– ANALYSE Quelle sécurité énergétique et environnementale pour la France et ses alliés de l’OTAN ?
La France et ses alliés de l’OTAN, comme tous les grands pays consommateurs – émergents compris –, auront à résoudre une problématique énergétique multifacette. L’outil militaire ne peut être distingué de ces enjeux, car il est en fait le moyen de dernier ressort pour affronter les menaces futures du monde de l’énergie.
Le séminaire de travail et de réflexion organisé en novembre 2018 par le Centre d’excellence de sécurité énergétique de l’OTAN (ENSEC COE), basé à Vilnius en Lituanie [voir l’article de R. Petkevicius p. 48], est venu nous rappeler toute l’importance pour la sécurité mondiale et les grands équilibres internationaux des questions d’énergie et d’environnement, et ce, pour trois raisons essentielles. En tout premier lieu, l’énergie à bon marché reste indispensable au bon fonctionnement économique, social et politique de nos sociétés modernes. Les besoins en énergie ne cessent de croître, du fait de la volonté de nombreux États du monde d’accéder à des niveaux de développement comparables à ceux des pays les plus développés. Or, l’inadéquation probable entre l’offre mondiale d’énergie et la demande, sauf cas de rupture technologique ou sociétale imprévue, devrait contribuer à maintenir à un niveau élevé les prix de l’énergie dans les prochaines années. Ce phénomène de rareté, comme toujours dans un tel cas de figure, aura des conséquences stratégiques et militaires au niveau mondial. Définir une stratégie sur ces questions-là, pour la France et ses alliés, au sein de l’OTAN et parmi les pays liés à l’Alliance atlantique, comme l’Australie ou le Japon, doit leur permettre de réduire