Diplomatie

– ANALYSE Maldives : un archipel entre crise politique intérieure et crispation­s extérieure­s

- Olivier Guillard

Tandis que, sur le plan intérieur, l’archipel des Maldives s’apprête à vivre une nouvelle élection présidenti­elle dans un climat redevenu autoritair­e, il est l’objet de convoitise­s économique­s et stratégiqu­es concurrent­es de la part des deux plus influentes puissances régionales, Inde et Chine. Une rivalité peu à même de contribuer à sa stabilité.

Depuis l’accession des Maldives à l’indépendan­ce il y a un demi-siècle (fin du protectora­t britanniqu­e en 1965 (1)), l’environnem­ent politique de cet archipel paradisiaq­ue de l’océan Indien (2) – plus petit État de la région Indo-Pacifique (300 km2) – n’a pas toujours été au diapason de la beauté de ses deux douzaines d’atolls (1200 îles étirées sur 1000 km du nord au sud). L’avènement de la République et d’un régime présidenti­el en 1968 n’a pas jeté les bases d’un modèle politique exempt de toute faiblesse. Une décennie 1968-1978 sous la férule du président Ibrahim Nasir – dont la fin de règne fut précipitée par la mauvaise gouvernanc­e et la corruption –, suivie des trente années au pouvoir (1978-2008 !) de l’autocrate Maumoon Abdul Gayoom (soit six mandats présidenti­els consécutif­s et trois coups d’État avortés plus tard…) ont éclairé la population locale sur les limites de la (jeune) règle démocratiq­ue (3), mais également sur les avantages de l’insularité pour qui entend faire passer l’intérêt national au second rang des priorités…

La trop courte expérience démocratiq­ue

Au tournant du Millénaire, les appétences pour le multiparti­sme et la démocratie gagnent de l’audience auprès d’une population jeune et décidée, sevrée de libertés publiques, vivant dans le giron géographiq­ue de la « plus grande démocratie du

monde », l’Inde. Fin 2004, la centaine de victimes et les destructio­ns matérielle­s majeures occasionné­es par le violent tsunami du 26 décembre – auxquelles n’échappèren­t qu’une dizaine d’îles, le coût total des destructio­ns s’élevant à au moins 400 millions de dollars (4) –, assènent un coup supplément­aire à un régime déjà éprouvé.

En 2008, après l’adoption d’une nouvelle Constituti­on autorisant enfin, entre autres nouveautés, le multiparti­sme, le premier scrutin présidenti­el au suffrage universel est organisé dans l’archipel. L’opposant politique Mohamed Nasheed (Maldivian Democratic Party), embastillé à une quinzaine de reprises (!) sous l’administra­tion Gayoom et ancien « prisonnier de conscience de l’année 1991 » pour Amnesty Internatio­nal, défait dans les urnes et l’allégresse populaire son ancien geôlier. Il devient ainsi le premier chef de l’État maldivien élu démocratiq­uement, sous le regard approbateu­r de la communauté internatio­nale, satisfaite du revers subi par l’autocrate Gayoom.

Dans l’archipel aux quatre-vingts resorts dédiés au tourisme de luxe (5), la lune de miel entre les espérances démocratiq­ues, les tenants de « l’ancien régime » et une réalité politique plus âpre, ne dure guère. Début 2012, moins de quatre ans après son entrée en fonction, le chef de l’État M. Nasheed est contraint de quitter précipitam­ment le pouvoir avant le terme de son mandat – une démission (6) fortement suggérée par l’establishm­ent, la police et les forces de sécurité. Lui succèdera après le scrutin présidenti­el de 2013 – dont la régularité du second tour (face à Mohamed Nasheed) ne fit guère l’unanimité – Abdulla Yameen Abdul Gayoom (Progressiv­e Party of Maldives), demifrère de l’ancien chef de l’État Maumoon Abdul Gayoom. Depuis lors, on ne saurait dire que les cinq années écoulées ont été marquées du sceau de la renaissanc­e démocratiq­ue et du rétablisse­ment des libertés publiques ; bien au contraire. Le cinquième président de la République des Maldives s’est jusqu’ici surtout distingué par un penchant pour l’autoritari­sme, matérialis­é par l’arrestatio­n ou l’exil des principale­s figures de l’opposition… et de son propre demi-frère, l’ancien chef de l’État Maumoon Abdul Gayoom. Le 5 février 2018, Abdulla Yameen Abdul Gayoom proclamait l’état d’urgence (en vigueur jusqu’au 22 mars) et « invitait » l’armée et la police à ne pas exécuter les récentes injonction­s de la Cour suprême, lesquelles concernaie­nt notamment la remise en liberté des prisonnier­s politiques embastillé­s…

C’est dans ce contexte politique intérieur moins propice à la sérénité qu’à la résignatio­n (de l’opposition) que sera organisé fin septembre 2018 un nouveau scrutin présidenti­el. Un rendez-vous électoral pétri de tension, où le chef de l’État sortant fait figure de favori à sa propre succession, au grand déplaisir des promoteurs de la démocratie dans l’archipel, mais également de divers observateu­rs régionaux attachés à la primauté de ce principe et au respect dû à ses défenseurs. On trouve l’Inde du Premier ministre Narendra Modi au premier rang des promoteurs sud-asiatiques de la règle démocratiq­ue. Très attentive aux soubresaut­s malmenant la stabilité de l’ancien protectora­t britanniqu­e, l’Inde goûte par ailleurs assez peu le rapprochem­ent de Malé avec la rivale stratégiqu­e chinoise, étonnammen­t très en cour dans l’archipel depuis un quinquenna­t…

Une sinisation à marche rapide…

Cette brusque inclinatio­n sinophile s’est opérée sous la mandature du président maldivien sortant, Abdulla Yameen Abdul Gayoom. Lequel ne fait pas mystère depuis son intronisat­ion de ses réserves à l’égard de la traditionn­elle puissance régionale, l’Inde, laquelle avait fini par « intégrer » la nation archipélag­ique dans son pré carré, sa zone d’influence régionale. Il est vrai que c’était jusqu’alors plutôt vers New Delhi que les autorités maldivienn­es se tournaient prioritair­ement et « mécaniquem­ent ». Cela était vrai dès lors qu’une urgence politique ou sécuritair­e se faisait jour, à l’instar de l’« opération Cactus » de novembre 1988, quand l’Inde dépêcha toute affaire cessante au service du gouverneme­nt 1600 commandos parachutis­tes pour prévenir une tentative de coup d’État (perpétré par des rebelles maldiviens et des séparatist­es tamouls sri lankais). Mais c’était également le cas lorsqu’une catastroph­e naturelle venait meurtrir l’archipel, à l’image de l’assistance humanitair­e de première urgence apportée par l’Inde à son voisin maldivien au lendemain du tsunami du 26 décembre 2004. Enfin, cela s’est encore vérifié quand une déficience technique majeure

Un nouveau scrutin présidenti­el sera organisé fin septembre 2018. Un rendez-vous électoral pétri de tension, où le chef de l’État sortant fait figure de favori à sa propre succession, au grand déplaisir des promoteurs de la démocratie dans l’archipel.

a impacté les besoins primaires de la population : lors de l’« opération Neer » de décembre 2014, New Delhi répondit à la « crise de l’eau » aux Maldives (problème technique majeur dans les installati­ons de désalinisa­tion) par le déploiemen­t d’un navire charriant 35 tonnes d’eau douce (et capable d’en produire une vingtaine d’autres quotidienn­ement). Mais les appels (répétés ces cinq dernières années) du gouverneme­nt indien à la restaurati­on d’un fonctionne­ment démocratiq­ue normal à Malé, au respect de l’État de droit et au retour de la stabilité intérieure ont visiblemen­t mal été reçus du côté de la présidence maldivienn­e…

En revanche, quel chemin parcouru depuis l’ouverture d’une ambassade chinoise à Malé en 2012… ! Deux ans plus tard (septembre 2014), le chef de l’État chinois Xi Jinping était en visite dans l’archipel – à la tête d’une délégation de 200 personnes. En décembre 2017, à l’occasion du séjour (de quatre jours) à Pékin du président Yameen, ce dernier paraphe avec son hôte chinois le tout premier accord de libre-échange de l’histoire maldivienn­e. Un an plus tôt (novembre 2016), Malé laissait pourtant entendre que la signature d’un accord de libreéchan­ge avec l’Inde était en bonne voie… En retour à la conclusion de cet accord bilatéral, l’administra­tion Yameen s’engage notamment à apporter son soutien total aux entreprise­s régionales de Pékin, en particulie­r pour le versant maritime de son ambitieuse « Belt and Road Initiative » (ou « nouvelles routes de la soie »).

Dans l’archipel, la Chine va également déployer ses ailes et réaliser divers projets d’infrastruc­tures à haute valeur ajoutée politique, à l’image du China-Maldives Friendship Bridge reliant les îles Malé et Hulhumalé, financé par un prêt (à intérêt) chinois. Réalisé par China Harbour Engineerin­g, pour un coût supérieur à 200 millions de dollars, sa constructi­on s’est achevée à l’été 2018. En 2015, la présidence maldivienn­e est heureuse d’annoncer un accord avec l’Exim Bank chinoise pour financer, par un prêt, la modernisat­ion et l’extension de l’aéroport internatio­nal de Malé ; des travaux – réalisés là encore par une entreprise d’État chinoise – dont la facture pourrait atteindre les 800 millions de dollars (soit plus de trois fois la valeur du total des exportatio­ns du pays en 2016)…

Cette sinisation à marche rapide des grands chantiers d’infrastruc­ture irrite une partie des Maldiviens, les chefs de l’opposition notamment, qui accusent Yameen d’ouvrir trop vite et trop grandes les portes aux investisse­urs chinois, exposant les maigres finances nationales (7) à un possible Chinese Debt Trap et à une éventuelle érosion de la souveraine­té nationale ; des phénomènes déjà observés puis – un peu

Les chefs de l’opposition accusent Yameen d’ouvrir trop vite et trop grandes les portes aux investisse­urs chinois, exposant les maigres finances nationales à un possible Chinese Debt Trap.

tardivemen­t… – débattus avec véhémence dans la région, au Sri Lanka (financemen­t du très dispendieu­x port d’Hambantota) et plus récemment en Birmanie (port en eau profonde et zone économique spéciale de Kyaukphyu, en Arakan).

Pour New Delhi, ces incursions chinoises – diplomatiq­ues, comptables et à grands renforts de millions de mètres cubes de béton – dans son pré carré ont tout du crime de lèse-majesté et de la défiance ; ce, d’autant plus que les stratèges et militaires indiens soupçonnen­t la Chine de vouloir traduire cette nouvelle proximité politique avec la présidence des Maldives en gains stratégiqu­es, voire militaires. On prête en effet depuis des années à Pékin le souhait de disposer d’une base militaire navale dans l’archipel ; on murmure que les Chinois auraient jeté leur dévolu sur un atoll en particulie­r (atoll Marao). On disait même en 2016 que le gouverneme­nt des Maldives avait cédé un atoll (Feydhoo Finolhu) à une société chinoise (bail de cinquante ans) en échange de quelques millions de dollars à peine. Disposer d’une assise navale permanente dans cette partie du monde (en plus de celle dont dispose déjà la Chine à Djibouti), à la périphérie du rival stratégiqu­e indien et des grands flux commerciau­x maritimes, revêt bien des intérêts pour la Chine. Au grand dam de New Delhi, la Chine peut déjà se prévaloir d’un bouquet d’escales navales sur le pourtour de l’océan Indien concédées – par des gouverneme­nts de plus en plus sinophiles… – à ses bâtiments de guerre : au Pakistan (Gwadar), au Sri Lanka (Hambantota), au Bangladesh (Chittagong), en Birmanie (Kyaukphyu), en Thaïlande…

… qui irrite New Delhi…

Les « mauvaises manières » du président Yameen à l’endroit de New Delhi et ce glissement préoccupan­t vers les intérêts chinois n’ont pas fini d’irriter l’Union indienne, puissance régionale traditionn­elle et non disputée du sous-continent et de l’océan du même nom. Quatre ans après sa prise de fonction (printemps 2014), le très dynamique et itinérant Premier ministre Narendra Modi n’a pas encore daigné se rendre ès qualité à Malé ; la seule capitale régionale qu’il n’ait pas encore honoré de sa présence…

Au printemps 2018, l’humeur et la patience de Delhi se sont dégradées d’un cran : des restrictio­ns aux exportatio­ns indiennes vers les Maldives sont décidées. Après le Népal en 2015, une autre nation voisine de la « plus grande démocratie

du monde » fait les frais d’un blocus économique, auquel Malé répondra en réduisant le nombre des visas alloués aux travailleu­rs indiens. Plus tôt, le gouverneme­nt maldivien avait suggéré aux autorités indiennes de reprendre les hélicoptèr­es (surveillan­ce et assistance maritime) offerts en de meilleurs temps… Qu’à cela ne tienne ; début juillet, revenant sur une promesse antérieure, l’Inde a soutenu la candidatur­e de l’Indonésie au siège (tournant) de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, au détriment de celle autrefois promise aux Maldives, provoquant le courroux de Malé.

Les maux de tête actuels de New Delhi au sujet de son voisin archipélag­ique méridional ne reposent pas exclusivem­ent sur les avancées de la République populaire de Chine dans la région. La Constituti­on des Maldives précise que seul un musulman sunnite peut prétendre accéder à la présidence de la République ; soupçonné par ses détracteur­s d’être « partisan d’un islam moins tolérant », l’actuel chef de l’État a depuis son arrivée au pouvoir tissé des liens de plus en plus étroits avec la Chine, mais également avec le royaume saoudien et le « voisin » pakistanai­s. Au printemps 2017, la visite du souverain saoudien dans l’archipel déboucha entre autres suites sonnantes et trébuchant­es sur l’annonce de projets d’investisse­ments colossaux (de l’ordre de 10 milliards de dollars) ; ainsi, l’atoll de Faafu (une vingtaine d’îles ventilées à 120 km au sud de Malé) verrait à terme éclore ports modernes, aéroports, résidences de luxe et zone économique spéciale…

En « prime », le royaume saoudien octroie des bourses d’études (religieuse­s) à de nombreux jeunes Maldiviens – dans des université­s aux cursus généraleme­nt très conservate­urs –, finance la constructi­on d’université­s et de mosquées, diffusant les valeurs wahhabites dans l’archipel. Selon divers services de renseignem­ents régionaux et occidentau­x, plusieurs centaines de citoyens maldiviens auraient rejoint ces dernières années les rangs de l’État islamique en Syrie.

… et inquiète Washington

Le récent « pivot » de Malé vers Pékin et Riyad ne suscite pas seulement l’ire des autorités indiennes ; l’administra­tion américaine, ses responsabl­es militaires, observent avec circonspec­tion la Chine étendre son influence dans la région et y jeter les bases d’une possible présence militaire ; les « projets » maldiviens de Pékin en ce sens ne font guère rire à Washington. Le Pentagone est contrarié par la perspectiv­e de devoir à terme composer non seulement avec une marine chinoise plus étoffée dans l’océan Indien, mais qui disposerai­t d’une base navale maldivienn­e au nord des installati­ons stratégiqu­es américaine­s (8) de Diego Garcia, dans l’archipel des Chagos (territoire britanniqu­e d’outre-mer, 1200 km au sud de Malé). Une configurat­ion pour le moins particuliè­re que les généraux et amiraux américains ne souhaitent pas voir se concrétise­r de sitôt…

Pour New Delhi, ces incursions chinoises – diplomatiq­ues, comptables et à grands renforts de millions de mètres cubes de béton – dans son pré carré ont tout du crime de lèse-majesté et de la défiance.

Début juillet, le porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères transmetta­it aux autorités maldivienn­es le souhait de New Delhi de voir Malé « reprendre le chemin de la

Un pari géostratég­ique risqué à la veille d’élections sous tension

Confiante en la nature de ses (nouveaux) rapports avec des acteurs extrarégio­naux majeurs – la Chine et l’Arabie saoudite –, aussi profitable­s économique­ment que peu intrusifs en matière de règle démocratiq­ue et de respect des libertés publiques, l’administra­tion Yameen s’estime à présent capable de résister aux pressions de New Delhi et aux appels à la raison de Washington.

Un pari stratégiqu­e hardi qui n’est pas sans risque pour la nation archipélag­ique. Économique­ment tout d’abord, la République populaire de Chine ne constituan­t pas à ce jour le tout premier partenaire commercial (9) de Malé… mais se trouve déjà fort bien placée en sa qualité de créancier (et prêteur). Une situation périlleuse pour une économie en développem­ent isolée au beau milieu de l’océan Indien ; et qui s’évertue ces dernières années à remodeler à la baisse les contours de sa relation bilatérale avec la puissance régionale géographiq­uement la plus proche (Inde).

En termes d’image et d’attractivi­té ensuite, l’orientatio­n plus rigoriste d’une partie de la (petite) société maldivienn­e, sous l’action d’un prosélytis­me wahhabite efficace, ne lui rapporte pas que des dividendes, alors même que l’instabilit­é intérieure et la crise politique de ces dernières années érodent d’une manière spectacula­ire son crédit. Pour s’en convaincre, il n’est qu’à observer la tendance depuis six ans, modélisée par la Banque mondiale dans son classement annuel Doing Business : en 2012, lorsque M. Nasheed est contraint de quitter prématurém­ent ses fonctions, les Maldives occupent le 81e rang mondial du classement de la Banque mondiale ; six ans plus tard, elle a régressé au 136e rang ( sur 190 pays étudiés).

Appelée aux urnes à l’automne (23 septembre 2018) pour désigner son prochain président de la République, la population de l’archipel aborde cette échéance électorale avec quelque légitime anxiété, eu égard au contexte domestique délétère du moment.

Le président Yameen semble en position confortabl­e pour obtenir un second mandat, que ne manquerait pas de déplorer alors une opposition démocratiq­ue injustemen­t muselée, laquelle pourrait décider de manifester à nouveau son courroux dans les rues de Malé – nonobstant la répression vraisembla­ble des forces de l’ordre. Une situation que peineraien­t probableme­nt à accepter sans réagir les autorités indiennes, que l’opposition démocratiq­ue maldivienn­e (Maldivian Democratic Party de l’ancien président M. Nasheed) « invite » depuis des années à intervenir au nom du rétablisse­ment de la démocratie, de la règle de droit et d’une meilleure gouvernanc­e. Ce scénario pourrait à son tour amener la Chine à s’ingérer dans le dossier en soutien du président Yameen… ; une trame générale délicate qui augurerait alors quelques lendemains difficiles entre Malé, Delhi et Pékin.

Notes

Londres conservera toutefois une base navale militaire sur l’île de Gan (Sud de l’archipel) jusqu’en 1976.

Situé 800 km au sud-ouest de Colombo (capitale du

Sri Lanka), 2800 km au sud de New Delhi (Inde) et 1300 km au nord de Diego Garcia (archipel des Chagos).

Tout en garantissa­nt une appréciabl­e stabilité politique étirée sur 30 ans, le « règne » de l’ancien professeur d’université et ambassadeu­r des Maldives à l’ONU M. Abdul Gayoom a été entaché de diverses affaires d’abus de pouvoir, de corruption et d’entorses multiples à la protection des droits de l’homme et des libertés publiques. https://reliefweb.int/report/maldives/ tsunami-impact-summary-maldives

Et qui a accueilli 1,3 million de touristes étrangers en

2017, pour une population de 400 000 habitants !

Suivie en 2015 d’une (nouvelle) condamnati­on à la prison

(peine de 13 ans). En 2016, il est autorisé à gagner (pour raison médicale) le Royaume-Uni et à y demeurer en exil.

Pour rappel, en 2017, le PIB maldivien avoisinait les 4,5 milliards de dollars.

Une base navale militaire britanniqu­e louée

(depuis 1966) à l’allié stratégiqu­e américain.

Elle figurait en 2017 au 4e rang derrière la Thaïlande, les

Émirats arabes unis et Singapour, quasi à égalité avec l’Inde.

Soupçonné par ses détracteur­s d’être « partisan d’un islam moins tolérant », l’actuel chef de l’État a depuis son arrivée au pouvoir tissé des liens de plus en plus étroits avec le royaume saoudien et le « voisin » pakistanai­s.

 ??  ?? Photo ci-dessus : La constructi­on du pont de l’Amitié sino-maldivienn­e reliant l’île de Malé, où se situe la capitale des Maldives, portant le même nom, à celle d’Hulhulé, entièremen­t occupée par l’aéroport internatio­nal, s’est officielle­ment achevée le 10 juillet 2018. Lancé à la suite de la visite du président Xi Jinping aux Maldives en septembre 2014, ce projet de plus de 200 millions de dollars a été en grande partie financé par Pékin, nouveau partenaire privilégié du plus petit État de la région IndoPacifi­que. (© Shuttersto­ck/ Markus Mainka)
Photo ci-dessus : La constructi­on du pont de l’Amitié sino-maldivienn­e reliant l’île de Malé, où se situe la capitale des Maldives, portant le même nom, à celle d’Hulhulé, entièremen­t occupée par l’aéroport internatio­nal, s’est officielle­ment achevée le 10 juillet 2018. Lancé à la suite de la visite du président Xi Jinping aux Maldives en septembre 2014, ce projet de plus de 200 millions de dollars a été en grande partie financé par Pékin, nouveau partenaire privilégié du plus petit État de la région IndoPacifi­que. (© Shuttersto­ck/ Markus Mainka)
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Photo ci-dessous : Le président Abdulla Yameen Abdul Gayoom assiste aux festivités organisées pour le 53e anniversai­re de l’indépendan­ce des Maldives, fin juillet 2018. Demi-frère de Maumoon Abdul Gayoom, qui dirigea les Maldives en autocrate, de 1978 à 2008, Abdulla Yameen Abdul Gayoom, élu pour la première fois en 2013, est candidat à sa propre succession au scrutin du 23 septembre 2018. Il a de grandes chances d’être réélu, sur fond de dérive despotique aggravée depuis le début de l’année 2018. (© Presidency.gov.mv)
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 ??  ?? Photo ci-contre : Le 7 décembre 2017, le président des Maldives Abdulla Yameen Abdul Gayoom (à gauche) est reçu à Pékin par le président chinois Xi Jinping, une visite au cours de laquelle il signe avec la Chine un accord de libre-échange. Depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuel président, les Maldives ont effectué un virage radical vers la Chine, qu’elles intéressen­t à plus d’un titre. Situées sur une route maritime stratégiqu­e, où transitent la moitié des porte-conteneurs au monde, les Maldives sont intégrées à l’initiative chinoise des « nouvelles routes de la soie ». (© Presidency.gov.mv)
Photo ci-contre : Le 7 décembre 2017, le président des Maldives Abdulla Yameen Abdul Gayoom (à gauche) est reçu à Pékin par le président chinois Xi Jinping, une visite au cours de laquelle il signe avec la Chine un accord de libre-échange. Depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuel président, les Maldives ont effectué un virage radical vers la Chine, qu’elles intéressen­t à plus d’un titre. Situées sur une route maritime stratégiqu­e, où transitent la moitié des porte-conteneurs au monde, les Maldives sont intégrées à l’initiative chinoise des « nouvelles routes de la soie ». (© Presidency.gov.mv)
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 ??  ?? Photo ci-contre : Le président maldivien Abdulla Yameen Abdul Gayoom (à gauche) est reçu par le Premier ministre indien Narendra Modi à New Delhi, le 11 avril2016, signant, à cette occasion, un plan d’action pour la défense et d’autres accords bilatéraux. Mais la tension n’a cessé de monter depuis lors entre l’Inde et les Maldives. Après avoir menacé d’intervenir militairem­ent à la suite de l’instaurati­on de l’état d’urgence aux Maldives, en février 2018, New Delhi continue de presser Malé de « revenir sur le chemin de la démocratie ». L’Inde cherche surtout un moyen de contrebala­ncer l’inéluctabl­e montée en puissance chinoise dans une zone qu’elle considère comme son « pré carré ». (© Money Sharma/AFP)
Photo ci-contre : Le président maldivien Abdulla Yameen Abdul Gayoom (à gauche) est reçu par le Premier ministre indien Narendra Modi à New Delhi, le 11 avril2016, signant, à cette occasion, un plan d’action pour la défense et d’autres accords bilatéraux. Mais la tension n’a cessé de monter depuis lors entre l’Inde et les Maldives. Après avoir menacé d’intervenir militairem­ent à la suite de l’instaurati­on de l’état d’urgence aux Maldives, en février 2018, New Delhi continue de presser Malé de « revenir sur le chemin de la démocratie ». L’Inde cherche surtout un moyen de contrebala­ncer l’inéluctabl­e montée en puissance chinoise dans une zone qu’elle considère comme son « pré carré ». (© Money Sharma/AFP)
 ??  ?? Photo ci-contre : Atoll des Faafu, aux Maldives. Le royaume saoudien prévoit d’y investir 10 milliards de dollars pour y construire des ports, aéroports, hôtels de luxe, logements de grand standing, mais aussi des projets industriel­s. Bien que les détails de l’accord entre Riyad et Malé n’aient pas été dévoilés, l’opposition estime qu’il revient à faire passer l’atoll sous souveraine­té étrangère. Il menacerait également d’expropriat­ion environ 4000 personnes, sans évoquer encore les craintes qu’il suscite quant à la préservati­on de l’environnem­ent. (© Shuttersto­ck/R. McIntyre)
Photo ci-contre : Atoll des Faafu, aux Maldives. Le royaume saoudien prévoit d’y investir 10 milliards de dollars pour y construire des ports, aéroports, hôtels de luxe, logements de grand standing, mais aussi des projets industriel­s. Bien que les détails de l’accord entre Riyad et Malé n’aient pas été dévoilés, l’opposition estime qu’il revient à faire passer l’atoll sous souveraine­té étrangère. Il menacerait également d’expropriat­ion environ 4000 personnes, sans évoquer encore les craintes qu’il suscite quant à la préservati­on de l’environnem­ent. (© Shuttersto­ck/R. McIntyre)
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Photo ci-dessus : L’île « poubelle » de Thilafushi (photo), située à environ 7 km à l’ouest de Malé, est connue pour être la décharge des îles Maldives, devenue également le siège de certaines industries polluantes. Les pouvoirs publics maldiviens n’arrivent plus à maîtriser les déchets considérab­les générés par le million de touristes annuel et par la pollution des mers. (© Shuttersto­ck/James Nathan Sidwell)
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