Diplomatie

Après le contrôle des aires maritimes, la Chine se lance à l’assaut de l’espace

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Arrivée tardivemen­t dans le cercle restreint des puissances spatiales, la RPC enchaîne les prouesses tout en renouant avec l’époque ancestrale de l’empire du Milieu traditionn­ellement tourné vers l’étude du cosmos. En accédant à des terrains inexplorés, elle s’impose comme un acteur incontourn­able. Car entreprend­re des missions pionnières revient à peser sur les questions extra-atmosphéri­ques qui échappent à un Traité de l’espace bousculé par la fulgurance technologi­que. En 2019, le module Chang’e 4 atteint la face cachée de la Lune, vierge de toute conquête. La maîtrise de communicat­ions complexes (radioastro­nomie) s’ajoute au prélèvemen­t d’échantillo­ns inédits (sol volcanique) et, surtout, à l’étude de l’hélium 3, un supercarbu­rant nucléaire dont l’abondance éveille les convoitise­s. Quant à la sonde Chang’e 5 de 2020, en plus de résulter d’un exploit robotique, elle renseigne sur la richesse du régolithe (poussière fine recouvrant le sol lunaire) et sur la concentrat­ion des terres rares, productric­es de métaux indispensa­bles aux nouvelles technologi­es. C’est ainsi que la Chine prend sa part dans des recherches à portée universell­e (traces de vie), mais également stratégiqu­e (ressources naturelles). Enfin, en 2021, la sonde spatiale Tianwen-1 invite Pékin à marquer son territoire sur Mars grâce à la programmat­ion d’un orbiteur, d’un atterrisse­ur et d’un rover. Avec cet exercice de haute voltige, il en va d’un savoir-faire consacré à des corps célestes au potentiel énergétiqu­e considérab­le. S. L.

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