MINES MARINES : DE LA TERREUR AU DÉNI D’ACCÈS
La diffusion du savoir, offerte par les moyens de communication contemporains, amène à s’interroger sur les perspectives d’évolution du phénomène des EEI (Engins Explosifs Improvisés) utilisés par les djihadistes depuis une vingtaine d’années. Il pourrait en effet trouver de nouveaux «débouchés» dans le domaine maritime au travers de bombes artisanales, mais aussi de l’emploi de mines acquises auprès d’états peu scrupuleux ou déstabilisés par des groupes terroristes et extrémistes.
Sur ce point, en mai 2017, la marine saoudienne a annoncé la découverte de plusieurs mines artisanales au large de la côte yéménite à proximité du port de Midi(1). Les Houthis ont alors été accusés de les y avoir déposées. Auparavant, dans cette même zone, en mars 2017, un navire militaire yéménite avait été frappé par une mine similaire près du port de Mokha, provoquant la mort de deux gardes-côtes et faisant huit blessés.
Outre leur effet militaire, la présence de ces EEI si près du verrou que constitue le détroit de Bab el-mandeb représente une menace pour le transport maritime mondial. Selon les courants marins, des mines posées près du port de Midi pourraient dériver vers le canal de Suez et il en est de même pour celles posées près de Mokha. Cette menace sur la sécurité des navires de commerce a été jugée suffisamment sérieuse pour amener l’office of Naval Intelligence (ONI) des États-unis à publier un avertissement sur la possible présence de mines au large de la côte ouest du Yémen (2).
La présence de ces mines est donc un sujet de préoccupation croissant pour les forces navales, dont certaines doivent revoir en profondeur leur capacité en matière de guerre des mines, un domaine de lutte qui a parfois été oublié par les anciens membres du bloc de l’ouest après la chute de l’union soviétique. La France et le Royaume-uni sont ici deux cas particuliers : la sûreté des approches de leurs forces stratégiques les a poussés à entretenir leur savoir-faire en la matière. Cette dynamique en faveur de la guerre des mines s’inscrit également dans les réflexions visant à contrer les stratégies de déni d’accès (A2/ AD) de certains États.
La présence de ces EEI si près du verrou que constitue le détroit de Bab el-mandeb représente une menace pour le transport maritime mondial.
LA MENACE
Les mines sont généralement classées selon trois grands critères. Le premier concerne leur positionnement dans l’eau. Ainsi, les mines de fond comprennent les systèmes enfouis qui se trouvent généralement dans les eaux peu profondes où les bâtiments de surface et les sous-marins sont les plus susceptibles d’être touchés. Pour leur part, les mines à orin sont utilisées dans des eaux plus profondes et à différents niveaux.
Photo ci-dessus : Détonation d'une mine à proximité de L'USS Avenger. Les mines peuvent saturer un espace naval rapidement et à moindre coût. (© US Navy)
Elles sont efficaces contre les navires et les sous-marins. Enfin, les mines dérivantes se «déplacent» selon les courants en flottant. Le second critère à considérer porte sur le moyen de mouillage. Les mines peuvent être aérolarguées par hélicoptère ou avion ou encore être mouillées par navire de surface et sous-marin. Enfin, leur moyen d’activation est le troisième critère différenciant. Les mines à influence sont désormais les plus communes alors que celles à contact sont les plus anciennes. Ces systèmes peuvent également être activés à distance grâce à un déclenchement filaire. Dans les types d’influence, la signature électrique de la cible revêt maintenant une importance aussi grande que les influences plus classiques (magnétique, acoustique, dépressionnaire). Il faut noter que certaines mines combinent deux, voire trois modes différents, et peuvent posséder un compteur de navires pour tromper les opérations de dragage.
Ces trois grands critères sont applicables aux bombes artisanales qui pourraient être mises en oeuvre par des acteurs non étatiques dans des stratégies aussi bien d’interdiction de zone que de terreur. Ils recourent déjà à cet armement depuis plusieurs années en raison de son excellent rapport coût/efficacité. C’est la raison pour laquelle, après leur apparition dans le ciel d’irak, l’application des EEI au milieu naval (EEIN (3)) par des groupes terroristes inquiète. L’emploi d’un bateau kamikaze, la pose d’une mine ou bien d’un simple fût rempli d’explosifs dans un fleuve tel que la Seine à Paris ou la Tamise à Londres pourrait engendrer des dégâts importants s’il venait à percuter un navire transportant des touristes par exemple. L’impact serait également désastreux sur le moral et le sentiment de sécurité des populations civiles, sans parler des conséquences sur le tourisme et l’économie. À terme, d’autres solutions s’offrent à l’adversaire avec l’apparition de sous-marins de poche pour la grande plaisance et l’accessibilité des technologies liées à la robotique.
Déjà, en janvier 2017, une frégate saoudienne de classe Madina a été frappée par une embarcation non habitée chargée d’explosifs et vraisemblablement contrôlée à distance par des rebelles houthistes. Cet armement a été une nouvelle fois utilisé en juillet 2017 contre un navire émirati transportant de l’équipement militaire en provenance d’érythrée au profit de la coalition militaire internationale.
Pour ce qui est des États, la Chine, l’iran, la Russie et la Corée du Nord disposent d’un arsenal de mines navales important. Selon des sources nord-américaines, l’arsenal chinois en compte entre 50000 et 100000 de 30 types différents (mines à contact, magnétiques, acoustiques, dépressionnaires, à capteurs multiples(4), mines de fond, de mines à orin et mines propulsées). En plus de son stock, la Chine est dotée d’une capacité de production, notamment grâce au Dalian Warship Institute. Signe de l’intérêt pour cet armement, Pékin développerait quatre types de mines. Il semble que les Chinois visent l’association d’anciennes et de nouvelles technologies afin de surprendre l’ennemi.
Ce dynamisme en la matière est certainement à inscrire dans le contexte de revendications territoriales en mer de Chine ainsi que dans celui de la mise en place d’une stratégie de déni d’accès (A2/AD). La force navale chinoise, bien qu’en fort développement, sait qu’elle ne peut rivaliser avec son homologue américaine et pourrait chercher à contrebalancer la supériorité de L’US Navy par l’emploi de cet armement de «dissuasion». Cette possibilité de restreindre la liberté d’action de l’adversaire serait néanmoins freinée par la faiblesse actuelle de ses capacités de déminage.
Pour sa part, la Corée du Nord disposerait d’un arsenal de 50000 mines. Pyongyang pourrait s’en servir pour affirmer sa «souveraineté » sur les zones disputées séparant les deux Corées, mais aussi mettre en oeuvre une stratégie d’interdiction visant à empêcher une éventuelle opération amphibie vers son littoral. Selon les estimations, l’arsenal iranien (5) comprendrait de 3 000 à 6 000 unités. Ce pays a démontré ses capacités de mouillage durant la guerre Iran-irak dans les années 1980. Les mines marines ont toujours été considérées comme une arme efficace face aux adversaires de Téhéran en cas de conflit, notamment afin de bloquer le détroit d’ormuz. Toutefois, le pouvoir iranien mesure bien qu’un tel emploi aurait des conséquences majeures sur la Chine et serait en définitive largement contre-productif. À l’instar des Chinois, les Iraniens disposeraient de capacités de production de mines à influence multiple(6). Leurs moyens de déminage restent très limités.
Dans son arsenal de 250000 mines, la Russie disposerait de mines de fond de la famille des MDM (7), de mines de fond autopropulsées SMDM (8), autopropulsées PMK (9) ou encore de mines de contact M-12 et M-16 (10). Grâce aux entreprises Gidropribor et Dvigatel Zavod, Moscou conserve une capacité de production et exporte ses solutions. En outre, les «vieilles» mines de contact M-08 sont toujours en service au sein des marines chinoise, égyptienne, iranienne, nord-coréenne (et russe)(11). La réalité de cette menace de la part d’états dont certains restent difficilement
La Chine, l'iran, la Russie et la Corée du Nord disposent d'un arsenal de mines navales important. Selon des sources nordaméricaines, l'arsenal chinois en compte entre 50000 et 100000 de 30 types différents.
prévisibles et la possibilité d’une apparition prochaine des EEIN à proximité de zones de paix amènent les forces armées européennes et américaines à accélérer leurs recherches et projets en matière de guerre des mines. Toutefois, dans l’ensemble, les budgets qui y sont consacrés restent modestes et les efforts financiers centrés sur les armes de « tenue de rang » permettant la projection de puissance.
LES RÉPONSES
La lutte contre les mines comporte cinq phases : détection, classification, localisation, identification et enfin neutralisation ou destruction de la mine. La première phase permet de détecter les objets sous-marins au moyen d’un sonar. La classification permet d’affiner l’image de l’écho obtenue par un deuxième sonar. L’identification, effectuée à l’aide d’un robot sous-marin équipé d’une caméra ou bien de plongeurs, détermine s’il s’agit d’une mine ou non. Enfin, la neutralisation permet la destruction physique de la mine ou celle de son dispositif électronique. La neutralisation peut également consister à draguer, brouiller ou leurrer la mine identifiée.
Le déminage aux États-unis
Pour L’US Navy, les mines marines représentent l’une des menaces, si ce n’est la menace la plus importante, pour ses navires. Depuis 1950, sur 19 bâtiments coulés ou endommagés, pas moins de quinze (soit 77%) l’ont été par ce type d’armement(12). Toutefois, ce domaine n’a
Les mines marines ont toujours été considérées comme une arme efficace face aux adversaires de Téhéran en cas de conflit, notamment afin de bloquer le détroit d'ormuz.
pas bénéficié d’investissements significatifs (1% des fonds accordés à L’US Navy depuis 1989), ce qui a conduit à une dégradation des capacités de déminage de L’US Navy. Actuellement, elle ne possède plus «que» 13 chasseurs de mines Avenger(13)mis en service dans les années 1980, qui représentent 4,7% de la flotte de surface américaine (275 navires au total). Ces unités ont été modernisées à partir de 2010 (nouveaux moyens de recherche, identification et neutralisation) afin de prolonger leur durée de vie jusqu’en 2024, pour tenir compte du retard du programme de module de mission MCM des corvettes LCS. Pour ce qui est de sa capacité de guerre des mines aéroportée, L’US Navy dispose de 27 hélicoptères lourds MH-53E Sea Dragon qui permettent le déploiement à la surface d’une drague qui coupe les orins et leurre les mines grâce à des capteurs acoustiques et magnétiques. Dans un autre domaine, L’US Navy étudie l’emploi de mammifères tels que les dauphins
dans les opérations de guerre des mines, notamment pour la détection(14). Consciente de l’ampleur de la menace que représentent les mines, L’US Navy a procédé au développement de corvettes LCS dotées de modules de guerre des mines à base de robots sous-marins et de sonars tractés par hélicoptères ou drones de surface. Les difficultés à franchir sont cependant encore nombreuses avant que cette capacité ne soit pleinement opérationnelle. Les drones constituent un axe de développement privilégié de la marine américaine. Sous l’effet de la «robolution» et des progrès en matière d’autonomisation, cela se traduirait par l’apparition de familles de drones capables d’opérer en essaim et en équipe (teaming) avec des navires et sous-marins habités. Une probabilité qui semble élevée au regard des travaux lancés dans le cadre de la Third Offset Strategy devant permettre aux États-unis de conserver leur leadership mondial. Enfin, les forces américaines donnent une place particulière au renseignement dans le domaine de la lutte contre les mines : il est plus aisé de détruire les stocks à terre et les capacités de mouillage (aéronefs et navires) que de détecter et de neutraliser chaque mine déployée. Il faut donc travailler sur les intentions de l’adversaire en amont pour ne pas se placer en réaction à sa manoeuvre et subir un tempo opérationnel.
Le déminage en Europe
Les capacités de guerre des mines européennes comprennent les navires chasseurs de mines (15), les dragueurs de mines (16) et les bâtiments-bases de plongeurs-démineurs(17) dont les interventions spectaculaires font régulièrement l’actualité dès lors qu’ils neutralisent des charges datant de la Deuxième Guerre mondiale(18). C’est lors de la guerre du Golfe que la communauté internationale a mesuré à nouveau la portée de la menace. Saddam Hussein avait procédé au minage des approches du Koweït, causant d’importants dommages aux navires de la coalition. Le croiseur américain Princeton et le porte-hélicoptères Tripoli ont ainsi été endommagés par des mines irakiennes en 1991. La guerre des mines étant un domaine d’excellence en France, les Français accompagnés d’alliés européens avaient été appelés en renfort dans le but de déminer la zone. Cette expertise des militaires français a également été à l’honneur lors de l’opération «Harmattan» (2011, Libye) et pourrait l’être prochainement à nouveau si la menace continue de se développer à proximité de Djibouti. À l’instar des États-unis, afin de faire face à la menace mine, des pays européens se sont lancés dans le développement de programmes de drones. Ainsi, en 2010, le projet franco-britannique Maritime Mine Counter Measures (MMCM) a été lancé dans le cadre du traité de Lancaster House afin de développer une capacité de lutte contre les mines qui serait basée sur l’emploi de drones de surface et sous-marins(19). Pour la France, le prototype servirait de base à un standard de production pour un système de lutte contre les mines au centre du Système de Lutte Anti-mines Futur (SLAMF) lancé en 2009 par la DGA. Ce dernier reposait sur le catamaran Sterenn-du(20) qui embarquait des drones de surface, des sonars et des drones sous-marins. Le concept était de disposer de divers systèmes complémentaires permettant la détection, la classification, la localisation, l’identification et enfin la neutralisation de la menace.
En France, à l’occasion du salon Euronaval 2016, le groupe Thales a lancé un système modulable de drones pour le déminage, le Pathmaster (21). Déployable depuis la côte comme depuis tous types de bâtiments, ce système est doté du sonar SAMDIS qui permet de distinguer les cibles sous trois angles différents et qui est également utilisé dans le cadre du programme MMCM. ECA Group développe également des solutions intéressantes, signe du dynamisme de l’industrie française dans ce domaine. Outre l’utilisation de drones pour la lutte contre les mines, certains États ont décidé du lancement de programmes pour la remise à niveau de leurs moyens. Les marines belge et néerlandaise coopèrent donc pour le remplacement de leurs moyens de guerre des mines : leurs 12 chasseurs de mines tripartites CMT à compter de 2023, puis leurs quatre frégates de type M à partir de 2025. L’italie, l’allemagne,
Outre l'utilisation de drones pour la lutte contre les mines, certains États ont décidé du lancement de programmes pour la remise à niveau de leurs moyens.
la Suède, la Norvège ont également lancé des études amont pour se doter à moyen terme de moyens porte-drones capables d’opérer en « stand off ». Ces initiatives, certes encore assez limitées, témoignent de l’intérêt renouvelé des marines «occidentales» pour la guerre des mines. Engagées dans l’acquisition de bâtiments coûteux pour renouveler leurs flottes, elles mesurent aujourd’hui le risque que font poser les EEIN sur ceux-ci. C’est également le cas face aux embarcations télécommandées (22), ce qui pousse au réarmement de certains navires.
CONCLUSION
Qu’elles soient mises en oeuvre par des États ou par des groupes terroristes et extrémistes, les mines constituent un armement redoutable. Pour les premiers, elles permettent de rétablir l’équilibre des forces du faible au fort en gênant la manoeuvre de l’adversaire. Faisant le calcul des pertes qu’il aurait à subir en cas d’attaque, il pourrait juger celle-ci d’autant plus risquée que le coût humain et matériel de l’offensive serait élevé, surtout en comparaison du prix unitaire affiché des mines. En ce sens, les mines sont au coeur des stratégies de déni d’accès et d’interdiction, ce qui en fait un armement rustique, mais résolument moderne. Pour les seconds, les EEIN se révèlent particulièrement attractives. Les ports, les fleuves et les approches maritimes sont des zones ouvertes, difficiles à contrôler, où la mise en oeuvre d’une bombe artisanale navale pose relativement peu de difficultés, tout comme dans un espace aérien. Cette menace requiert une réponse adaptée, avec notamment un renouveau des concepts d’opérations en opérations fluviales et en milieu littoral. Son coût risque toutefois d’être prohibitif, ce qui pousse en faveur d’un effort renouvelé de la communauté du renseignement sur cette problématique pour l’éteindre à la source et traiter les réseaux.
Notes
(1) « Découverte de mines navales au large des côtes yéménites », Saudi Press Agency, 8 mai 2017.
(2) Il faut rappeler que, en 2011, l’iran avait menacé de miner le détroit d’ormuz dans le but de prévenir un éventuel débarquement et de paralyser l’économie internationale.
(3) Water IED, en anglais.
(4) Depuis les années 1980, la Chine a développé des mines propulsées par un moteur de roquette et des mines remontant à la surface. Pékin dispose de mines EM-11, EM-12, EM-22, EM-53 et EM-56 développées par Dalian Warship Institute. Elle est également dotée de mines à orin telles que les EM-31 et EM-32 et de mines propulsées EM-52 et EM-55 ainsi que de mines télécommandées EM-57 et d’exercice EM-71.
(5) Les stocks iraniens comprennent des mines propulsées EM-52, de fond EM-11 et à orin EM-31, toutes de fabrication chinoise.
(6) Mine pouvant être déclenchée par divers types d’influences (acoustique, magnétique, dépressionnaire).
(7) Développées par Gidropribor, elles peuvent être mouillées depuis une large gamme de bâtiments et sont dotées de capteurs acoustiques, magnétiques et dépressionnaires pour certaines versions. Les versions MDM-3 et MDM-5 ont été conçues pour être aérolarguées. Elles n’utilisent pas de système de parachutage, ce qui leur permet d’être mouillées clandestinement depuis des altitudes bien plus basses que les autres mines aérolarguées. Avantageuse du point de vue tactique, cette caractéristique engendre des problèmes techniques niveau du design (impact avec l’eau à une vitesse élevée). Les variantes pour la marine russe sont désignées UDM-500 (MDM-3), UDM (MDM-4) et UDM-2 (MDM-5). Les MDM-3/4/5 ont été développées pour l’export.
(8) La série des mines de fond autopropulsées de type SMDM ont été développées dans les années 1970 par Dvigatel Zavod et sont semblables aux mines MDM. Elles sont placées dans des tubes de torpilles pour être mouillées par sous-marins et sont dotées de capteurs magnétiques et acoustiques.
(9) Développées par Gidropribor, les mines autopropulsées PMK-1 et PMK-2 (appellation OTAN Cluster Bay et Cluster Gulf) qui sont lancées par des torpilles avec un ordinateur embarqué sont dotées de capteurs pour l’identification des cibles et le calcul de la trajectoire.
(10) Fournies par ROE, les mines de contact M-12 et M-16 sont des versions améliorées des M-08, dotées de câbles plus longs pour connecter le corps de la mine à l’ancre, ce qui permet à l’opérateur de les mouiller dans des eaux plus profondes. (11) La Russie utilise également les mines de type MSHM qui détectent et identifient la cible et calculent la trajectoire avant que la roquette propulsant l’ogive ne soit lancée depuis le sous-marin. Parmi les mines de fond les plus récentes, il est possible de trouver dans les arsenaux russes les mines DM-1, UDM-2, UDME, KPM et KMD-500.
(12) Contre un seul par des missiles, deux par des torpilles/ aéronefs et un par une attaque provenant d’un navire léger d’origine terroriste. US Navy Dept., 21st Century U.S. Navy Mine Warfare, 2009.
(13) Dont 11 devraient être progressivement retirés du service actif en 2019.
(14) La Marine utiliserait un groupe de dauphins (Mk4) pour détecter les mines, un autre (Mk7) pour détecter les mines de fond ou enfouies. Le groupe de dauphins et d’otaries Mk6 serait employé pour la protection des installations portuaires et des navires. Enfin, le groupe d’otaries Mk5 serait destiné à la récupération d’équipements. Peu d’informations sont disponibles sur ce programme, sujet à controverse.
(15) Grâce à un sonar, les chasseurs de mines détectent les mines et les détruisent en faisant exploser une charge déposée par un drone sous-marin ou des plongeurs-démineurs. Leur coque est constituée de matériaux amagnétiques et font preuve d’une grande discrétion acoustique et magnétique. En France, la Marine nationale dispose des chasseurs de mines Tripartite dont la coque est en composite verre/résine.
(16) Grâce à une drague, ils permettent de déclencher les mines pour les faire exploser au contact ou à proximité. Ces moyens présentent néanmoins des limites. Le dragueur de mines est monotâche et ne présente pas une efficacité très élevée. Le chasseur de mines a une efficacité plus élevée, mais il représente un coût important.
(17) En France, les plongeurs-démineurs peuvent être embarqués sur un chasseur de mines ou être basés à terre au sein d’un groupe parmi ceux implantés à Cherbourg, à Brest et à Toulon.
(18) La Convention de La Haye oblige les puissances contractantes à retirer les mines placées durant un conflit.
(19) Lors du salon Euronaval 2016, l’ancien délégué général pour l’armement, Laurent Collet-billon, et son homologue britannique, Harriett Baldwin, ont annoncé le début du développement, de la réalisation et de la qualification de deux prototypes dont la livraison devrait être effectuée pour chaque pays en 2019.
(20) Il s’agit d’un démonstrateur utilisé dans le cadre du programme Espadon destiné à préparer le SLAMF, qui remplacera à l’horizon 2020 (ou au-delà…), les moyens actuellement utilisés.
(21) Le système Pathmaster comprend également un système de déploiement et de récupération automatique, un système pour la reconnaissance automatique des objets, un logiciel pour la gestion des données et un système d’information PRACTIS qui permet l’analyse une fois la mission terminée. (22) Contrer ce type de menace passe par un renforcement des moyens de feu à courte portée, en utilisant des missiles à guidage laser ou infrarouge et des canons de moyen calibre (calibre supérieur à 25-30 mm).