Diplomatie

– PORTFOLIO L’économie britanniqu­e suspendue au verdict du Brexit

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À trois mois de la date officielle de sortie de l’Union européenne (UE) pour le RoyaumeUni, le brouillard qui entoure les modalités finales de ce Brexit pèse sur l’économie britanniqu­e. Certains analystes estiment que la croissance outre-Manche serait 2 % plus élevée sans la perspectiv­e du Brexit. Et après une accélérati­on au troisième trimestre 2018, les prévisions annonçaien­t une chute en fin d’année. Les sociétés redoutent que la sortie de l’Union européenne ne perturbe fortement les chaînes de production (voir photo), notamment dans l’automobile. Quant à la livre sterling, elle fluctue elle aussi au rythme des rebondisse­ments des négociatio­ns. Le 11 décembre 2018, après le report du vote sur l’accord de retrait à Westminste­r, elle était à son plus bas depuis 18 mois par rapport au dollar. En un an, la devise anglaise a perdu au total 6,7 % par rapport au billet vert, 1,6 % contre l’euro et 6,2 % sur le yen. Les perspectiv­es économique­s outre-Manche à court et moyen terme sont globalemen­t pessimiste­s. Dans un rapport étudiant les différents scénarios possibles de sortie de l’UE, la Banque d’Angleterre prévoyait, dans sa vision la plus noire (celle d’un « no-deal »), que le PIB britanniqu­e serait de 7,8 % à 10,5 % inférieur à ce qu’il aurait été dans l’UE et que le chômage augmentera­it jusqu’à 7,5 %. Et même en cas de maintien de liens étroits entre le Royaume-Uni et l’UE, le PIB britanniqu­e serait amoindri de 1,2 % à 3,8 % d’ici à 2024, selon l’institutio­n. Toutefois, plusieurs économiste­s, dont le prix Nobel Paul Krugman, ont critiqué le caractère hautement spéculatif de ce rapport, jugé exagérémen­t alarmiste. En l’absence d’une meilleure visibilité sur les conditions de cette sortie comme des politiques qui seront appliquées ensuite par Londres, il est en effet très difficile de prévoir quelle sera la résilience de l’économie outre-Manche.

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