grandes négociations, dont deux échecs retentissants (La Uribe 1984 et Le Caguan 1999-2002), une avancée considérable (Caracas-Tlaxcala 1991-1992) et un grand succès (La Havane 2012-2016). Force est de constater que pour réussir la paix, ni la signature d’un accord ni la volonté de faire la paix ne suffisent. Comme l’écrivait le Premier ministre français Michel Rocard au sujet de l’Édit de Nantes : « L’art de faire la paix répond à des règles étonnamment constantes, il s’agit d’une véritable orfèvrerie. » (1) Fort des trente années de pacification précédentes, Juan Manuel Santos a su tirer les leçons du passé et a signé, en septembre 2016, avec les FARC, l’accord de paix le plus abouti jusqu’à présent et pour lequel le président colombien a été récompensé du prix Nobel de la Paix. Salué par la communauté internationale, le texte final est reconnu comme un document sérieux et détaillé qui prévoit les dispositions nécessaires à sa mise en oeuvre, notamment une commission de la vérité – qui a d’ailleurs commencé son travail. Des représentants des victimes de la guerre ont été entendus lors des pourparlers. Les espoirs suscités par l’accord de paix ont été ranimés par la remise d’armes des FARC et la transformation de cette guérilla en parti politique : la FARC (Force Alternative Révolutionnaire Commune).
Pour entamer le dialogue, les parties en conflit doivent se faire confiance, c’est-à-dire penser que le camp d’en face veut aussi la fin du conflit, et croire que la victoire complète est hors de portée. En Colombie, à plusieurs reprises, ces
conditions ont été réunies. Mais certaines caractéristiques structurelles de ce pays jouent contre la volonté de paix.
L’État ne garantit pas l’entrée en politique des anciens guérilleros
Du premier processus de paix, engagé par le président Belisario Betancur (1982-1986), jusqu’à celui entrepris par le président Andrés Pastrana (1998-2002), aucun gouvernement n’a réussi à déployer une politique de la paix continue. La paix ne s’est jamais installée en tant que politique d’État, elle n’a été qu’un projet ponctuel du gouvernement en place. L’historien Marco Palacios (2) met en exergue l’incapacité de l’État à garantir l’accès des guérillas au jeu politique comme l’un des éléments qui font échouer les processus de paix et entretiennent
Du premier processus de paix, engagé par le président Belisario Betancur (1982-1986), jusqu’à celui entrepris par le président Andrés Pastrana (1998-2002), aucun gouvernement n’a réussi à déployer une politique de la paix continue.
le conflit. Pourtant, la transformation de groupes armés en mouvements politiques a été présentée par les différents gouvernements, depuis le premier essai de négociation, comme l’un des objectifs principaux. Mais à l’exception du M-19 en 1991, aucune autre guérilla n’a réussi sa transformation, soit parce que les succès politiques sont restés tributaires de réseaux politiques clientélaires, soit parce que l’intolérance et le recours à la violence ont perduré. Pour qu’une guérilla envisage réellement de se transformer en parti politique, cela nécessite, d’une part, que l’offre gouvernementale propose à la guérilla une nette amélioration de son statut politique et, d’autre part, que les différentes forces politiques reconnaissent la légitimité de cette offre. Mais la Colombie se souvient du triste sort de l’Unión Patriótica (UP). Alors que ce parti, issu des FARC et fondé en 1985, avait obtenu un résultat intéressant au scrutin présidentiel de 1986, il sera victime de la politique d’assassinat systématique de ses membres menée par des paramilitaires d’extrême droite. Causant plus de 1500 morts sous couvert du silence des fonctionnaires gouvernementaux, cette tragédie a provoqué un grand traumatisme dans les rangs de toutes les guérillas et de la gauche colombiennes. Néanmoins, le premier processus de paix a permis la démobilisation de petits mouvements, mais aussi de grands, tels que le M-19 et l’EPL (Armée Populaire de Libération). Gustavo Petro, ancien maire de Bogota (2012-2015), l’un des candidats à l’élection présidentielle de mai 2018, est d’ailleurs un ancien guérillero du M-19, ce qui montre qu’il est possible que les guérilleros participent, avec succès, à la vie politique légale.
Le présidentialisme colombien : un obstacle majeur aux politiques de paix
Le régime très présidentialiste de la Colombie constitue un deuxième facteur ayant entravé la réussite des processus de paix. Non pas que le chef de l’exécutif ait beaucoup de pouvoir – il est d’ailleurs souvent impuissant –, mais il est nécessairement omniprésent. Or, étant donné que toutes les initiatives de paix sont étroitement associées à son nom, les négociations et leurs résultats dépendent de ses soutiens et de son image, même s’il ne faut pas négliger l’action du Parlement et l’avis des groupes de pression ou producteurs d’opinion (les médias, les militaires, l’Église catholique, le patronat, les universitaires, les ONG). Par exemple, lors du premier processus de paix (La Uribe, 1984), le poids du charismatique président Betancur a été essentiel. Malgré un contexte de crise politique très aiguë, il a réussi à installer un grand « dialogue national » incluant des mouvements de guérilla (FARC, EPL, M-19) et la société civile. Toutefois une série d’obstacles est venue paralyser cette première initiative de paix. La grande réticence de certains militaires, la montée en force de narcotrafiquants, la fin du cessez-le-feu et, surtout, en novembre 1985, l’assaut du Palais de Justice par le M-19 qui souhaitait ainsi dénoncer la mauvaise gestion du processus par le président Betancur. Ce dernier a terminé son mandat décrié par l’establishment, par la guérilla et par l’opinion publique en général.
Ensuite, les présidents Virgilio Barco (1986-1990) et Ernesto Samper (1994-1998) n’ont eu ni la bonne conjoncture ni le leadership nécessaire pour lancer de nouvelles négociations de paix. Cependant, en 1991, les présidents Cesar Gaviria (1990-1994) et, en 1999, Andrés Pastrana (1998-2002), grâce à un grand soutien populaire et à une légitimité démocratique – tirée de la convocation d’une Assemblée Constituante pour le premier, de la promesse électorale de mettre fin au conflit pour le second –, ont lancé d’ambitieuses initiatives de paix. Le gouvernement Gaviria ira beaucoup plus loin que Betancur. En particulier, il est question, pour la première fois, de « la solution finale du conflit armé », du cessez-le-feu bilatéral,
de la lutte contre les bandes paramilitaires et de la rédaction conjointe d’un accord sur les désaccords. Andrés Pastrana crée quant à lui une zone démilitarisée pour négocier avec les FARC, mais beaucoup d’actions de guerre se poursuivent en parallèle. Le 20 février 2002, le détournement par les FARC d’un avion transportant 30 passagers met fin à cette troisième tentative de paix, laissant une douloureuse frustration dans l’ensemble de la population. Alvaro Uribe (2002-2006 et 20062010) capitalise sur l’échec du Caguan et, avec un programme de guerre totale aux FARC, triomphe aux élections présidentielles suivantes. Cette victoire est un tournant dans le conflit. Le nouveau président ne reconnaît pas le caractère politique de la guérilla et la qualifie de menace terroriste. Sa politique de Sécurité Démocratique réussit à affaiblir notablement les guérillas, mais pas à les vaincre. En 2011, Juan Manuel Santos, ancien ministre de la Défense d’Alvaro Uribe, devenu président, reconnaît finalement le statut politique des FARC et entame des négociations, à Oslo d’abord, puis à La Havane. Le 4 septembre 2012, le gouvernement et les FARC rendent public L’Accord pour mettre fin au conflit et pour la construction d’une paix stable et durable.
Le système de petits partis joue contre la paix
Mais, depuis la fin des années 1990, il n’y a plus de grands partis ayant un programme et suivant une discipline partisane. Le président doit composer en permanence avec un nombre important de petites « entreprises électorales » qui siègent au Parlement. Il doit même établir des alliances improbables pour gouverner, de telle sorte que faire adhérer à un projet présidentiel l’ensemble du gouvernement ou avoir une majorité au Parlement s’avère de plus en plus difficile. Les députés lui font « payer » cher leur soutien. Ainsi, lorsque Juan Manuel Santos a envoyé les accords de paix pour ratification au Parlement, ce dernier a dilaté les débats et n’a effectué qu’une ratification limitée du texte. Pour ces mêmes raisons, le mandat présidentiel de quatre ans conditionne et limite toute négociation de paix, ainsi que la portée et l’application d’un éventuel accord. Quant à la société civile, elle demande de plus en plus de transparence dans les négociations. Le résultat, écrivait déjà Marco Palacios en 2002, est une « paix à l’écran, les processus deviennent des oeuvres de théâtre sans fin » (3). En d’autres termes, un spectacle médiatique qui arrange le gouvernement, un rideau de fumée pour ne pas s’attaquer aux autres grands problèmes du pays.
La construction de la paix passe par la fin de la communication de guerre
Outre ces différentes entraves, il convient de relever un aspect peu mentionné et pourtant essentiel pour comprendre les contretemps subis par la mise en oeuvre de l’accord de paix. Il s’agit de la communication et des discours qui circulent depuis longtemps dans la sphère publique et médiatique du pays. Pour des stratèges tels que Sun Tzu et Clausewitz, la stratégie militaire englobe des opérations psychologiques et de communication, car elles peuvent s’avérer plus efficaces que les actions de combat. Ainsi, toute guerre prévoit des opérations de communication dont l’objectif est de faire accepter la guerre, en discréditant l’adversaire pour renforcer le moral de combat des troupes et démoraliser celui de l’ennemi. Le succès de ces opérations est tributaire du contrôle qu’une armée (régulière ou irrégulière) peut exercer sur la communication de l’ennemi. En Colombie, pendant des décennies, l’État et ses forces armées, bénéficiant de la légitimité que leur donnait le fait de combattre des groupes armés hors-la-loi, ont pu diffuser largement leurs propres discours délégitimateurs des guérillas et légitimateurs de la guerre. Ils se sont également donné les moyens de limiter la diffusion et la visibilité des discours des groupes armés illégaux (4). L’Armée et la Police s’imposaient aux journalistes comme les seules sources d’informations légitimes au sujet du conflit, que ce soit à travers des attachés de presse dans les rédactions, des contacts avec les propriétaires des médias ou des dispositions comme celle de la Commission Nationale de Télévision (devenue Autorité Nationale de Télévision en 2012), qui interdit aux journalistes de divulguer les communiqués des groupes illégaux ou d’interviewer leurs membres (5). Ces mesures, qui relèvent d’une logique de communication de guerre, transgressent les principes de neutralité, d’équilibre et de vérification de l’information que les codes déontologiques prescrivent aux journalistes. Dans ces conditions, la population a majoritairement entendu, au sujet du conflit armé et de ses acteurs, la version officielle selon laquelle l’Armée et la Police remportaient la guerre contre les guérillas. Ces dernières – et tout particulièrement
Depuis la fin des années 1990, il n’y a plus de grands partis ayant un programme et suivant une discipline partisane. Le président doit composer en permanence avec un nombre important de petites « entreprises électorales » qui siègent au Parlement.
les FARC – étaient présentées exclusivement comme des « terroristes », des « trafiquants de drogue », sans aucune motivation politique légitime. La guerre contre celles-ci était ainsi justifiée.
Nouveaux obstacles à la paix après les Accords
Deux ans et demi après la fin des négociations, les espoirs de paix se sont vite heurtés à la réalité politique et à la réalité du terrain. En premier lieu, il convient de mentionner le manque de soutien de la population colombienne, dont témoigne le résultat du plébiscite du 2 octobre 2016. Dans l’histoire des processus de paix, c’est la première fois que la population se polarise de cette manière. Le « non » à l’accord de paix a obtenu 50,2 % des voix et le « oui » 49,8 %. L’abstention l’a emporté avec 62,57 % des voix. Si ce taux s’aligne avec celui constaté lors des élections ordinaires, le manque de participation à un événement de cette ampleur interpelle. Comment interpréter ces résultats ? La population colombienne préfère-t-elle la guerre à la paix ? Le manque de participation est-il le résultat d’une incompréhension ou d’une méconnaissance de l’accord et de ses enjeux ? Les campagnes de désinformation (6) ont-elles réussi à faire peur aux Colombien.ne.s ? Dans le pays, une « guerre » contre les négociations et l’accord de paix a été menée par certains secteurs politiques (notamment le parti de droite dure Centro Democrático de l’ex-président Uribe, certains membres des partis Conservador et Cambio Radical) et religieux (principalement les leaders de quelques églises évangéliques). Par ailleurs, la coïncidence du post-conflit (que l’on devrait plutôt appeler postaccord) avec les campagnes pour les législatives et la présidentielle de 2018 est malheureuse. Elle a renforcé la polarisation autour de l’accord de paix, des négociations avec la guérilla de l’ELN
En Colombie, pendant des décennies, l’Armée et la Police s’imposaient aux journalistes comme les seules sources d’informations légitimes au sujet du conflit.
et de la participation des ex-combattants des FARC en politique. En outre, les institutions publiques, en particulier judiciaires, ne se sont pas rassemblées autour d’un projet national de construction de la paix. Les modifications apportées par la Cour constitutionnelle et le Congrès au chapitre sur la Juridiction Spéciale pour la Paix ou encore le rejet par le Sénat de la création de 16 sièges au Congrès (« circonscriptions spéciales transitoires de paix ») pour les victimes du conflit armé en témoignent. Des sénateurs du parti Centro Democrático ont argumenté que ces sièges n’étaient pas en réalité pour les victimes du conflit, mais pour les FARC. Ce type de justification est imprégné d’un discours qui semble privilégier de façon unilatérale les victimes des actions armées des guérillas et non pas celles des actions des forces armées de l’État.
D’autres obstacles plus conjoncturels et logistiques ont été identifiés (7), entre autres, les retards dans la construction des « zones transitoires de normalisation » où, selon les accords, doivent être regroupés les ex-FARC pour faciliter leur retour à la vie civile. Des facteurs structurels doivent aussi être pris en considération puisque les conditions qui ont engendré et alimenté le conflit armé interne n’ont pas disparu. Les problèmes rencontrés au quotidien par de nombreux Colombiens restent à résoudre, comme ceux de l’accès à l’eau potable dans certaines régions ou de l’accès à la santé. Certaines voix d’opposition s’élèvent contre les politiques publiques et les grands projets d’infrastructures prévus par le gouvernement qui semblent donner la priorité aux intérêts des multinationales et vont à l’encontre des populations locales et de l’environnement. De plus, la culture et le commerce de la feuille de coca continuent, faisant de sa production et surtout de son trafic une affaire extrêmement lucrative et difficile à contrôler. La substitution volontaire des cultures illicites inscrite dans l’accord de paix s’est
donc heurtée à de nombreux obstacles. Dans certains cas, elle s’est faite par la force et avec des conséquences regrettables, comme à Tumaco, dans le Sud du pays, en octobre 2017 (8). Plus récemment, les paysans souhaitant adhérer aux programmes de substitution ont été persécutés et certains assassinés par les trafiquants.
De la même manière, le paramilitarisme continue et les assassinats politiques ont même repris après la signature de l’accord de paix. Les victimes en sont des défenseurs des droits humains et environnementaux et des ex-combattants des FARC. De plus, on dénombre actuellement 18 groupes dissidents des FARC (1200 combattants). À la croisée de ces problématiques, le 9 avril 2018, Seuxis Hernández, alias Jesus Santrich, un exchef des FARC et négociateur de l’accord a été arrêté. Selon le parquet colombien, il aurait continué à trafiquer de la drogue. Le nouveau parti FARC dénonce un montage de la droite et des États-Unis. En tout état de cause, l’éventuelle extradition de Jesus Santrich vers les États-Unis porterait un coup dur à la pacification du pays.
Une nécessaire éducation politique des citoyen.ne.s
À l’annonce des négociations de paix, en septembre 2012, une méfiance s’est manifestée : comment le gouvernement pouvait-il négocier avec les « terroristes » ? Les résultats 2017 d’un sondage annuel d’opinion confirment l’image très négative des FARC auprès de la population colombienne (9). Si, entre 2000 et début 2016, le pourcentage d’opinions défavorables à l’ex-guérilla était globalement situé au-delà des 90 %, il n’a diminué qu’à 78 % en octobre 2016, pour rester autour des 80 % jusqu’à fin 2017. Dès le début des pourparlers de paix, leurs défenseurs ont petit à petit adopté un discours de promotion de la paix et de reconnaissance de la guérilla des FARC comme un adversaire politique ayant une « réelle volonté » de conclure un accord pour déposer les armes. Malheureusement, ce discours a aussi contribué à imposer une vision simpliste de ce qu’est la paix en laissant entendre que celle-ci résulterait de l’unique désarmement des FARC. Les conséquences peuvent se lire dans les résultats des législatives du 11 mars 2018. La Colombie s’est encore éloignée du chemin de la construction de la paix en élisant un Congrès où les partis politiques opposés à l’accord de paix sont majoritaires. De plus, les suffrages obtenus par le parti FARC (moins de 1 %) confirment le peu d’acceptation de celui-ci (10). Les expressions d’intolérance politique s’accentuent sur le terrain et les réseaux sociaux : attaques et attentats contre les ex-combattants des FARC, les leaders sociaux défenseurs des droits humains et contre les candidats aux élections. Cette réalité met en évidence la nécessaire éducation à une culture politique du respect de la différence et du débat pour la prise des décisions sur la base d’arguments rationnels. Le succès de la mise en oeuvre de l’accord de paix, autrement dit, de la construction progressive des conditions rendant possible la résolution des conflits politiques, sociaux et économiques de manière non violente en dépend. Il est par ailleurs inquiétant de constater qu’en dépit des scandales et des procès dans lesquels étaient impliqués de nombreux candidats aux législatives, ils aient été réélus.
Plus qu’un long processus de paix, la Colombie vit, depuis les années 1980, une guerre ponctuée de courtes trêves régulièrement interrompues par des secteurs de la société liés au monde du grand capital, de la guerre ou de la drogue. À la veille de l’élection présidentielle de mai-juin [Sur les résultats, voir p. 79], une grande partie de la population garde l’espoir, tout en s’attendant au pire. Les irréductibles peuvent provoquer l’incident grave, l’irréparable, à tout moment.
Les conditions qui ont engendré et alimenté le conflit armé interne n’ont pas disparu. Les problèmes rencontrés au quotidien par de nombreux Colombiens restent à résoudre, comme ceux de l’accès à l’eau potable dans certaines régions ou de l’accès à la santé.