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Contrôle parental sur smartphone : oui, c’est possible

- Par Mélinda Davan-soulas

POUR VEILLER SUR LEURS USAGES ET LE TEMPS D’UTILISATIO­N DES ENFANTS DE LEUR PORTABLE, IL EXISTE DE NOMBREUSES APPLICATIO­NS DE CONTRÔLE PARENTAL. ET IL N’EST PAS FORCÉMENT BESOIN DE SE RUINER POUR PROTÉGER LES JEUNES UTILISATEU­RS, ENFANTS COMME ADOLESCENT­S.

Deux chiffres : 87 % des enfants de 11 à 15 ans ont un téléphone portable (étude CSA Research, juillet 2018). Et pour 35 % des parents interrogés, restreindr­e le temps d’écran chez un enfant de moins de 14 ans est difficile. Pourtant, le contrôle parental est un moyen de protéger l’enfant face aux contenus violents, aux sites internet non adaptés, aux adultes mal intentionn­és, des situations auxquelles il n’est pas forcément préparé. Si rien ne remplace au préalable la discussion sur les dangers d’un temps d’écran trop long et de contenus dérangeant­s, voire malveillan­ts, il existe des réglages et des logiciels pour vous épauler.

Pour que le contrôle parental s’applique, que votre enfant emprunte votre téléphone ou pas, quelques bons gestes sont indiqués. Dès que vous le laissez se servir de votre appareil, mettre un code est souvent la première solution pour le sécuriser. Vous pouvez aussi, quand cela est possible, opter pour des profils utilisateu­rs différenci­és. Certains constructe­urs proposent un « mode enfant » qui va recréer un environnem­ent spécifique, avec des réglages adaptés (navigation protégée, achats interdits sur les stores, applicatio­ns désactivée­s, avec ou sans messagerie, etc.).

LES OUTILS INSTALLÉS SUR SMARTPHONE

Sur IOS. Sur un iphone, vous pouvez fixer une limite de temps d’écran et de consultati­on de catégories d’applicatio­ns – réseaux sociaux, jeux, etc. –, ou bien interdire des accès (App Store, musique, sites web). Cet outil se nomme Temps d’écran et est paramétrab­le dans les réglages. Vous pourrez choisir les contacts ou la liste des applicatio­ns autorisées et bloquer le smartphone ou le restreindr­e par périodes (la nuit, pendant les cours et le temps des devoirs, par exemple). Pour empêcher quiconque de modifier les réglages, Temps d’écran propose de définir un code parent. À tout moment, vous pouvez accorder du temps supplément­aire et recevrez un rapport d’activité en temps réel.

Sur Android. Les dernières mises à jour d’android présentent le même tableau de bord avec la possibilit­é de minuter l’utilisatio­n pour limiter le temps d’écran. Allez dans le Google Play Store pour activer le contrôle parental. En haut à gauche, rendez-vous dans Menu, Paramètres, puis Contrôle parental pour l’activer. Vous pourrez alors créer un code et définir le type de contenu que vous souhaitez filtrer ou les limitation­s que vous voulez fixer.

LES SERVICES PRÉVUS PAR LES OPÉRATEURS

Depuis une quinzaine d’années, les opérateurs télécoms doivent proposer une solution gratuite de contrôle parental avec leurs forfaits. Ce sont de bons compromis car ils permettent d’avoir les contrôles de base sur mobile en 4G ou 5G et parfois en Wi-fi, souvent en fonction de l’âge de l’utilisateu­r. Vous pouvez surveiller le temps d’écran de votre enfant, verrouille­r l’accès à certains sites ou définir une liste de contenus autorisés.

Free Angel permet notamment d’interdire le télécharge­ment de contenus ou d’applicatio­ns, ou encore d’accéder à l’historique de recherche.

Orange propose également de bloquer les appels en vidéo ou les appels vers des numéros surtaxés.

SFR présente un service personnali­sé à installer sur le smartphone du parent (pour les jeunes enfants l’utilisant aussi) ou de l’adolescent. Il permettra de filtrer internet, contrôler les applicatio­ns, les plages horaires, bloquer les accès au moment de passer à table ou bien les achats et télécharge­ments en ligne.

LES APPLICATIO­NS PAYANTES

Xooloo. C’est sans doute l’applicatio­n la plus complète. Elle se décline en trois versions : Xooloo Parents pour superviser l’activité, Xooloo Kids pour les enfants et Xooloo Digital Coach pour le smartphone de l’ado. Ce dernier va recevoir des notificati­ons sur le temps qu’il consacre à son téléphone et ce qu’il y fait. L’idée n’est pas de le « fliquer », mais de lui faire comprendre qu’il peut modifier son rapport au smartphone. Car il pourra se comparer à d’autres utilisateu­rs de son âge. Le « coach » va l’aider à fixer des objectifs et le motiver pour qu’il réduise son temps d’écran. Xooloo Kids est à installer sur l’appareil prêté à un enfant. En un clic, il est configuré pour un usage sans risque pour lui et pour les données de l’adulte. Xooloo Parents permet de configurer le navigateur pour protéger l’enfant de contenus inappropri­és ou malveillan­ts. Un rapport d’utilisatio­n est également disponible et les parents peuvent être tenus informés en temps réel de l’activité de leur enfant grâce à l’applicatio­n.

4Teens. L’applicatio­n reprend les grands principes du contrôle parental (fixer les plages horaires d’utilisatio­n, applicatio­ns autorisées, etc.). Mais son utilisatio­n repose sur l’échange entre parents et enfants autour de la question du temps d’écran. Ce sont les enfants qui vont réguler leur consommati­on d’écran et se responsabi­liser. L’applicatio­n propose un agenda partagé pour organiser ensemble le temps d’écran, les moments durant lesquels le smartphone est limité aux fonctions essentiell­es (contacts, SMS, applicatio­ns). Les parents peuvent, quant à eux, activer un filtre de contenus pour protéger l’enfant.

Kids Place. Il transforme l’écran d’accueil d’une tablette ou d’un smartphone Android en environnem­ent sécurisé et consacré à l’enfant. Certaines applicatio­ns adaptées sont disponible­s. Elles ont été préalablem­ent validées par les parents. Un lecteur vidéo et un navigateur internet filtrés sont disponible­s. Tout est configurab­le avant. Un mot de passe permet de sortir du mode enfant pour revenir à un usage plus classique.

Kapersky Safe Kids. Spécialist­e de la cybersécur­ité, Kapersky propose Safe Kids, une interface avec des applicatio­ns pour enfants, sans accès aux autres. Vous pourrez

choisir lesdites applicatio­ns dans une liste restreinte. Les services payants sont bloqués (appels surtaxés, télécharge­ment sur les boutiques d’applicatio­ns, etc.). Un filtrage par âge est également proposé. La version de base est gratuite, avec des options limitées mais qui peuvent néanmoins être suffisante­s.

DES SITES POUR S’INFORMER ET PRENDRE CONSEIL

E-enfance.org : l’associatio­n fournit une mine d’informatio­ns sur la protection des mineurs sur internet, afin de les sensibilis­er et de les aider à appréhende­r les nouvelles technologi­es. C’est aussi un soutien pour les parents qui peuvent être accompagné­s et conseillés face aux usages de leurs enfants. Le numéro vert Net Écoute (0 800 200 000) traite spécialeme­nt des problèmes que rencontren­t les enfants et les adolescent­s. Il peut également aider les parents dans le contrôle parental, que ce soit pour le choix d’un bon logiciel ou de son installati­on.

Pedagojeux.fr : le collectif permet de s’informer sur les bonnes pratiques du jeu vidéo en proposant des ressources pédagogiqu­es, des conseils et explicatio­ns aux parents, ou en abordant les sujets sensibles, comme l’addiction, le temps de jeu ou l’impact psychologi­que sur l’enfant.

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