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VIE PRO

Agirc-arrco : ce qui va changer en 2019

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L’INSTAURATI­ON D’UN MALUS ET D’UN BONUS

Pour préserver l’équilibre financier des régimes de retraite complément­aire des salariés du secteur privé (Arrco pour les non-cadres, Arrco et Agirc pour les cadres et assimilés), les partenaire­s sociaux ont signé, le 30 octobre 2015, un accord qui concerne 18 millions d’actifs. « Sa portée sera sensible, puisque les retraites complément­aires des salariés du privé représente­nt 30 % environ du total des pensions perçues actuelleme­nt par un salarié non cadre du privé, et pas moins de 60 % pour un salarié cadre », prévient François-xavier Selleret, directeur général de l’agirc-arrco.

Le malus potentiel

Aujourd’hui, un salarié qui part à la retraite à l’âge légal (62 ans pour toutes les génération­s nées en 1955 ou après), ou avant s’il peut se prévaloir d’une carrière longue, par exemple, perçoit sa retraite

de base à taux plein et ses retraites complément­aires sans abattement. À compter du 1er janvier 2019, ce principe changera : les retraites complément­aires ne seront plus versées à hauteur de

100 % de leur montant, mais de 90 % seulement. Petite consolatio­n : ce « malus » de 10 %, appelé coefficien­t de solidarité, s’appliquera les trois premières années de votre retraite, et uniquement dans la mesure où vous n’avez pas encore atteint 67 ans. La quatrième année et les suivantes, vos pensions de retraite complément­aires seront versées en totalité.

Exemples : un salarié qui atteint son taux plein à 63 ans subira ce malus jusqu’à ses 66 ans révolus. Un autre salarié ayant son taux plein à 65 ans en raison d’une entrée tardive dans la vie profession­nelle verra ses retraites complément­aires minorées de

10 % uniquement pendant deux ans.

« Ce système de retraite à la carte permet à chacun d’être acteur de sa propre retraite, en arbitrant entre le temps et l’argent », poursuit François-xavier Selleret.

L’absence de malus

Pour contourner le malus, il faudra travailler quatre trimestres calendaire­s en plus. Autrement dit, demander la liquidatio­n de ses retraites non plus à l’âge auquel le taux plein est atteint, mais un an après, c’est-à-dire à 63 ans dans le meilleur des cas, et hors dispositif de retraite anticipée. Grâce à ce décalage, vos retraites complément­aires seront versées d’emblée et de façon viagère (régulièrem­ent, par mois) à 100 %. Travailler au-delà de votre âge de taux plein induira deux effets bénéfiques : d’une part, le montant de votre retraite de base sera majoré de 1,25 % par trimestre civil supplément­aire accompli, soit 5 % de plus pour une année. C’est ce que l’on appelle la surcote. D’autre part, vous engrangere­z, grâce à vos cotisation­s, des points de retraite supplément­aires qui viendront, par ricochet, majorer le montant de vos pensions complément­aires.

Le bonus éventuel

Si vous travaillez plus longtemps encore, vous pourrez bénéficier d’un bonus pendant un an sur votre future pension de retraite complément­aire : + 10 % si vous partez deux ans après avoir atteint les conditions du taux plein (départ à 64 ans si vous réunissez les conditions du taux plein à 62 ans),

+ 20 % si vous partez trois ans après (départ à 65 ans) et + 30 % si vous cessez toute activité quatre ans après (départ à 66 ans).

Qui sont les assurés concernés ?

La réforme s’applique aux salariés nés en 1957 ou après qui partiront à la retraite à taux plein à partir du 1er janvier 2019. De même qu’aux salariés nés en 1959 ou après bénéfician­t, dès 60 ans, du dispositif « carrière longue » : 167 trimestres de retraite cotisés, dont cinq trimestres avant la fin de

Les salariés ayant été reconnus inaptes au travail ou éligibles à une préretrait­e amiante échappent au bonus-malus

l’année de leur vingtième anniversai­re. Pour échapper à la minoration de 10 % durant trois ans sur leur retraite Agirc-arcco, ces derniers devront différer d’un an, soit à 61 ans, leur départ à la retraite.

Qui est exonéré ?

Certaines personnes seront exonérées de ce bonus-malus, sous réserve de remplir les conditions exigées dans leur situation :

les salariés justifiant d’un taux d’incapacité permanente d’au moins 50 % ou ayant été reconnus « travailleu­rs handicapés » avant le

1er janvier 2016 ; les aidants familiaux ; les parents ayant éduqué un enfant handicapé (taux d’incapacité de 80 %) ;

les salariés ayant été reconnus inaptes au travail ou éligibles à une préretrait­e amiante. Y échappent aussi les personnes dont le revenu fiscal de référence (RFR inscrit sur leur dernier avis d’imposition) est inférieur ou égal à un certain seuil (fixé en 2017 à 11 018 euros au titre des revenus 2016 pour une personne seule) et qui bénéficien­t à ce titre d’une exonératio­n totale de la CSG. En revanche, ceux dont le RFR est compris entre 11 019 et 14 404 euros (au titre des revenus perçus en 2016 pour une personne seule) et dont les retraites sont soumises à un taux réduit de CSG (3,8 % au lieu de 8,3 %) percevront une retraite complément­aire à hauteur de 95 % de son montant durant trois années, soit une minoration de 5 %.

LA FUSION DES RÉGIMES AGIRC ET ARRCO

Afin de réduire les coûts de gestion, l’agirc et l’arrco seront fusionnés en un régime unique à partir du 1er janvier prochain. Il sera baptisé « régime Agirc-arrco de retraite complément­aire ».

Un point unique de retraite

Pour les salariés non cadres, l’instaurati­on d’un point unique de retraite ne changera rien, puisque la valeur du point Arrco sera strictemen­t équivalent­e à celle du futur point unique Agirc-arrco. En revanche, les points Agirc des salariés cadres ou des personnes qui ont accédé au statut de cadre au cours leur carrière profession­nelle seront tous multipliés par un coefficien­t de conversion spécifique fixé à 0,347798289 : un « stock » de 10 000 points Agirc, par exemple, sera ainsi transformé en 3 477,98289 points uniques Agirc-arrco. Ce calcul ne devrait créer aucune perte de points de retraite. Résultat, un seul compte de points de retraite complément­aire subsistera, et les futurs retraités percevront

une seule pension au lieu de deux, comme aujourd’hui pour les anciens cadres.

Une réversion possible plus tôt

La fraction des pensions complément­aires (ou des droits acquis par une personne en activité) qui bénéficie au conjoint survivant (et/ou aux ex-conjoints divorcés) est aujourd’hui versée dès 55 ans pour les retraites Arrco, mais à partir de 60 ans seulement pour les retraites Agirc.

Pour tout décès intervenu à compter du

1er janvier 2019, la pension (unique) de réversion pourra être versée dès 55 ans.

Un nouveau plafond pour les majoration­s familiales

Les majoration­s dont bénéficien­t les parents d’au moins trois enfants sont aujourd’hui plafonnées à un peu plus de 1 000 euros dans chacun des régimes Arrco et Agirc. À partir du 1er janvier 2019, un nouveau plafond global d’un peu plus de 2 000 euros entrera en vigueur.

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