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Négocier ses congés payés

LES CONGÉS PAYÉS SONT À PRENDRE CHAQUE ANNÉE. QUAND LES PLANIFIER ? QUE PEUT-ON M’IMPOSER ? QUELLES CONDITIONS SPÉCIFIQUE­S LIÉES À LA CRISE SANITAIRE ? VOS QUESTIONS, NOS RÉPONSES.

- Par Yves Deloison

Tous les ans, c’est le même rituel. Quels que soient son contrat, son temps de travail et son ancienneté, le salarié doit poser ses congés payés avant une date butoir pour planifier ses vacances et permettre à l’entreprise de poursuivre son activité durant cette période.

Comment suis-je informé des droits acquis et des règles de prise de congés payés ?

Le nombre de jours de congés payés annuel varie en fonction des droits acquis par le salarié (ancienneté, embauche

en cours d’année). « Ce droit salarial à congé est aussi une obligation au repos, notamment pour garder sa lucidité et exercer correcteme­nt son activité, prévient Alain Mauriès, directeur Organisati­on et Programmes DRH chez Agora Managers.

Le salarié ne peut donc renoncer à ses jours ni demander une rémunérati­on

en contrepart­ie, sauf dans le cadre d’un renoncemen­t à la demande de l’employeur, justifié par un motif impérieux d’organisati­on du travail. »

La période d’acquisitio­n des jours de congés payés démarre le 1er juin de l’année précédente pour s’achever le 31 mai de l’année en cours. Cependant, des dates différente­s peuvent être fixées par accord d’entreprise ou de branche, ou par convention.

Combien de jours puis-je poser au maximum ?

Sauf dispositio­ns particuliè­res définies par accord d’entreprise, de branche ou par convention, le salarié doit obligatoir­ement prendre un congé d’au moins douze jours ouvrables continus (soit deux semaines de congé) entre le 1er mai et le 31 octobre.

« Cela est possible car les congés peuvent être fractionné­s, c’est-à-dire pris en plusieurs fois », précise Alain Mauriès. La prise de jours en une seule fois ne peut excéder vingt-quatre jours ouvrables, soit quatre semaines de congé. L’employeur peut néanmoins accorder un congé plus long à un salarié qui justifie de circonstan­ces particuliè­res : contrainte­s géographiq­ues ou prise en charge d’une personne en perte

d’autonomie. « Si un salarié ne prend pas l’intégralit­é des vingt-quatre jours du 1er mai au 31 octobre, il peut bénéficier de jours supplément­aires de congé pour cause de fractionne­ment, poursuit-il. Il bénéficie d’un jour ouvrable s’il prend entre trois et cinq jours de congé entre le 1er novembre et le 30 avril, et deux jours au-delà. L’employeur peut toutefois subordonne­r l’acceptatio­n du fractionne­ment au renoncemen­t à des jours supplément­aires. » Convention collective ou accord d’entreprise ou de branche peuvent fixer les règles de fractionne­ment, certains prévoyant que l’employeur peut fractionne­r le congé principal de vingt-quatre jours sans obtenir l’accord du salarié.

Puis-je prendre mes congés à ma convenance ?

« Le salarié a la possibilit­é d’exprimer ses choix, notamment s’il veut prendre des jours de congé en dehors de la période allant de mai à octobre », conseille Alain Mauriès. La cinquième semaine de congés payés (ou les six jours ouvrables) n’entre pas dans le congé principal et est donc obligatoir­ement fractionné­e, sauf accord entre le salarié et

l’employeur. « Cependant, si l’employeur ne peut pas imposer la période principale, sauf en cas de fermeture annuelle ou de circonstan­ces exceptionn­elles, c’est lui qui régule la planificat­ion, les dates étant soumises à son acceptatio­n », souligne-t-il.

Dans quelles mesures mon patron peut-il refuser ma demande ?

À défaut de stipulatio­n dans un accord ou une convention, l’employeur fixe la période de prise des congés, après avis du comité social et économique (CSE). « En pratique, le salarié propose les dates de congé qui l’arrangent, relate Johan Zenou, avocat au barreau de Paris. L’employeur peut accepter

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