Bureaux, logements, commerces de l’îlot Yléo, un écoquartier construit depuis une dizaine d’années sur l’île de Nantes (44).
gêné par la présence d’insectes sur son balcon quand la façade de son immeuble est végétalisée, être incommodé par des trappes de collecteurs de poubelles sous-dimensionnés si l’on ne trie pas ses déchets ou par des immeubles un peu trop proches les uns des autres car pensés dans une logique de limitation de l’étalement urbain.
PRENDRE EN COMPTE L’AVIS DES HABITANTS
Mais les habitants ne sont pas les seuls en cause. Concepteurs et promoteurs sont parfois fautifs de ne pas prendre suffisamment en compte les usages réels ou de dénaturer un projet pour des raisons économiques. Engager une concertation avec les habitants ou futurs habitants, comme l’encourage le label, est un levier pour éviter ces situations. Malheureusement cette participation est souvent inexistante. Pourtant, elle permet de recueillir une mine d’informations en vue d’élaborer l’écoquartier. « Autre intérêt, les habitants vont progressivement devenir partie prenante du projet et l’assumer, en y apportant quelquefois des corrections. Ainsi, le projet va vivre beaucoup plus facilement », explique Alain Bornarel.
Le prix des logements est-il plus élevé dans un écoquartier? Un travail, réalisé par les bureaux d’études Adequation et Urbanics, portant sur l’évaluation en 2017 et 2018 d’un panel de 39 projets d’écoquartiers répartis sur toute la France a estimé que les logements y étaient « moins chers, voire beaucoup moins » par rapport à l’offre proposée dans l’environnement proche. Au niveau de l’agglomération entière, cette différence serait néanmoins moins nette. La création récente du label Écoquartier et la grande diversité des types d’habitat qu’il englobe rendent pour l’instant difficile l’évaluation des prix de l’achat en écoquartier. A fortiori, la visibilité demeure également réduite sur une éventuelle plus-value à la revente. Comme dans un quartier classique, des critères tels que la qualité de l’emplacement et des services (commerces, écoles, transports) feront toujours la différence. Mais avec la prise en compte de problématiques telles que les économies d’énergie ou l’adaptation au réchauffement climatique, les écoquartiers, véritables « laboratoires de la ville de demain », ont sans doute un temps d’avance.