INNOVER OU S’ADAPTER ? L’INNOVATION AU SENS STRATÉGIQUE DU TERME
L’innovation est devenue l’une des thématiques structurantes au ministère des Armées. Elle est ainsi, suivant les mots de la ministre, censée garantir la supériorité technologique, qui était elle-même présentée en tant qu’impératif de la supériorité stratégique dans les livres blancs de 2008 et 2013. Mais l’adoption de ce vocable a-t-elle un sens du point de vue stratégique ?
ATTENTION : INNOVATION ! TROIS PRÉCAUTIONS
Les mots importent et le choix des termes utilisés n’est jamais inintéressant en politique, tout comme en politique de défense particulièrement. Le concept d’innovation existe depuis longtemps dans la littérature stratégique – avec un pic de publications dans la foulée de la guerre du Golfe puis dans le contexte de la RMA (Revolution in Military Affairs) des années 1990 –, mais peut aussi être vu comme l’extension au domaine militaire d’un vocabulaire que l’on retrouve plus facilement dans la sphère managériale; ce qui n’est sans doute pas un hasard. Cette logique managériale centrée sur une perception linéaire de l’efficacité et de l’efficience est au coeur de la philosophie politique des forces françaises depuis au moins 2008(1). Or, bien évidemment, la philosophie politique n’est pas immédiatement transposable aux forces : la nature dialectique de la guerre, ce tribunal de la force, implique que « l’ennemi ait un droit de vote ». Autrement dit, la valeur de ce modèle managérial – comme de tout modèle – ne se mesure qu’à l’aune de la confrontation avec l’autre.
Ce qui nous amène à un deuxième aspect de la question, lié à la sémantique. « Innover » renvoie au latin innovare (renouveler) et, audelà, à novare, soit inventer. À ce stade, on n’innove que par rapport à la «novation» et l’on ne renouvelle que par rapport à quelque chose d’antérieur. Cette rationalité rejoint la distinction, classique en sociologie des techniques, entre l’invention – quelque chose d’intégralement nouveau, comme la radio au début du XXE siècle – et l’innovation, soit le fait de trouver de nouveaux usages pour des systèmes préexistants. L’on distingue déjà ici la difficulté de l’innovation à s’imposer dans le temps : il n’est pas facile de renouveler les usages. L’intégration de la radio dans les chars, dans les années 1930, se produit plus de vingt ans après sa quasi-systémisation sur les navires de guerre. C’est pourtant cette intégration qui permet la coordination des chars allemands en 1940. Quant au GPS, mis en place sans guère convaincre à la fin des années 1970, il faudra plus de dix ans avant qu’on lui trouve une utilité dans le guidage de munitions (1990)… et avant sa généralisation (Kosovo, 1999). À ce stade, on peut certes évoquer « l’innovation de rupture », en vogue dans les milieux technologiques, mais
La valeur de l’innovation se mesure à ses effets politicomilitaires concrets. Certes, on peut dire que nombre d’innovations ont changé le caractère de la guerre, soit sa morphologie – c’est même le coeur de la littérature sur l’innovation militaire. Mais ces changemen ts n’altèrent pas la nature du phénomène guerrier.
cette «rupture» pose aussi la question d’un autocentrage : on ne rompt que par rapport à quelque chose de préexistant. In fine, le problème est donc celui d’une évolution de nos propres pratiques. Mais là aussi, on tombe sur l’écueil de la nature de la guerre : la valeur de l’innovation se mesure à ses effets politicomilitaires concrets. Certes, on peut dire que nombre d’innovations ont changé le caractère de la guerre, soit sa morphologie – c’est même le coeur de la littérature sur l’innovation militaire (2). Mais ces changements n’altèrent pas la nature du phénomène guerrier : il reste bien, pour reprendre la définition du général Beaufre, « l’affrontement des volontés opposées utilisant la force pour résoudre leur différend (3) » tout comme elle reste « la continuation de la politique par d’autres moyens ». Il faut donc prendre garde face à l’« euphorie de l’innovation ».
Un troisième aspect est cette fois lié aux connotations charriées par le terme : de quoi parle-t-on lorsque l’on évoque l’innovation? La ministre des Armées, Florence Parly, indiquait ainsi au cours des dernières Universités d’été de la Défense, le 5 septembre 2017, que « l’innovation inspire l’ensemble de la communauté de défense, pour garantir la supériorité technologique de nos forces sur le terrain face à des adversaires, actuels et potentiels, de plus en plus habiles et inventifs dans l’utilisation des nouvelles technologies. L’innovation permettra aussi de gagner en efficience de nos moyens humains, financiers et industriels. Elle tirera profit, enfin, de la créativité de notre communauté de défense (4) ». Au-delà du facteur managérial, la notion d’innovation est donc d’abord comprise au regard de la technologie, qu’il s’agisse de la nôtre ou de celle mise en oeuvre par l’adversaire. Ce dernier point est important : il montre non seulement la prise en compte de la nature dialectique de la guerre, mais aussi celle des «technologies nivelantes », des techno-guérillas et des guerres hybrides (5).
LE RÔLE DE LA TECHNOLOGIE
Reste cependant que l’on ne peut, à l’aune de la littérature, limiter l’innovation au seul domaine technologique, parce qu’elle innerve toutes les dimensions de la stratégie, ce qui implique son appropriation doctrinale et organique. Elle peut donc se localiser aux niveaux tactique et/ou opératif et/ou stratégique. De même, pour rester dans le seul secteur militaire de la stratégie, elle s’immisce dans ses dimensions opérationnelle, organique, déclaratoire ou encore des moyens. Les débats autour de la révolution militaire des XVE-XVIE siècles montrent que si la technologie joue un rôle – en particulier avec l’arme à feu –, elle ne trouve sa place qu’en raison d’évolutions dans une foule de domaines : l’état moderne collectant l’impôt ; l’évolution organique des systèmes de forces, notamment liée à la fin de la féodalité; les systèmes d’alliances; les techniques de navigation maritime ou encore une organique adaptée avec l’apparition de la brigade(6). Elle trouve des ramifications conceptuelles avec Guibert puis pratiques avec Napoléon. La grande innovation à ce moment n’est pas technologique, mais organique : l’armée de masse permise par la conscription – et le nationalisme – mène la vie dure aux armées d’ancien Régime, professionnalisées et parfois techniquement plus avancées que les forces françaises. Elle est aussi opérationnelle : l’usage de la manoeuvre repose alors encore sur les jambes des soldats.
Plus près de nous, l’interprétation otanienne de la guerre hybride met en avant le rôle de la désinformation et renvoie donc à la stratégie déclaratoire. La technologie est, là, préexistante – les réseaux sociaux, les Smartphones, l’informatique, etc. –, mais le coeur de « l’effecteur innovant » est une vision biaisée du rapport à la critique, à l’information et aux médias : le doute systématique devient une crise du réel(7). Certes, la propagande n’est pas un concept nouveau ; mais les réseaux sont susceptibles de transformer tout citoyen en acteur de ces opérations sans même qu’il s’en aperçoive. C’est une «nouvelle levée en masse»(8) face à laquelle des démocraties où prime la liberté de l’information sont prises au dépourvu et qui montre que les aspects technologiques sont secondaires.
De plus, limiter l’innovation à la seule question technologique revient à courir le risque
On ne peut, à l’aune de la littérature, limiter l’innovation au seul domaine technologique, parce qu’elle innerve toutes les dimensions de la stratégie, ce qui implique son appropriation doctrinale et organique.
de se couper des autres domaines de la stratégie. Une autre leçon issue de la sociologie des techniques est ainsi que l’innovation n’est pas donnée : une technologie de rupture peut n’avoir aucun effet pratique. Durant la guerre de 1870, la France dispose bien de mitrailleuses, une arme avancée qui a fait la preuve de son utilité et de ses effets létaux durant la guerre de Sécession américaine. Mais, encore lourdes et encombrantes, elles sont montées sur des essieux, alors que les règlements disposent qu’un tel arrangement ressortit à la catégorie de l’artillerie. Ce qui aura pour conséquence que les mitrailleuses resteront sur les arrières… c’est-à-dire là où elles ne sont d’aucune utilité. Le problème consiste donc, y compris du point de vue strictement technologique, autant à trouver «la bonne idée» qu’à se l’approprier dans l’ensemble de ses dimensions, y compris doctrinales et bureaucratiques.
On peut également ajouter que la technologie produit l’essentiel de ses effets au niveau tactique, soit là où les performances (portée, effets terminaux, bande passante, etc.) sont le plus aisément mesurables. Or la guerre est une totalité, en particulier dans une époque marquée par les opérations irrégulières et l’hypermédiatisation : la tactique ne suffit pas à la victoire, si jamais elle a un jour suffi. Un bon exemple en la matière est l’armement guidé de précision. Il constitue indubitablement une innovation dans les domaines opérationnels et des moyens ; mais sur le plan stratégique, la précision finit par devenir addictive. Devenue une normalité, elle fait de toute bavure une anormalité, au risque de la remise en cause de la légitimité des actions militaires (9). C’est le même type de raisonnement qui aboutit à faire du drone – autre innovation – la « figure du mal » (10). De facto, on ne peut pas attendre de la part de l’opinion publique des réactions informées alors même que l’on transforme la guerre en enjeu technologique dont l’essence technique éloigne le non-spécialiste. In fine, on peut chercher à échapper à sa nature, faite de friction, de
La technologie produit l’essentiel de ses effets au niveau tactique, soit là où les performances (portée, effets terminaux, bande passante, etc.) sont le plus aisément mesurables. Or la guerre est une totalité, en particulier dans une époque marquée par les opérations irrégulières et l’hypermédiatisation : la tactique ne suffit pas à la victoire, si jamais elle a un jour suffi.
chaos et d’incertitude quant au résultat de ses actions, mais c’est souvent pour s’y retrouver confronté derechef.
Surtout, ce n’est pas sur le plan tactique que se gagnent les guerres. Contrairement à un mythe persistant, l’armée française dispose de matériels avancés en 1940 ; parfois même plus que les forces allemandes(11). De même, en 1945, l’allemagne manque moins d’innovations technologiques, dans de nombreux secteurs, que d’une stratégie des
moyens solide : tout projet potentiellement prometteur fait l’objet d’un financement, ce qui empêche le plus souvent une concentration de moyens de plus en plus rares, gage d’efficacité. Hervé Coutau-bégarie décrit bien, en 1983, une problématique touchant aussi bien la France de 1940 que l’allemagne de 1945, en particulier « l’obsession de la “perfectionnite” qui fait que l’on ne cesse d’expérimenter des prototypes sans passer à la production de série. Il y a là matière à réflexion pour les planificateurs militaires, car à en juger par certains débats actuels, notamment aux États-unis, ces problèmes n’ont rien perdu de leur acuité (12) ». En 1940 en France comme en 1945 en Allemagne, le problème n’est pas celui de la technologie, mais celui des choix stratégiques et doctrinaux, des préconceptions confinant à la croyance (« les Ardennes infranchissables », « les armes miracle ») et des mythes – y compris au regard de la sous-estimation ou de la surestimation des capacités technologiques de l’ennemi.
Tenter d’échapper à la nature de la guerre par la technologie soulève également d’autres questions : l’innovation technologique nécessite de moderniser et de renouveler les arsenaux et in fine de faire preuve d’un «positivisme militaire» où le progrès technologique implique de manière linéaire des gains d’efficacité. Ce n’est pas nécessairement vrai. Outre que plus de qualité signifie moins de quantité – au risque «d’armées bonsaïs », à la fois trop petites pour vaincre et trop vulnérables à l’attrition –, les évolutions génèrent aussi des vulnérabilités, souvent sous-estimées dans «l’euphorie innovatrice». C’est typiquement le cas du secteur cyber, qui est porteur de gains d’efficience potentiels, mais aussi de risques, y compris au niveau de la stratégie des moyens. En effet, ce qui est dépensé dans ces artefacts, le plus généralement pour accroître de manière marginale l’efficacité des effecteurs, ne l’est pas nécessairement pour ces effecteurs en tant que tels. Surtout, la notion de «progrès» ne va pas systématiquement dans le sens d’une sophistication ou d’un accroissement des performances. Le propre des techno-guérillas contemporaines consiste justement à coupler quantité et qualité dans ce qui apparaît comme une « techno-régression compétitive » (13).
En fait, elles s’approprient des hautes technologies dont le stade de développement est tel qu’elles sont devenues accessibles… voire dépassées à nos yeux. C’est le cas des ordinateurs, des réseaux de communication ou des drones commerciaux, mais aussi du missile antichar. La variable déterminante pour ces acteurs est l’ergonomie des systèmes, qui leur permet une appropriation rapide et/ou une militarisation aisée. En ce sens, il y a sans doute maldonne à considérer que «la très haute technologie » est innovante per se. À la fin de la féodalité, c’est le chevalier en tant que système d’armes qui représente la plus haute technologie : les armures ont considérablement évolué, selles et étriers lui donnent la possibilité de combattre en mouvement. Dans le même temps, outre la difficulté de l’entraînement se pose la question du statut social : la chevalerie n’est pas accessible à tous. Comparativement, les débuts de l’arme à feu sont modestes. La mauvaise qualité de l’arme, le temps de rechargement, la manipulation de poudres ne tolérant pas la pluie, la faible portée et une précision relative ne plaident pas en sa faveur. Pour autant, elle peut être utilisée par le plus grand nombre, et bien plus rapidement que pour former un archer.
Ce détour historique permet également de mesurer la globalité que devrait représenter une innovation. La littérature la concernant est ainsi sans appel : un consensus est rapidement apparu, et n’a pas été remis en cause, autour de la nécessité de penser l’innovation autour du triptyque « technologie-organisation-doctrine ». Pour qu’elle produise l’ensemble de ses effets, aucune des dimensions d’une innovation ne doit être minorée, tout comme aucune ne doit prendre le pas sur l’autre, sous peine d’une non-exploitation. Qu’une innovation soit d’essence technologique (l’avion dans le tableau p. 44), organique (la levée en masse) ou doctrinale (la guerre de manoeuvre au XXE siècle), aucune des dimensions ne peut être ignorée, sous peine d’un échec.
POURQUOI INNOVER ?
Reste dès lors une question moins évidente qu’il n’y paraît : pourquoi innover? Foncièrement, l’innovation recherche des gains de deux natures :
• des gains d’efficience, ce qui consiste en l’optimisation de ce que l’on a. C’est typiquement le cas de la numérisation des forces, qui permet une rentabilisation des équipements et structures de forces disponibles, sans que celles-ci connaissent de changements fondamentaux ;
Outre que plus de qualité signifie moins de quantité – au risque « d’armées bonsaïs », à la fois trop petites pour vaincre et trop vulnérables à l’attrition –, les évolutions génèrent aussi des vulnérabilités, souvent sous-estimées dans « l’euphorie innovatrice ».
• des gains d’efficacité, ce qui consiste en des changements plus profonds. Un bon exemple est l'introduction et l'entrée en service, dans les années 1970 et 1980, de chars dont les conduites de tir permettaient une stabilisation de l’armement et le tir en mouvement. Les taux d’échanges – nombre d’engins ennemis perdus/ami mis hors de combat – se sont alors considérablement accrus.
La confusion entre ces deux aspects est fréquente et peut se comprendre dès lors qu’ils s’interpénètrent, en particulier dès qu’il est question d’efficacité. Pouvoir détruire plus de chars ennemis n’est d’aucune utilité si l’efficience de la logistique des munitions et du carburant n’est pas améliorée. L’affaire est d’autant plus complexe que c’est dans la réalité des opérations que l’on constate la concrétisation des innovations : déduction doit donc être faite d’éventuels effets pervers. Plus largement, c’est l’efficacité qui constitue le Graal de l’innovation : c’est elle qui produit les effets militaires – et donc politiques – les plus notoires. Certes, on peut arguer que l’innovation a d’autres qualités, comme celle de soutenir la BITD (Base Industrielle et Technologique de Défense), avec à la clé de possibles exportations ; ou encore le fait d’imposer de nouvelles pratiques dans les relations entre l’état, ses agences et l’industrie. En soi, c’est évidemment positif, pour peu cependant que l’on ne perde pas de vue la finalité de l’innovation pour le secteur militaire, et que des budgets tout juste suffisants ne soient pas affectés au soutien de la stratégie économique nationale au détriment de la stratégie des moyens militaires.
Revenir à la finalité militaire implique donc de revoir le rôle de l’innovation, qui n’est qu’une composante dans l’efficacité militaire. Son élément premier n’est pas, de ce point de vue, l’innovation per se, mais l’adaptation. C’est cette dernière qui est le facteur central de la victoire. Or l’adaptation n’est pas donnée : elle nécessite de comprendre le contexte sociopolitique, mais, surtout, l’ennemi et le caractère des opérations militaires. Ce n’est qu’à ce stade que l’on peut déterminer ce qu’est une innovation. Exemple par l’absurde, une tête nucléaire miniaturisée de 10 Mt constituerait indubitablement une innovation du point de vue du Commissariat à l’énergie atomique. Mais constituerait-elle une innovation pour les forces et le niveau politique? À cet égard, sans doute faut-il rappeler que les armées sont naturellement des creusets d’innovation, précisément parce qu’elles sont à la recherche permanente d’adaptation. Un système comme ATLAS (Automatisation des Tirs et Liaisons de l’artillerie Sol/sol), apparu dans les années 1980, reste innovant : ses évolutions continuent d’en faire un optimum technologique. Les exemples fourmillent, y compris venus de sous-officiers – l’évolution du gilet pare-balles par exemple (14). Ces deux exemples, à cet égard, montrent que derrière «la bonne idée», l’essentiel reste la manière dont celle-ci parvient à s’imposer, ce qui implique de reconsidérer la gouvernance de la stratégie des moyens.
Notes
(1) Voir Joseph Henrotin, « De la durabilité de la puissance militaire française », Défense & Sécurité Internationale,
hors-série no 31, août-septembre 2013; Benoist Bihan, « Le vide stratégique français à la lumière du livre blanc 2013 »,
Défense & Sécurité Internationale, no 93, juin 2013; Florent de Saint Victor, « Guerre des chiffres et chiffres de guerre »,
Défense & Sécurité Internationale, no 62, septembre 2010. (2) Voir notamment Stephen Peter Rosen, Winning the Next War. Innovation and the Modern Military, Cornell University Press, Ithaca, 1994; Williamson R. Murray et Allan R. Millett (dir.), Military Innovation in the Interwar Period, Cambridge University Press, Cambridge, 1996; Terry Pierce, Warfighting and Disruptive Technologies, Routledge, Londres, 2004; Emily O. Goldman et Lesli C. Eliason (dir.), The Diffusion of
L’adaptation n’est pas donnée : elle nécessite de comprendre le contexte sociopolitique et, surtout, l’ennemi et le caractère des opérations militaires. Ce n’est qu’à ce stade que l’on peut déterminer ce qu’est une innovation.
Military Technologies and Ideas, Stanford University Press, Stanford, 2003; Dima Adamsky, K jell Inge Bjerga (dir.),
Contemporary Military Innovation. Between Anticipation and Adaptation, Routledge, Londres, 2012.
(3) André Beaufre, Introduction à la stratégie, Ifri/economica, Paris, 1985, p. 16.
(4) « Discours de clôture de Florence Parly – Université d’été de la Défense 2017 », 5 septembre 2017 (https://www.defense.gouv.fr/salle-de-presse/tout-discours/discours-de-cloture-de-florence-parly-universite-d-ete-de-la-defense-2017). (5) Soit des thématiques que nos lecteurs connaissent bien : depuis 2006, tous auteurs confondus, une centaine d’articles sont revenus, à un titre ou un autre, sur ces questions.
(6) Voir notamment tout le débat autour de : Geoffrey Parker, Military Innovation and the Rise of the West 1500-1800, 2e éd., Cambridge University Press, Cambridge, 1996.
(7) Voir en particulier l’excellent article d’olivier Schmitt, « “Je ne fais que poser des questions”. La Crise épistémologique, le doute systématique et leurs conséquences politiques »,
Fragments sur les temps présents, 15 juin 2018 (https:// tempspresents.com/2018/06/15/je-ne-fais-que-poser-desquestions-la-crise-epistemologique-le-doute-systematiqueet-leurs-consequences-politiques/).
(8) Andrey K. Cronin, « Cyber-mobilization: The New Levée en Masse », Parameters, été 2006.
(9) Joseph Henrotin, « Sociologie de la bombe guidée. Les paradoxes de la précision », Défense & Sécurité Internationale, no 117, septembre 2015.
(10) Joseph Henrotin, « Le drone, figure aérienne du mal? Trois remarques sur les débats entourant les drones armés »,
Défense & Sécurité Internationale, hors-série no 30, juin-juillet 2013 et « Les robots de combat vont-ils massacrer l’humanité (et les petits chats)? Sociologie d’un débat non informé »,
Défense & Sécurité Internationale, no 132, novembre-décembre 2017.
(11) Stéphane Ferrard. Les matériels de l’armée de terre française. 1940, T. 1, Lavauzelle, Paris, 1982.
(12) Hervé Coutau-bégarie, « Les matériels de l’armée de terre française. 1940, T. 1 » (compte-rendu), Politique étrangère, 1983/4, p. 1048.
(13) Olivier Zajec, « Recension. L’hybridation, une tendance stratégique universelle? », Stratégique, no 108, 2015/1.
(14) Fabrice Ribere, « La véritable “petite histoire” du gilet pare-balles français », Défense & Sécurité Internationale, no 85, octobre 2012.