Un aperçu des sources documentant le génocide assyro-chaldéen
Photo ci-contre :
Auteur de nombreuses lettres et de rapports,
Mgr Sontag, délégué apostolique et archevêque d’Ispahan, a subi le martyre à Ourmia
(en Perse), le 31 juillet 1918. (photo Giuseppe Felici)
• Les documents et archives du Vatican contiennent des références majeures sur ce sujet, comme les correspondances et les rapports envoyés au cardinal Pietro Gasparri, secrétaire d’État du Vatican, à la Congrégation pour l’Église orientale et Propaganda Fide, et ceux de Mgr Angelo Dolci, délégué apostolique à Constantinople.
• En 1920, Joseph Naayem, ancien aumônier des prisonniers de guerre alliés en Turquie et officier de l’Instruction publique, publie son témoignage sous le titre : Les Assyro-Chaldéens et les Arméniens massacrés par les Turcs (Bloud et Gay, Paris, 1920). Notons que l’édition anglaise du livre de Joseph Naayem : Shall this Nation die? (1921) (« Cette Nation est-elle vouée à disparaître ? ») a été préfacée par le vicomte James Bryce, historien et homme politique britannique à l’origine du célèbre Blue Book: The Treatment of Armenians in the Ottoman Empire [Livre bleu du gouvernement britannique : Le traitement des Arméniens dans l’Empire ottoman, 1916, qui est un recueil de documents de témoins], codirigé avec l’historien Arnold J. Toynbee, dont 104 pages étaient consacrées aux Assyriens.
• Les rapports et témoignages français sont très nombreux, provenant des dominicains et des capucins. Les missionnaires lazaristes et les Filles de la charité ont également recueilli de multiples témoignages sur place. Leur publication Annales de la Congrégation de la Mission des années 1915 à 1920 et leurs archives regorgent de documents. Dans son ouvrage Syriens et Chaldéens, leurs martyres, leurs espérances, 1914-1917 (1918), l’abbé Eugène Griselle (1861-1923) décrit lui aussi largement les massacres et donne la parole à des prélats assyro-chaldéens. • Les rapports diplomatiques français.
• Du côté américain, une missionnaire presbytérienne, témoin des événements d’Ourmia, a tenu un journal quotidien, The War Journal of a Missionary in Persia, dans lequel elle relate les atrocités commises entre janvier et mai 1915. Et William W. Rockwell, membre de l’American Committee for Armenian and Syrian Relief, est notamment l’auteur de The Pitiful Plight of the Assyrian Christians in Persia and Kurdistan; Ci-dessus : Le Washington Times du 26 mars 1915
(à gauche) et le New York Times du 27 mars 1915 rapportent les massacres perpétrés par les Turcs et les Kurdes sur les chrétiens en Perse. described from the reports of eye-witnesses (1916). Il convient d’y ajouter The Death of a Nation, or, The ever persecuted Nestorians or Assyrian Christians, par Abraham Yohannan, Assyrien lui-même (New York, 1916).
• Dans la littérature syriaque, on trouve l’ouvrage volumineux, en arabe, d’Isaac Armalé (1879-1954), prêtre et savant syriaque catholique de Mardin (Sud
Est de la Turquie) ayant été le témoin oculaire de la tragédie, intitulé Al-Qousara fi Nakabat Annasara
(« Les calamités des chrétiens ») . Quant à Israël Audo
(1859-1941), archevêque chaldéen de Mardin, lui aussi témoin oculaire, il a rédigé en araméen et en arabe deux rapports détaillés sur les massacres de son diocèse et des environs. J. Y.