Diplomatie

Le nouveau président colombien veut renégocier l’accord de paix

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Dès l’annonce de sa victoire, Ivan Duque a confirmé qu’il souhaitait apporter des « rectificat­ions » à l’accord de paix signé par le président sortant, Juan Manuel Santos [lire l’article p. 74] – que son parti, le Centre démocratiq­ue (CD), n’avait cessé de fustiger –, un texte qu’il considère comme trop laxiste envers les ex-chefs guérillero­s. Selon les observateu­rs, la remise en cause de l’accord risque, au mieux, de retarder son applicatio­n déjà chaotique ; au pire, de relancer les hostilités armées.

Or ce jeune président (41 ans), avocat et économiste, défendant la liberté d’entreprend­re et les valeurs traditionn­elles de la famille, est novice en politique. Il est vu comme la « marionnett­e » d’Alvaro Uribe, président de 2002 à 2010, son parrain en politique, dont il a repris tous les thèmes classiques : fermeté extrême contre les guérillas, opposition à Cuba et au Vénézuéla, conservati­sme en matière de drogues, de sexualité et d’avortement. Si la gauche peut se satisfaire d’un score non négligeabl­e qui lui donne la possibilit­é de faire entendre sa voix d’opposition, ce sera néanmoins difficile dans la mesure où le CD dispose également d’une majorité confortabl­e au Congrès avec à sa tête… Alvaro Uribe, personnage politique incontourn­able malgré ses démêlés judiciaire­s et les soupçons de liens avec les narcotrafi­cs et les paramilita­ires.

 ??  ?? Photo ci-dessus : Le candidat de la droite dure,Ivan Duque, a remporté le second tour du scrutin présidenti­el en Colombie, le 17 juin 2018, avec 54 % des voix, contre 41,7 % pour son adversaire Gustavo Petro, candidat de la gauche. (© Raul Arboleda/AFP)
Photo ci-dessus : Le candidat de la droite dure,Ivan Duque, a remporté le second tour du scrutin présidenti­el en Colombie, le 17 juin 2018, avec 54 % des voix, contre 41,7 % pour son adversaire Gustavo Petro, candidat de la gauche. (© Raul Arboleda/AFP)

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