Jérusalem, symbole de l’alignement et du pragmatisme paraguayens
Comme le Guatémala et sans doute, prochainement, le Honduras, le Paraguay a suivi la décision américaine de transférer sa représentation diplomatique en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, reconnaissant de fait la ville « trois fois sainte » comme la capitale du pays. Malgré la condamnation de la décision américaine par 128 États à l’Assemblée générale de l’ONU, ces petits pays d’Amérique latine qui pèsent peu sur la scène internationale cherchent ainsi à s’assurer la protection des deux grandes puissances que sont les États-Unis et Israël.
Traditionnellement aligné sur Washington, proche idéologiquement de Donald Trump et de Benyamin Netanyahou, le parti Colorado, qui s’est maintenu au pouvoir au Paraguay quasiment sans discontinuer depuis une trentaine d’années, poursuit une politique étrangère avant tout pragmatique, penchant souvent du côté du mieuxdisant – 40 % de la viande bovine consommée par Israël provient de l’élevage paraguayen.
La ligne politique ne devrait pas fondamentalement changer avec l’arrivée en poste de Mario Abdo Benitez, également membre du parti Colorado, qui a remporté le scrutin présidentiel du 22 avril 2018 avec plus de 46 % des voix contre le candidat de la coalition de centre gauche. Fils de l’ancien bras droit du dictateur Stroessner (19541989), il refuse d’être assimilé aux années de plomb. Élu pour un mandat unique de cinq ans, il a promis de combattre la corruption et de poursuivre les réformes libérales en vigueur… et souhaite bien entendu conserver les meilleures relations avec la première puissance mondiale.