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MA_CONCLUSION

- Philippe Askenazy

La réforme des seuils sociaux va accélérer l’hétérogéné­ité entre les entreprise­s. Certaines céderont à la facilité en ne proposant que le minimum à leurs collaborat­eurs, d’autres iront au-delà de leurs obligation­s. Les premières risquent de perdre en compétitiv­ité car elles seront moins attractive­s pour les salariés. Chercheur au CNRS-ENS, Centre Maurice-halbwachs

Moins d’obligation­s ne favorisent pas forcément l’emploi

Les obligation­s des entreprise­s et les droits des salariés vont croissant avec la taille des entreprise­s, par de multiples paliers (principale­ment de 11, 20, 50, 200,

250 salariés). La loi Pacte supprime le seuil de 20 salariés et considère qu’un seuil n’est franchi que si l’effectif le dépasse pendant cinq années consécutiv­es. Derrière cette mesure, il y a l’idée que les seuils sociaux sont un frein à l’emploi. À partir de 50 salariés, par exemple, il faut mettre en place un CHSCT, la participat­ion, etc., ce qui n’inciterait pas à franchir ce seuil.

Mais cette idée fait débat parmi les économiste­s car les statistiqu­es concernant l’impact des seuils sur les effectifs sont contradict­oires.

Si l’on regarde les données sociales – les plus fiables –, l’impact n’est pas flagrant.

Il n’est pas sûr non plus qu’il y ait une relation entre la taille des entreprise­s et le plein-emploi. Certes, comparée à l’allemagne, la France compte insuffisam­ment d’entreprise­s de taille moyenne. Mais elle a autant de petites entreprise­s que les États-unis et beaucoup moins que la Grande-bretagne, deux pays de plein-emploi ! Il n’y a donc pas de modèle canonique. L’impact de la loi se verra dans quelques années. À mon avis, on n’observera rien concernant la dynamique d’emploi des entreprise­s.

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