Doolittle

STÉPHANIE

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“Finalement, ma belle-mère a retrouvé deux doudous et les a achetés. Puis on en a reperdu un. Et là, on s'est dit : on est redescendu­s sous la barre des trois, on est foutus ! ”

la peur de perdre le précieux sésame. Certains ont bien compris le bénéfice qu'ils pouvaient en tirer : de l'objet connecté à fixer sur la peluche préférée de votre bambin aux sites de revente de fin de série ou d'occasion, le “marché du doudou” est devenu juteux. Quand sa petite dernière, Alice, a égaré l'espèce de lapin dont elle s'était amourachée, Caroline n'a pas hésité : “J’en ai d’abord racheté un sur l’un de ces sites, mais quand je l’ai reçu, je me suis aperçu qu’il ne faisait pas de musique. Alors, après, j’en ai trouvé deux qui faisaient de la musique, je les ai pris tous les deux !” Au total, pas loin d'une centaine d'euros déboursés. “J’aurais peut-être même payé plus cher, reconnaît cette maman. C’est le prix de la sérénité.” Un prix qui peut vite monter, quand, tiraillés par l'angoisse de se retrouver face à un bout de chou inconsolab­le, certains n'hésitent pas à se procurer moult exemplaire­s de l'inestimabl­e doudou. L'histoire – à rebondisse­ments – de Stéphanie est éloquente : “Hugo avait environ 6 mois quand mon mari est tombé sur un nounours bleu dans un magasin Aubert. Notre fils s’est aussitôt pris d’affection pour lui, raconte cette jeune maman de 33 ans. Nous l’avons baptisé Nattoo, du nom de la marque, et au début, il faisait les allers-retours chez la nounou. Comme ce n’était pas très pratique, on en a acheté un 2e. Mais un jour, il est tombé de la poussette. On a fait plusieurs magasins, rien ! On a alerté la famille et à Noël, tout le monde s’est mis en tête de lui offrir un nounours bleu. Mais ce n’était pas Nattoo, il n’en a pas voulu. Finalement, ma belle-mère en a retrouvé deux et les a achetés. Puis on en a reperdu un. Et là on s’est dit : on est redescendu­s sous la barre des trois, si on en reperd un, on est foutus ! C’est simple, dès que j’avais un moment de libre, j’allais chez Aubert ! J’ai fait tous les sites, le Bon Coin, j’ai même contacté le fabricant, j’étais prête à aller jusqu’en Belgique en chercher un, mais il n’était même plus produit. Et puis un jour, miracle, je suis tombée sur la vente d’une fin de série : c’était des nounours avec des défauts de couture, de remplissag­e. Il y en avait 8. J’ai tout pris ! Du coup, on s’est retrouvés avec 10 Nattoo. Aujourd’hui, il nous en reste 4...” Échaudée, Stéphanie a pris les devants pour son 2e garçon : “J’ai fait attention à ce que Rafaël ‘choisisse' un doudou qui soit produit régulièrem­ent !” Quitte à retirer discrèteme­nt la petite chose faite main ramenée par une amie, qu'il commençait à apprécier un peu trop à son goût. Et quand ce dernier a finalement adopté un attachetét­ine avec la tête de Sophie La Girafe – un grand classique –, Stéphanie “en a acheté 12 d’un coup !”

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