L’Afrique, nouvelle frontière du djihad ?
Marc-Antoine Pérouse de Montclos, Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », mai 2018, 160 p.
Boko Haram au Nigéria, Shebabs en Somalie, AQMI au Mali… S’il est indispensable de s’intéresser à ces groupes insurrectionnels, il convient, pour Marc-Antoine Pérouse de Montclos, politologue et directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement, de cesser d’y appliquer les mêmes grilles de lectures « antiterroristes ». Dans ce but, l’ouvrage dresse un panorama éclairant des mouvements dits « djihadistes » en rappelant leurs origines, historiques et sociales, en s’appuyant non seulement sur des considérations religieuses, mais aussi sur des données économiques, sociologiques et politiques plus rarement mobilisées. Pour lui, loin d’être les tentacules d’une monstrueuse « Internationale Terroriste », nébuleuse homogène et insaisissable, ces mouvements plongent d’abord leurs racines dans des dynamiques locales. Nourri d’entretiens avec des leaders musulmans, des combattants et des responsables des services de sécurité, ce livre souligne les effets contre-productifs des réponses militaires apportées à la « menace terroriste » au Sahel.