Rencontre Trump-Kim : de « l’esprit de Pyeongchang » à « l’esprit de Sentosa »
Au-delà de son caractère exceptionnel – depuis la fin de la guerre de Corée, c’est la première rencontre entre un président américain et un dirigeant nord-coréen –, et de l’exercice de communication ultrascénarisé, que retenir du sommet de Singapour ?
Le document signé au terme de la rencontre reste flou. Certes, Pyongyang s’engage en faveur d’une « dénucléarisation complète », mais pour toute « la péninsule Coréenne », ce qui inclurait également le parapluie américain dont bénéficie Séoul. Si le texte ne prévoit pas de vérifications, Donald Trump a précisé ensuite oralement qu’elles étaient bien prévues. Il a également indiqué qu’il mettait fin aux exercices militaires avec la Corée du Sud, répondant ainsi à une demande nordcoréenne. Les sanctions économiques sont, elles, maintenues.
Si ces résultats peuvent sembler minces, les deux dirigeants y gagnent malgré tout, aussi bien à l’international qu’en politique interne. Pour Donald Trump, cette rencontre consacre le succès de sa stratégie de pression maximale, soutenue par un régime de sanctions onusiennes renforcées en 2017, et offre l’image d’une réussite diplomatique avant les élections de mimandat. Quant à Kim Jong-un, il a réussi à faire de son pays un acteur à part entière sur la scène internationale, atout qu’il devra mettre à profit pour redresser l’économie de son pays.
Mais si « l’esprit » est à la détente, la négociation des détails de la dénucléarisation nord-coréenne promet d’être longue et laborieuse…