Que valent les véhicules de combat robotisés lourds ?
Après une première présentation en 2016 du robot de combat Uran-9 lors de la parade du 9 mai, la Russie a indiqué qu’elle en déploierait en Syrie. Concrètement, l’engin est un chenillé d’une masse de 10 t doté d’une tourelle abritant un canon 2A32 de 30 mm, une mitrailleuse de 7,62 mm, quatre missiles antichars Ataka (Spiral-2) et six lance-roquettes thermobariques Rpo-shmel. Il est également doté des optroniques et systèmes de visée nécessaires à l’utilisation des armes. Pour l’instant, le système est commandé à distance (quatre robots depuis un camion), avec des liaisons radio, mais Moscou évoque la possibilité d’un engagement automatique. Que vaudrait un tel système ? Propulsé par un diesel, l’uran-9 atteint actuellement 35 km/h sur route, ce qui n’en fait pas le véhicule d’escorte idéal. De même, sa téléopération le rend vulnérable au brouillage. Une autonomisation n’est pas non plus la panacée dès lors qu’elle pose la question des intelligences artificielles nécessaires et de l’interaction avec les forces amies. Surtout, les systèmes de capteurs actuels n’offrent que des champs de vision limités, sur l’uran-9, à l’azimut de la tourelle. Le système semble donc surtout adapté à une défense de périmètre ; du moins dans l’immédiat.