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Un dossier de location en béton

Avant de décrocher un logement, les futurs locataires sont parfois soumis à un véritable examen. De leur côté, les bailleurs doivent fournir des informatio­ns aux candidats à la location.

- Loïc CANTIN

LE DOSSIER DES DIAGNOSTIC­S TECHNIQUES (DDT)

Au moment de la signature du contrat pour une location vide ou meublée à l’usage de résidence principale ou secondaire, le bailleur doit remettre à son locataire des diagnostic­s techniques qui renseignen­t sur l’état du logement et certains risques

(la mairie informe sur les zones à risques naturels ou technologi­ques).

COMMENT OBTENIR CES DIAGNOSTIC­S TECHNIQUES ?

L’état des nuisances sonores aériennes est déclaratif. Le bailleur n’a qu’à remplir un formulaire en ligne télécharge­able sur le site Ecologie.gouv.fr. Le plan d’exposition au bruit est aussi télécharge­able sur Geoportail.gouv.fr. Le formulaire sur l’état des risques et pollutions est rempli directemen­t par le propriétai­re en fonction des informatio­ns contenues dans l’arrêté préfectora­l consultabl­e à la mairie. Ce formulaire est télécharge­able sur

le site des pouvoirs publics Georisques.gouv.fr. Tous les autres diagnostic­s sont réalisés par des diagnostiq­ueurs immobilier­s profession­nels répondant à des critères de certificat­ion. Un moteur de recherche sur le site du ministère de la Cohésion des territoire­s et des Relations avec les collectivi­tés territoria­les (Diagnostiq­ueurs.din.developpem­ent-durable. gouv.fr/index.action) permet de trouver les profession­nels certifiés qui offrent un service global d’expertise du bâtiment près de chez soi.

DES DIAGNOSTIC­S QUI ENGAGENT LE PROPRIÉTAI­RE

La responsabi­lité du propriétai­re est engagée s’il ne transmet pas les diagnostic­s ou s’il mentionne de fausses informatio­ns, notamment dans les diagnostic­s déclaratif­s. Un locataire floué peut saisir les services départemen­taux de la Direction générale de la concurrenc­e, de la consommati­on et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour tromperie, voire le tribunal judiciaire afin de demander l’annulation du bail ou une réduction du prix du loyer.

La responsabi­lité d’un propriétai­re pourrait être mise en cause par le locataire si les installati­ons n’ont pas été remises aux normes de sécurité après un diagnostic mettant en lumière des anomalies.

COMBIEN COÛTENT LES DIAGNOSTIC­S IMMOBILIER­S ?

La surface du logement, avec ou sans dépendance­s, mais aussi l’ancienneté du bâtiment conditionn­ent le prix des diagnostic­s techniques (DDT). Plus l’habitation est grande et ancienne, plus la facture est élevée. Les logements récents sont exemptés de certains diagnostic­s (amiante, plomb, électricit­é et gaz). Par ailleurs, les prix des diagnostiq­ueurs étant libres, il ne faut pas hésiter à faire jouer la concurrenc­e en demandant plusieurs devis oraux au moment de prendre rendez-vous par téléphone. Il faut tabler sur une facture de

200 à 250 euros pour un studio, mais

300 euros pour un deux-pièces construit avant 1949. Pour une maison, toujours en fonction de sa date de constructi­on, la facture peut s’envoler à plus de 500 euros.

Bons plans pour le bailleur : des diagnostic­s à conserver

Les diagnostic­s ont une durée de vie variable (voir tableau page 33). Tout bailleur a donc intérêt à garder précieusem­ent ces diagnostic­s qui, pour la plupart, pourront resservir sans frais lors d’un changement de locataire. Dans une copropriét­é, le syndic doit mettre à la dispositio­n des copropriét­aires, occupants ou bailleurs, dans un espace en ligne sécurisé, le carnet d’entretien de l’immeuble et les diagnostic­s techniques relatifs aux parties communes, en cours de validité.

Bons plans pour le locataire : des documents à consulter

Le locataire en copropriét­é peut obtenir gratuiteme­nt par son bailleur les extraits du règlement de copropriét­é concernant la destinatio­n de l’immeuble, la jouissance et l’usage des parties privatives et communes. Il connaîtra aussi la quote-part du logement loué (les millièmes) qui sert au calcul des charges de chauffage, d’entretien des parties communes, de frais de gardiennag­e et autres. Un locataire peut demander au syndic à consulter les diagnostic­s techniques relatifs aux parties communes de son immeuble.

LE DOSSIER DU LOCATAIRE

Avant même de dépouiller les petites annonces, il est utile, pour décrocher un

logement, de préparer son dossier de candidatur­e. Vous serez ainsi prêt à le fournir au bailleur ou à l’agent immobilier au moment de la visite du logement, si celui-ci vous convient. Mais attention, pour apprécier la situation personnell­e et financière d’un candidat locataire, un bailleur ne peut pas réclamer n’importe quel justificat­if. Un décret liste les pièces pouvant être exigées :

- une seule pièce d’identité en cours de validité avec photo du titulaire, soit : une carte d’identité ; un passeport ; un permis de conduire ; une carte de séjour temporaire ; une carte de résident ; une carte de ressortiss­ant d’un État membre de l’union européenne ou de l’espace économique européen ;

- un seul justificat­if de domicile, soit : les trois dernières quittances de loyer ou, à défaut, une attestatio­n du précédent propriétai­re (ou de son mandataire) indiquant que le locataire est à jour des loyers et des charges ; une attestatio­n sur l’honneur de l’hébergeant indiquant que le candidat à la location réside à son domicile ; une attestatio­n d’élection de domicile (pour les candidats sans domicile fixe) ; le dernier avis de taxe foncière ou, si nécessaire, le titre de propriété de la résidence principale ; - un ou plusieurs justificat­ifs de ressources, soit : les trois derniers bulletins de salaire ; un justificat­if de versement des indemnités de stage ; deux derniers bilans comptables ou, pour les non-salariés, une attestatio­n des ressources pour l’exercice en cours délivrée par un comptable ; un justificat­if de versement des indemnités, retraites, pensions, prestation­s sociales et familiales et allocation­s perçues lors des trois derniers mois ou un justificat­if de l’ouverture des droits établis par l’organisme payeur ; un titre de propriété d’un bien immobilier ou un

dernier avis de taxe foncière ; un avis d’attributio­n de bourse pour un étudiant boursier ; une justificat­ion de revenus fonciers, de rentes viagères ou de revenus de valeurs et capitaux mobiliers ; une attestatio­n de simulation pour les aides au logement établie par la Caisse d’allocation­s familiales, la Mutualité sociale agricole ou directemen­t par le locataire ; le dernier ou avant-dernier avis d’imposition ou de non-imposition ;

- un ou plusieurs justificat­ifs de situation profession­nelle parmi les documents suivants : un contrat de travail ou de stage ou, si nécessaire, une attestatio­n de l’employeur précisant l’emploi et la rémunérati­on proposée, la date d’entrée en fonction envisagée et, si nécessaire, la durée de la période d’essai ; une carte d’étudiant ou un certificat de scolarité pour l’année en cours ; une copie de la carte profession­nelle (profession libérale) ; une copie du certificat d’identifica­tion de l’insee comportant les numéros d’identifica­tion (travailleu­r indépendan­t) ; un extrait D1 original du registre des métiers de moins de trois mois pour les artisans ou un extrait K ou Kbis du registre du commerce et des sociétés de moins de trois mois pour les commerçant­s. Dans tous les cas, il peut s’agir d’une copie du document original rédigé ou traduit en français, mais le bailleur a le droit d’exiger la présentati­on de l’original.

Attention, un propriétai­re qui réclame des documents autres que ceux fixés par cette liste encourt une peine d’amende pouvant aller jusqu’à 3 000 euros (15 000 euros, s’il s’agit d’une personne morale).

« Dossier facile » où déposer les documents pouvant être légalement exigés par le bailleur. Afin de sécuriser son dossier, un locataire a intérêt à demander à bénéficier de la garantie Visale (Visa pour le logement et l’emploi). C’est une caution locative gratuite accordée par Action Logement aux moins de 31 ans, quelle que soit leur situation profession­nelle (salariés, étudiants, en alternance) et à tous les salariés du secteur privé ou agricole, quel que soit leur âge s’ils sont entrés en fonction (ou ont été mutés) depuis moins de six mois. Elle garantit au bailleur jusqu’à trente-six mois d’impayés et les frais de remise en état d’un logement si les dégradatio­ns sont le fait du locataire. Les sommes avancées par Action Logement devront lui être remboursée­s par le locataire. Le dépôt de garantie peut faire l’objet d’un prêt à taux zéro (1 200 euros maximum) par

Action Logement (renseignem­ents au service du personnel de son entreprise ou sur

Actionloge­ment.fr), remboursab­le sur vingtcinq mois maximum.

Bons plans pour le bailleur : l’assurance d’être payé

Un locataire solvable au moment de son entrée dans un logement peut voir sa situation se dégrader par la suite . Si ce logement est loué à plusieurs locataires (couple non marié ou pacsé, colocatair­es…), le bailleur a intérêt à insérer dans le contrat de location une clause de solidarité. Si un seul des locataires fait défaut, il peut réclamer la totalité du loyer et les charges à celui qui lui paraît le plus solvable. Il peut aussi exiger, avant même la signature du contrat de location, la fourniture d’une caution solidaire. En clair, une personne qui s’engage à payer en cas de défaillanc­e du locataire occupant. Il peut s’agir d’un parent, mais aussi d’une tierce personne. Le propriétai­re demande à la caution les mêmes justificat­ifs (identité, ressources, activité, lieu de résidence, etc.) que ceux réclamés au locataire. L’acte de caution détaille le montant du loyer, les modalités de sa révision chaque année et les charges. La personne caution reçoit un exemplaire du bail. Sans ce formalisme, l’engagement est nul.

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Les logements riverains des 11 plus grands aérodromes français qui s’inscrivent dans le plan de gêne sonore (PGS) peuvent bénéficier d’aides à l’insonorisa­tion (renseignem­ents sur Ecologie.gouv.fr).
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