Dissidents du Maghreb depuis les indépendances
Khadija Mohsen-Finan et Pierre Vermeren, Paris, Belin, octobre 2018, 392 p.
Face aux États autoritaires nés après les indépendances, des hommes et des femmes se sont toujours levés. Mais, à la différence des régimes autoritaires du passé, l’autoritarisme contemporain ne peut pas s’abstraire de son siècle : tous les habitants et tous les dirigeants savent qu’il existe un monde libre, quelque part. Deux grands spécialistes du Maghreb, l’historien Pierre Vermeren et la politiste Khadija Finan, en écrivent une histoire méconnue. Celle des militants qui ont combattu au sein d’organisations nationales de droits de l’homme (contre les brutalités policières et judiciaires), en faveur de revendications culturelles (droit à la langue berbère), de la liberté d’expression (droit à une presse et à des syndicats libres), de genre (droit à l’égalité des femmes) ou de respect des droits des travailleurs. L’aventure politique des printemps arabes a tourné à la tragédie en Syrie et seule la Tunisie est parvenue à établir un compromis, mais il demeure un point clef : un autre Maghreb est possible.