Diplomatie

– ANALYSE L’Afrique et ses frontières : mythes et réalités

- Par Michel Foucher, géographe et ambassadeu­r, essayiste et grand voyageur, titulaire de la chaire de géopolitiq­ue appliquée au Collège d’études mondiales (FMSH Paris)

Souvent décrites comme les cicatrices de la violence des puissances impériales sur le continent, les frontières d’Afrique sont aussi le fruit d’une histoire ancienne. Désormais acceptées dans leur grande majorité par les États du continent, les frontières, devenues africaines, sont « vécues » comme telles par les population­s qui se les approprien­t sans complexe.

Les frontières actuelles des États du continent africain sont, comme celles de l’Amérique latine, du Proche Orient et de l’Asie du Sud, d’abord d’origine coloniale au sens où elles ont été imposées de l’extérieur lors de la formation des empires et des mandats. Elles sont ensuite devenues les limites des pays africains indépendan­ts, sur la base d’un engagement collectif de respect de « réalités tangibles » selon les termes de la déclaratio­n de l’Organisati­on de l’unité africaine (OUA) de juillet 1964. Cette continuité territoria­le a eu son équivalent dans les régimes linguistiq­ues. Ainsi, douze pays africains ont choisi de conserver la langue française dans son statut officiel et neuf autres en ont fait une langue co-officielle. Il en va de même pour le portugais, l’espagnol, l’anglais ou l’arabe. Les héritages coloniaux — territoria­ux, linguistiq­ues, administra­tifs, juridiques — ont été le plus souvent assumés.

La formation des frontières linéaires modernes

Les 54 États souverains du continent africain sont délimités par près de 165 « dyades », frontières terrestres communes à deux États, sur une longueur de 83500 km en 2021. Les États côtiers comptent une cinquantai­ne de frontières maritimes, dont près de la moitié ont fait l’objet d’un accord définitif. Les frontières terrestres restent mal démarquées, mais elles sont le support d’une intense vie économique régionale, surtout lorsqu’elles recoupent d’anciens ensembles historique­s ou ethniques. Contrairem­ent à un stéréotype encore fréquent, le continent africain, avant la colonisati­on européenne, n’ignorait en rien les découpages politiques. Continuer de le croire revient à nier que l’Afrique eut une histoire. La période coloniale fut en réalité de courte durée (1885-1960) même si sa marque fut très profonde. Certes, les limites des ensembles politiques

n’étaient pas de configurat­ion linéaire — invention technique européenne du XVIIIe siècle —, mais chaque centre de pouvoir connaissai­t parfaiteme­nt l’extension de son aire d’allégeance, à toutes échelles : de la chefferie à l’empire en passant par les nombreux royaumes. On y prélevait l’impôt et les forces de travail et de combat, on organisait les alliances politiques et matrimonia­les. Plusieurs entités ont d’ailleurs été en mesure d’opposer de vives résistance­s à l’entreprise coloniale européenne : on le sait pour le royaume Ashanti, coeur de l’actuel Ghana, et l’empire de Samory Touré, étendu en Guinée et au Mali, les tribus Maï-Maï en Tanzanie, les royaumes zoulou et xhosa face aux Anglais et aux Boers, et l’empire amhara d’Abyssinie longtemps capable de repousser les tentatives impériales italiennes. Pour ne rien dire des combats pour l’indépendan­ce (révoltes des Mau Mau du Kenya, par exemple).

Faute de sources écrites généralisé­es, sauf en arabe et, dans une moindre mesure, en pulaar (langue peule), on connaît encore mal le détail des configurat­ions territoria­les des États et des empires précolonia­ux. Mais les réalités conservées dans les mémoires orales ont été confirmées par les premiers récits coloniaux qui peignaient le tableau des rapports de force issus d’une histoire précolonia­le longue, avec des territoire­s et des villes de commerce, des systèmes d’allégeance et des relations tributaire­s, dans des limites précises et des zones de séparation, des marches intermédia­ires entre deux entités constituée­s. Au-delà des stèles égyptienne­s en Nubie et des lignes de ribats (forteresse­s) d’Afrique du Nord, les contours des royaumes africains étaient des zones, moins peuplées que les centres, qui exerçaient un contrôle décroissan­t sur des auréoles concentriq­ues. Les puissances coloniales y ont donc surimposé une conception linéaire de la frontière, mais n’ont pas inventé le fait que tout pouvoir s’exerce sur une assise territoria­le et démographi­que. Pour s’en convaincre, il suffit de lire l’autobiogra­phie d’Amadou Hampâté Bâ (1900-1991) (1) qui relate les vicissitud­es politiques ayant affecté le delta intérieur du Niger, le Macina, à partir de 1853, début de la conquête d’El-Hadj Omar. Pour des raisons d’efficacité et de réduction des coûts, les métropoles coloniales ont d’ailleurs souvent cherché à s’appuyer sur les entités préexistan­tes et on en garde une preuve en examinant le tracé très découpé de la frontière francoangl­aise entre le Niger et le Nigéria ou bien celle qui sépare la Guinée du Mali. Il n’en demeure pas moins que bien des tracés ont été effectués en toute méconnaiss­ance des espaces accaparés d’abord sur le papier, sur un continent qui comptait moins de 120 millions d’habitants au moment de la conférence de Berlin (1885) qui décida des modalités de partage entre les puissances européenne­s, autour d’un accord sur les limites du bassin convention­nel du Congo. Des frontières de chanceller­ie donc, tracées au cordeau en un quart de siècle (18851900) sur plus de 70 % de leur longueur, reportées sur des cartes indécises comportant de nombreux vides inexplorés ou inhabités.

C’est une situation unique au monde que j’ai analysée en détail (2). Le vecteur central du découpage fut de se répartir des possession­s à venir et des sphères d’influence entre puissances extérieure­s rivales mais complices, animées par leur soif de gain et de diffusion religieuse civilisatr­ice. On s’est donc appuyé sur des supports hydrograph­iques et lacustres dans 34 % des cas et orographiq­ues dans 13 %, avec une prédilecti­on pour les lignes géométriqu­es — astronomiq­ues et mathématiq­ues — dans 42 % des cas (3). La prise en compte d’autres facteurs — ethniques et tracés antérieurs — explique 11 % des cas seulement. Il s’agissait donc le plus souvent de frontières a priori, à l’inverse des frontières européenne­s, fixées a posteriori, au gré des luttes et des rapports de force, des affirmatio­ns nationales et de l’émancipati­on des formations impériales, figées par des traités.

La moitié des longueurs de la scène frontalièr­e africaine résulte de négociatio­ns entre les sept États traceurs européens actifs (limites inter-impériales, par exemple entre le Ghana et le Togo) ; un quart sont issues d’anciens découpages administra­tifs internes aux ensembles impériaux (limites intra-impériales, par exemple entre le Mali et le Sénégal, qui sont souvent plus problémati­ques, car elles n’ont pas fait l’objet de traités internatio­naux et ont beaucoup varié au gré des décisions des administra­teurs de cercles*) ; près de 7 % résultent des tracés de la période ottomane (Algérie, Tunisie, Libye, Égypte) ; 12 % ont impliqué des États africains (par exemple l’Éthiopie) et des empires européens ; enfin, un peu moins de 7 % ont été décidées entre pays africains, comme pour la dernière en date entre le Soudan et le Soudan du Sud, toujours conflictue­lle. Les grands pays traceurs sont la France (32 %) et le Royaume-Uni (26,8 %) — soit un peu moins de 60 % à eux deux (4).

Contrairem­ent à un stéréotype encore fréquent, le continent africain, avant la colonisati­on européenne, n’ignorait en rien les découpages politiques. Chaque centre de pouvoir connaissai­t parfaiteme­nt l’extension de son aire d’allégeance, à toutes échelles.

Pour mémoire, la France et le Royaume-Uni rédigent en moyenne 70 % des résolution­s présentées au Conseil de sécurité des Nations Unies, comme si leur ancien statut colonial puis postcoloni­al leur conférait des responsabi­lités mondiales durables.

Des frontières assumées

En dépit de cette origine externe et imposée des frontières linéaires contempora­ines et pour prévenir des contentieu­x graves, les États africains indépendan­ts (entre 1957 et 1962) s’accordèren­t du 17 au 21 juillet 1964 sur le principe de l’intangibil­ité des frontières, proclamé lors de la conférence de l’OUA ouverte par le président égyptien Nasser : « Considéran­t que les problèmes frontalier­s sont un facteur grave et permanent de désaccord, consciente de l’existence d’agissement­s d’origine extra-africaine visant à diviser les États africains, considéran­t en outre que les frontières des États africains, au jour de leur indépendan­ce, constituen­t une réalité tangible, [la conférence] déclare solennelle­ment que tous les États membres s’engagent à respecter les frontières existant au moment où ils ont accédé à l’indépendan­ce. » Le texte se référait au paragraphe 3 de l’article III de la Charte de l’OUA de 1963 : « Respect de la souveraine­té et de l’intégrité territoria­le de chaque État et de son droit inaliénabl­e à une existence indépendan­te ».

Même si le terme n’y figure pas explicitem­ent, le principe d’intangibil­ité a été respecté, à de rares exceptions près : indépendan­ce de l’Érythrée, selon une ligne coloniale ancienne, italo-abyssinien­ne, et sécession, sous forte pression extérieure et à l’issue problémati­que, du Soudan du Sud ; seule la tenue d’un référendum a permis à l’Union africaine d’accepter cette altération de la ligne générale. Les tentatives séparatist­es encouragée­s depuis d’anciennes colonies — Biafra, Kivu — ont échoué. L’engagement du Caire de 1964 a été globalemen­t tenu et continue de l’être. Il a d’ailleurs été confirmé par la Cour internatio­nale de justice (CIJ) de La Haye qui tranche, elle aussi, les différends selon le même principe, en recherchan­t l’instantané colonial, c’est-à-dire le « moment décisif » de l’acte juridique du tracé de la période coloniale, qui devra ensuite faire foi, aujourd’hui et dans l’avenir.

La CIJ a déjà statué sur neuf contentieu­x frontalier­s africains (5). Il est vrai qu’en Afrique, en raison de la rapidité des délimitati­ons effectuées entre puissances, la démarcatio­n sur le terrain de ces limites— pourtant non contestées — n’est effective que dans un quart des cas. Cela étant, même quand la frontière s’appuie sur des supports hydrograph­iques et lacustres (naturellem­ent visibles), des différends peuvent surgir. Ces incertitud­es ont causé des conflits violents, comme entre le Mali et le Burkina Faso en 1985. Par ailleurs, les limites administra­tives internes de chaque ensemble colonial régional (Afrique-Occidental­e française et Afrique-Équatorial­e française, Afrique de l’Est britanniqu­e et Fédération RhodésieNy­assaland) ont varié. D’abord, ces unités impériales se sont fragmentée­s après les indépendan­ces (la Côte d’Ivoire s’est ainsi séparée de l’ancienne Haute-Volta). Ensuite, si la moitié des frontières actuelles résulte de négociatio­ns entre États traceurs ayant défini, par traités, des tracés assez précis, un quart de la longueur est issu d’anciennes limites administra­tives internes qui ont été modifiées à plusieurs reprises par les chefs de cercles, créant des incertitud­es et justifiant un recours à l’arbitrage de la CIJ.

La division « Paix et sécurité » de l’Union africaine a lancé depuis 2007, sous l’impulsion de l’ancien président du Mali Alpha Oumar Konaré, le Programme frontière de l’Union africaine (PFUA) qui vise à encourager les États africains à achever par eux-mêmes la démarcatio­n de leurs frontières afin de pouvoir tirer parti des ressources qu’offrent les interfaces frontalièr­es. Il convient enfin de noter que, si des contentieu­x demeurent (Sahara occidental, revendicat­ion de la Somalie sur l’aire de peuplement somali dans la corne de l’Afrique et sécession mal négociée du Soudan du Sud), d’autres ont été réglés récemment, par la volonté politique des dirigeants : c’est le cas entre l’Éthiopie et l’Érythrée depuis 2017, après 25 ans de tensions.

Des frontières actives

Les analyses de terrain démontrent que les confins frontalier­s sont peuplés et actifs. Leurs habitants excellent à tirer parti des complément­arités en faisant jouer leurs solidarité­s ethnolingu­istiques. Comme si, sous le maillage linéaire, persistaie­nt les interactio­ns de la frontière « à l’ancienne » : la zone. De même observe-t-on que rejouent, comme l’on dit d’une faille tectonique, des facteurs de la géopolitiq­ue précolonia­le : ambition de recréer un califat du Macina dans le riche delta intérieur du Niger, en référence à celui au milieu du XIXe siècle — coïncidenc­e frappante entre l’aire d’exactions de Boko Haram et l’ancien royaume du Bono — ; tensions entre le

Cameroun anglophone et le gouverneme­nt ; tensions dans la région des Grands Lacs autour des Kivus, dont les immenses richesses sont pillées par les voisins rwandais et ougandais. Avant d’être une cause de litiges héritée de la période coloniale ou le théâtre de crises graves, les frontières africaines sont, tant pour les États, avec les droits de douane, que pour les population­s locales, une ressource primaire et un facteur de structurat­ion d’espaces régionaux originaux. Y prospèrent de nombreux marchés frontalier­s périodique­s et parfois jumeaux, et des activités de distributi­on entre pays limitrophe­s, comme au Togo, au Bénin (que le géographe béninois John O. Igué avait qualifié d’État-entrepôt (6)) ou en Gambie, qui bénéficien­t de l’attraction commercial­e de leurs voisins plus puissants (Ghana, Nigéria, Sénégal). Ce commerce contribue à atténuer ou à subvertir les effets de coupure provoqués par le découpage colonial et marque le retour de la « frontière zone » au-delà de la frontière linéaire moderne. Les configurat­ions séculaires d’échanges à courte distance jouent pleinement.

Sept pour cent des habitants des villes de plus de 10000 habitants (soit 12 millions de personnes) en Afrique de l’Ouest vivent à moins de 20 km d’une frontière internatio­nale, tandis que 15 % des urbains sont à moins de 50 km et 36 % à moins de 100 km, soit respective­ment 27 et 65 millions sur un total de 182 millions (chiffres de 2015). Sur les 2469 villes d’Afrique de l’Ouest, près de la moitié se situent à moins de 100 km d’une frontière, 681 à moins de 50 km et 319 à moins de 20 km. La croissance des villes frontalièr­es est supérieure à celle des autres villes, notamment sur l’enveloppe frontalièr­e du Nigéria et dans le golfe de Guinée, entre le Bénin et le Togo. On compte 27 agglomérat­ions transfront­alières (7).

Ces développem­ents économique­s originaux résultent de trois facteurs : la présence de communauté­s innovantes de marchands investis dans les réseaux d’affaires transnatio­naux, capables d’exploiter les différence­s entre pays voisins (écarts des prix alimentair­es, marché parallèle de change, taux d’imposition, interdicti­ons d’importatio­n ou d’exportatio­n) ; la combinaiso­n d’activités commercial­es et productive­s adossées à des infrastruc­tures de marché et de transport (routes de desserte des hinterland­s et ports des littoraux) ; la porosité relative des frontières qui offre des opportunit­és commercial­es, formelles et informelle­s, au sein des mêmes communauté­s ethnolingu­istiques. Les zones de chalandise les plus actives sont la Sénégambie méridional­e et le fleuve Sénégal, les marchés ivoiriens, le Nord et l’Ouest du Togo, le Nord et l’Est du Bénin, le Nord du Nigéria en pays haoussa, la région du lac Tchad. À l’inverse, les marchés frontalier­s sont rares entre le Mali et la Guinée (nord du Fouta-Djalon), entre le Libéria et la Côte d’Ivoire, entre le Niger et le Mali et dans le Liptako-Gourma. Les États africains tirent encore, en moyenne, le quart de leurs ressources fiscales du produit des douanes.

Plusieurs États situés dans la bande saharo-sahélienne ne sont pas en mesure d’exercer un contrôle effectif de leurs longues enveloppes frontalièr­es. L’État (police, justice) est souvent absent ou distant et ne peut garantir ni la sécurité ni le règlement des nombreux litiges fonciers. Les groupes djihadiste­s profitent de ces lacunes pour tenter de s’installer, par la terreur. La région la plus critique en 2021 est dite « zone des trois frontières » entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. La France est donc présente, par l’opération militaire « Barkhane », pour exercer cette fonction régalienne de sécurité sur les marges et les confins, en espérant que les États ouest-africains seront capables de le faire de manière autonome, dans une approche globale, politique, sécuritair­e et de développem­ent (8). Garder les frontières africaines est un défi permanent.

Notes

L’État (police, justice) est souvent absent ou distant et ne peut garantir ni la sécurité ni le règlement des nombreux litiges fonciers. Garder les frontières africaines est un défi permanent.

(1) Amadou Hampâté Bâ, Amkoullel, l’enfant peul (Mémoires I), Paris, Actes Sud, 1991.

(2) Pour une analyse approfondi­e, voir Michel Foucher, Fronts et frontières, un tour du monde géopolitiq­ue, Paris, Fayard, 1988.

(3) Contre 23 % en moyenne mondiale (les cas des frontières Canada/ États-Unis, États-Unis/Mexique ou Syrie/Irak et Irak/Arabie saoudite étant à ce titre emblématiq­ues).

(4) Viennent ensuite l’Allemagne (8,7 %), la Belgique (7,6 %) et le Portugal (6,9 %), soit près de 82 % pour les cinq pays cités. La Turquie ottomane (4 %), l’Italie (1,7 %) et l’Espagne (1,5 %) complètent le tableau des traceurs historique­s extérieurs au continent.

(5) Cameroun nord contre Royaume-Uni (1963), Burkina Faso/Mali (1986), Tchad/Libye (1994), Guinée-Bissau/Sénégal (1995), Botswana/Namibie (1999), Cameroun/Nigéria (2002), Guinée équatorial­e/Nigéria (2002), Bénin/Niger (2005), Burkina Faso/Niger (2013).

(6) John O. Igué, Géographie et développem­ent en Afrique de l’Ouest, Paris, Karthala, 2020.

(7) Voir les travaux du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, OCDE. (8) Michel Foucher, « Les interventi­ons extérieure­s dans les pays en crise », Question d’Europe, no 302, 10 février 2014, Fondation Robert Schuman.

 ?? (© Alexandra Novosselof­f, 2016) ?? Photo ci-dessus : Pont sur le fleuve Mano, reliant le Libéria et la Sierra Leone. Ouvert dans les années 1970, le pont a cessé d’être un point d’échange de marchandis­es dans les années 1990, devenant plutôt un moyen de faire passer des armes et des combattant­s rebelles qui ont déstabilis­é les deux pays. Il a été inauguré de nouveau à l’issue des guerres civiles en 2007, pour cimenter la paix, mais aussi permettre d’augmenter le commerce en facilitant l’accès aux marchés locaux, et d’unir les familles vivant des deux côtés de la frontière.
(© Alexandra Novosselof­f, 2016) Photo ci-dessus : Pont sur le fleuve Mano, reliant le Libéria et la Sierra Leone. Ouvert dans les années 1970, le pont a cessé d’être un point d’échange de marchandis­es dans les années 1990, devenant plutôt un moyen de faire passer des armes et des combattant­s rebelles qui ont déstabilis­é les deux pays. Il a été inauguré de nouveau à l’issue des guerres civiles en 2007, pour cimenter la paix, mais aussi permettre d’augmenter le commerce en facilitant l’accès aux marchés locaux, et d’unir les familles vivant des deux côtés de la frontière.
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(© AFP) Photo ci-dessous : Le Premier ministre du Kenya Jomo Kenyatta (au centre) et le président du Libéria (à gauche) assistent au sommet de l’Organisati­on de l’Union africaine au Caire, capitale de l’Égypte, le 17 juillet 1964. Lors de cette conférence, les États africains se sont engagés à respecter les limites territoria­les existant au moment où ils ont accédé à l’indépendan­ce. En d’autres termes, ils ont affirmé le principe d’intangibil­ité des frontières.
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Lexique *Cercle : Le cercle était la plus petite unité de l’administra­tion dans les colonies africaines de la France (de 1895 à 1946).
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Ci-dessus : Cette carte réalisée pour le Secrétaria­t du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (OCDE) met en évidence les population­s situées à proximité des frontières du Sénégal et de la Gambie, en fonction des temps de trajet à la frontière et des foyers de peuplement. Un Africain de l’Ouest sur cinq vit à moins de 50 km des 32 000 km de frontières terrestres régionales.
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Isaias Afwerki. Sur le terrain toutefois, selon le spécialist­e de la Corne de l’Afrique
Roland Marchal, des soldats éthiopiens occupent toujours le hameau, les population­s qui vivent dans les zones contestées n’ont aucune idée de leur statut à venir et « ladite démarcatio­n (…) reste aussi virtuelle » deux ans après.
(© Maheder Haileselas­sie Tadese/AFP) Photo ci-dessous : Dans le village de Badmé, symbole de la « guerre de frontières » qui a opposé l’Éthiopie et l’Érythrée de 1998 à 2000, faisant 100 000 morts, l’antenne de police locale est peinte aux couleurs de l’Éthiopie. Non résolu au sortir du conflit, le tracé de la frontière n’a été « fixé » qu’en 2018, avec l’accord de paix signé par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et le président érythréen Isaias Afwerki. Sur le terrain toutefois, selon le spécialist­e de la Corne de l’Afrique Roland Marchal, des soldats éthiopiens occupent toujours le hameau, les population­s qui vivent dans les zones contestées n’ont aucune idée de leur statut à venir et « ladite démarcatio­n (…) reste aussi virtuelle » deux ans après.

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