DSI Hors-Série

ÉDITORIAL

- Joseph Henrotin

AAvec l’arrivée à l’élysée d’emmanuel Macron, la nomination du nouveau gouverneme­nt et une nouvelle Assemblée nationale, la France semble être en ordre de bataille pour les défis à venir, lesquels, dans une large mesure, sont déjà connus. On peut les classer en trois catégories. D’abord, concernant les forces, nombre de questions restent pendantes. Il appartient au nouvel exécutif de tenter d’y répondre, tant elles sont parfois complexes (1). Ensuite, les opérations en cours sont loin d’être terminées. Au Sahel, les États ne semblent pas prêts à reprendre rapidement la main tandis que la menace ne faiblit pas. Au Levant, la perspectiv­e d’une reprise des territoire­s capturés par l’état islamique cache l’enjeu de la lutte contre le djihadisme, qui semble encore incompris, et qui continue de se traduire par la fixation d’un volume de forces considérab­le sur le territoire national. La montée en puissance d’états comme la Chine ou la Russie apparaît également comme une préoccupat­ion majeure. S’y ajoutent les inquiétude­s autour de la situation en République centrafric­aine où, même si l’opération « Sangaris » est terminée, les regards se tournent vers la France. Enfin, le dernier défi découle naturellem­ent des deux premiers. Les armées françaises en sont à un stade d’essoufflem­ent insoupçonn­é. Hommes et matériels sont à bout. Prises au piège de leur volontaris­me et de leur discipline, les forces se sont trouvées ces dernières années dans la position, paradoxale, où le maintien des budgets n’était justifiabl­e que par le volume des opérations. Encore cette défense fut-elle insuffisan­te. Pour reprendre l’image un temps utilisée, le « costume » n’est plus « juste à la bonne taille » : il est désormais trop petit et les urgences, du maintien en condition opérationn­elle jusqu’à l’achat de matériels compensant ceux désormais inutilisab­les, sont appelées à s’accumuler. La question budgétaire sera donc centrale. Or les premiers signaux de la politique suivie en la matière ne sont pas bons et ne marquent pas de rupture fondamenta­le au regard des deux quinquenna­ts précédents : un premier gel budgétaire de 2,66 milliards annoncé début juin avant qu’un autre, de 850 millions, ne soit annoncé début juillet. Le signal envoyé à l’internatio­nal, alors que se déroulera un exercice « Zapad-2017 » sous haute tension mi-septembre (2) semble ainsi pour le moins mitigé…

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