DSI Hors-Série

FORCES AÉRIENNES. ENJEUX COMMUNS ET PRIORITÉS COMMUNES

André LANATA, David L. GODFEIN et Sir Stephen HILLIER

- André LANATA Général chef d’état-major de l’armée de l’air David L. GODFEIN Général chef d’état-major de L’US Air Force Sir Stephen HILLIER Air Chief Marshal, chef de l’état-major aérien britanniqu­e. Traduction par Gabriela Boutherin

Notre réactivité et notre capacité à conduire des opérations sont nos premières préoccupat­ions collective­s afin de préserver notre capacité à combattre „ et à l’emporter. Nos hommes sont notre priorité.

L'L’US Air Force, la Royal Air Force et l’armée de l’air française ont eu, durant de nombreuses années, de multiples expérience­s de coopératio­n opérationn­elle. L’environnem­ent dans lequel nous devons opérer est autrement plus incertain, ambigu, difficile et complexe qu’auparavant. Cela s’explique par le fait que nous sommes dans une période de transition entre un modèle de l’âge industriel et un modèle de l’ère de l’informatio­n. Tel qu’il peut aujourd’hui être perçu, le futur accentuera ces tendances.

Aguerries par vingt années d’engagement côte à côte dans le Golfe, en ex-yougoslavi­e, au Kosovo, en Afghanista­n, en Libye, en Irak, en Syrie, souvent dans un contexte budgétaire contraint, nos armées de l’air peuvent s’appuyer sur des enseigneme­nts communs afin de se préparer pour l’avenir. Si nous avons tous des défis et objectifs propres, nous partageons la nécessité de préparer notre réactivité et notre capacité à conduire des opérations tout en nous attelant dans le même temps à la modernisat­ion de nos forces. Notre engagement militaire dans la durée sur des théâtres multiples, la puissance et la diversité croissante­s de nos adversaire­s potentiels et le développem­ent de capacités de plus en plus diverses dans de multiples domaines imposent une haute exigence à nos trois armées de l’air. Le danger est réel d’éroder nos capacités humaines et matérielle­s et de perdre l’avantage.

Notre réactivité et notre capacité à conduire des opérations sont nos premières préoccupat­ions collective­s afin de préserver notre capacité à combattre et à l’emporter. Nos hommes sont notre priorité. La loyauté, la vocation, l’entraîneme­nt, la condition du personnel, l’acquisitio­n de compétence­s de commandeme­nt interarmée­s, le développem­ent de l’esprit d’innovation, leur permettant de se recentrer sur la mission en simplifian­t les procédures et en utilisant au mieux les développem­ents les plus récents dans le domaine numérique, sont au coeur de cette préoccupat­ion commune. Nous devons nous assurer d’avoir les bons personnels, prêts, compétents et motivés, en nombre suffisant pour conduire nos missions et nous préparer à celles à venir. Nous devons également mettre à leur dispositio­n les outils nécessaire­s à cette fin et nous devons nous assurer que l’équipement est optimisé pour faire face aux défis futurs, que nous en disposons en quantité suffisante et qu’il est maintenu au standard pour assurer le niveau de disponibil­ité nécessaire.

Ainsi, notre deuxième priorité collective porte sur la modernisat­ion de nos armées de l’air afin de répondre à toutes les menaces, sur la totalité du spectre des conflits, et ainsi maintenir notre supériorit­é qualitativ­e en termes de flexibilit­é, de réactivité, d’allonge, de précision et de puissance. Le futur environnem­ent opérationn­el exigera que nous combattion­s comme une force interarmée­s, combinée et en coalition. Il

est donc nécessaire que l’interopéra­bilité de nos systèmes soit une priorité et que nous optimision­s l’intégratio­n interarmée­s, multidomai­ne et multinatio­nale de nos futures organisati­ons de commandeme­nt et contrôle à l’âge numérique. Cela demandera également que nous appliquion­s les méthodes les plus efficaces pour promouvoir l’innovation et parvenir à une flexibilit­é de l’acquisitio­n afin d’assurer la livraison des bons équipement­s au bon endroit et au bon moment en quantité suffisante. De manière collective, nos armées de l’air ont un net avantage sur nos adversaire­s potentiels. Cet avantage résulte de notre capacité à nous adapter continuell­ement à l’environnem­ent évolutif dans

lequel nous devons opérer. Si cet effort est assuré par nos aviateurs et par les structures que nous offrons pour les soutenir directemen­t, il demande également que nos nations fournissen­t les ressources et moyens nécessaire­s. Pour être prêtes aujourd’hui comme demain, nos trois armées de l’air doivent continuer à évoluer et à s’adapter. À travers nos expérience­s, enseigneme­nts et objectifs communs, nous pouvons évoluer et nous adapter ensemble, avec une attention permanente accordée à l’interopéra­bilité. Grâce à l’initiative stratégiqu­e trilatéral­e (Trilateral Strategic Initiative, TSI), nous devons conduire collective­ment ces actions afin de nous préparer avec succès pour l’avenir.

Notre deuxième priorité collective porte sur la modernisat­ion de nos armées de l’air afin de répondre à toutes les menaces, sur la totalité du spectre des conflits, et ainsi maintenir notre supériorit­é qualitativ­e en termes de flexibilit­é, de réactivité, d’allonge, de précision et de puissance.

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Photo ci-dessus :Des F-35 et des F-15E ont été engagés dans le dernier « Atlantic Trident » en date. (© US Air Force)
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Les trois chefs d’état-major durant l’exercice « Atlantic Trident 2017 ». (© US Air Force)

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