Doolittle

CALI WILLIAM YOST, SPÉCIALIST­E DES QUESTIONS D’ÉQUILIBRE ENTRE VIE PROFESSION­NELLE ET VIE FAMILIALE

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“Même si la démarche peut être positive pour certaines femmes, le soutien à la parentalit­é ne peut pas se limiter à la congélatio­n d'ovules ! ”

mais une pression globale, j’avais fait des études de commerce, il y avait une sorte de chemin tout tracé et je ne me voyais pas en sortir. Le premier médecin que j’ai rencontré m’a dit : ‘Ayez des enfants maintenant !' alors que je venais de passer 20 minutes à lui expliquer pourquoi je n’en voulais pas tout de suite. Ma mère nous a eus quand elle avait 26-28 ans. Mais aujourd’hui, vous commencez une école de commerce à 23 ans et vous avez un job stable à 33 ans, tout a été repoussé...”, raconte-t-elle. Le jour où elle a finalement congelé ses ovules, elle avait déjà 38 ans. “Au départ, je me suis sentie soulagée de l’avoir fait. Et fière de moi. Je me disais : ‘Maintenant, si je veux avoir un enfant biologique, je pourrais ou plutôt j'ai fait tout ce que j'ai pu pour en avoir un.' Ça m’a aidé à être plus en paix avec moi-même et avec mon avenir. En fait, vous rendez service à votre entreprise en acceptant de congeler vos ovules. Vous vous débarrasse­z à ce moment-là de tellement d’anxiété. Et ça ne vous prend qu’une journée de repos”, résume-t-elle. Et puis quatre, cinq, six années ont passé, à toute vitesse, sans s'en rendre compte. Désormais, chaque fois qu'elle doit faire le chèque au laboratoir­e qui stocke ses ovules, Brigitte Adams se promet que c'est la dernière fois. “Il y a des happy ends et des fins pas si heureuses, on ne sait jamais”, arrive-t-elle à reconnaîtr­e aujourd'hui. “Mais si j’ai un enfant un jour, je lui raconterai son histoire. Je lui dirai que je l’ai voulu, que j’ai attendu le meilleur moment pour l’accueillir et que c’est pour ça que j’ai congelé mes ovules. J’ai 44 ans cette année. J’ai peut-être 30% de chance et c’est déjà ça”, espère encore Brigitte Adams. En attendant, la congélatio­n d'ovules est devenue la raison d'être de sa nouvelle vie profession­nelle : elle a démissionn­é de son poste de directrice marketing d'une entreprise de logiciels basée à Los Angeles pour créer un site internet indépendan­t sur la congélatio­n d'ovules où les femmes peuvent venir partager leur expérience.

* Certains prénoms ont été modifiés à la demande des personnes interrogée­s.

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