La démocratie féministe : réinventer le pouvoir
Marie-Cécile Naves, Paris, CalmannLévy, octobre 2020, 320 p.
Comment faire face à la crise sanitaire, climatique et démocratique actuelle ? Quelle forme de pouvoir est la plus adaptée en démocratie ? Pour répondre à ces questions, Marie-Cécile Naves, docteure en science politique de l’université Paris-Dauphine, directrice de recherche à l’IRIS, analyse les différents rapports de force actuels pour envisager le pouvoir demain en fonction de ce qu’il est aujourd’hui. L’ouvrage s’ouvre ainsi sur le face à face en 2020, au forum de Davos, entre le président américain d’alors, Donald Trump, et la jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg. Ce duel représente, selon l’auteure, l’opposition, caricaturale mais représentative, entre deux visions du monde et du pouvoir : la première, prédatrice des autres et de la planète, et la seconde, coopérative, citoyenne et scientifique. Pour transcender un pouvoir « viriliste », réduire les clivages et maintenir un régime démocratique viable, Marie-Cécile Naves propose une réinvention du mode de gouvernance vers plus de compassion, de coopération et de solidarité, tel que le pratique par exemple la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern. Pour l’auteur, le féminisme, par son histoire, son universalité et son savoir-faire, pourrait être l’une des solutions. Ce mouvement, force de proposition, inclusif et surtout sachant s’adapter, serait alors un outil théorique et pratique utile à la transformation des démocraties.