La TSI
La coopération entre les armées de l’air française, britannique et américaine est déjà ancienne : elles opèrent ensemble depuis plus de vingt ans sur une diversité de théâtres d’opérations. Les trois États, puissances nucléaires et membres du Conseil de sécurité des Nations unies, partagent en outre une approche globalement commune des risques et menaces. Restait encore à formaliser un certain nombre de pratiques devant permettre d’améliorer leur interopérabilité. C’est l’objet de la Trilateral Strategic Initiative (TSI), qui remonte à une lettre d’intention signée en 2011 et prolongée en 2013 par une charte, mise à jour en 2015, qui expose les objectifs et désignant un groupe de pilotage (steering group). Trois piliers stratégiques sont au coeur de la TSI : renforcer la confiance, améliorer l’interopérabilité et promouvoir la puissance aérienne. La supervision de la TSI est de la responsabilité du groupe de pilotage stratégique trilatéral (Trilateral Strategic Steering Group, TSSG), qui regroupe des officiers supérieurs et des officiers d’échange travaillant à proximité de leurs chefs d’état-major. L’approche adoptée est simple : identifier les obstacles à l’interopérabilité afin de présenter des solutions impliquant la coopération trilatérale. La coopération n’est pas que conceptuelle. Elle a déjà débouché sur plusieurs exercices, dont les «Atlantic Trident», qui réunissent à Langley des F-22, des Rafale et des Typhoon. Concrètement, plusieurs générations d’officiers se sont déjà succédé, créant un véritable réseau trinational, et les thèmes abordés vont des processus de commandement/contrôle à la question A2/AD. P. L.