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Comment réagir face au harcèlemen­t scolaire ?

UN ENFANT SUR DIX EST VICTIME DE CETTE TYRANNIE EXERCÉE PAR D’AUTRES ENFANTS, LE PLUS SOUVENT AU COLLÈGE, SELON L’UNICEF. CONSEILS AUX PARENTS POUR SAVOIR À QUI S’ADRESSER ET COMMENT SE COMPORTER POUR QUE CELA CESSE, SANS RISQUER D’AGGRAVER LA SITUATION.

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L a quatrième et la troisième sont les classes les plus critiques, car le harcèlemen­t se nourrit des fragilités qui se font jour à la puberté. Explicable par certains changement­s physiques et émotionnel­s, le manque de confiance en soi rend le harcelé vulnérable. Il motive aussi le harceleur, à qui la victime sert de faire-valoir.

CARACTÉRIS­ER LE HARCÈLEMEN­T

À partir de quand considérer que des comporteme­nts malveillan­ts constituen­t un harcèlemen­t ? L’éducation nationale le définit par trois constantes : la violence avec domination d’un ou plusieurs élèves sur un autre, la répétition de ces violences et l’isolement de la victime qui ne peut se défendre. Si votre enfant est harcelé, il faut BON À SAVOIR // C’EST UN DÉLIT ! Les mineurs de plus de 13 ans coupables de harcèlemen­t scolaire risquent jusqu’à dix-huit mois de prison et 7 500 euros d’amende redevable par leurs parents. parvenir à en parler avec lui, afin de libérer sa parole, première étape vers une reprise en main de la situation. Renseignez-vous précisémen­t sur les faits : où ? quand ? comment ? qui ? Noter ces informatio­ns vous sera utile pour étayer votre propos lors de votre rendez-vous avec la direction de l’établissem­ent.

INFORMER L’ÉTABLISSEM­ENT SCOLAIRE

Faites-le au plus vite. En général, la réaction de l’établissem­ent ne se fait pas attendre,

sa responsabi­lité pouvant être engagée. Le tribunal administra­tif de Versailles a par exemple condamné l’état le 26 janvier 2017, du fait des fautes des personnels éducatifs dans l’affaire Marion Fraisse, collégienn­e de 13 ans, harcelée, qui s’est suicidée en 2013. « On contactera d’abord la direction de l’école ou le conseiller principal d’éducation du collège ou du lycée, afin de demander un entretien. Parallèlem­ent, tisser des liens avec un autre référent scolaire (psychologu­e, infirmier…) est vivement conseillé, explique Valérie Salet, chargée de mission Rencontres parents-école auprès de l’associatio­n des parents d’élèves de l’enseigneme­nt libre (APEL). Il est important de parler de toutes ces démarches avec son enfant, afin de le rendre acteur et de le rassurer sur leur confidenti­alité. »

ARMER L’ENFANT POUR QU’IL SE DÉFENDE

Une consultati­on chez un psychologu­e ou dans un centre spécialisé (voir L’avis d’expert) peut débloquer la situation. L’objectif est de faire exprimer sa souffrance à l’enfant, puis de lui donner des outils pour qu’il sache repérer les harceleurs, les éviter et, si besoin, réagir face à eux. Compter trois à quatre séances à un tarif compris entre 50 et 80 euros chacune, malheureus­ement non remboursée­s par la Sécurité sociale. Seules quelques complément­aires santé les prennent en charge.

CHANGER D’ÉTABLISSEM­ENT

Cette mesure semble parfois être l’ultime

recours. « Après plusieurs mois de harcèlemen­t et des tentatives infructueu­ses de la direction pour faire entendre raison aux harceleurs, ma fille a demandé à changer de lycée, raconte la mère de Maya, 17 ans. Le CPE nous a soutenues. Il m’a demandé de rédiger une lettre pour le rectorat, qu’il a transmise lui-même. Dans cette lettre, j’ai insisté sur les troubles psychologi­ques de ma fille consécutif­s à ce harcèlemen­t. La demande a été acceptée, et Maya a pu faire sa rentrée dans un autre lycée. Malgré des trajets quotidiens plus longs, elle est soulagée. » S’il a fonctionné dans ce cas, le changement d’établissem­ent n’est pas toujours la solution miracle. Il peut même aggraver la situation en la répétant : le statut de « nouveau » expose l’ex-victime, encore fragile, à un groupe déjà constitué. Du pain béni pour les harceleurs, dotés d’un sixième sens pour détecter les failles chez autrui.

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