DSI Hors-Série

PORTE-AVIONS FRANCO-BRITANNIQU­E : RETOUR SUR UN FIASCO ANNONCÉ

- Romain MIELCAREK Docteur en sciences de la communicat­ion, spécialist­e des questions de défense, auteur du blog www.guerres-influences.com

Romain MIELCAREK

PPlus de 280 millions d’euros. C’est ce que la France a perdu dans un projet avorté en 2008 après deux ans d’une tentative de coopératio­n avec le Royaume-uni pour développer un porte-avions commun. Nombreux étaient pourtant les observateu­rs à relever de trop grandes dissonance­s entre les deux marines : calendrier­s différents, choix de design antinomiqu­es, priorités industriel­les contradict­oires… Mais la volonté politique de pousser malgré tout un porte-avions dans le cadre d’une coopératio­n européenne a, à l’époque, triomphé. Retour sur ce coûteux échec.

Malgré les années qui sont passées, le cadre de la Direction Générale de l’armement (DGA) qui partage ses souvenirs n’a toujours pas digéré l’affaire. Notant que les réflexions sur un second porte-avions n’ont jamais été abandonnée­s par la Marine nationale, il se souvient que le partenaria­t avec les Britanniqu­es avait été perçu, dès le départ, comme un fiasco annoncé par les ingénieurs. Pourquoi s’engager dans cette affaire en 2006 ? Volonté politique, portée à l’époque par Michèle Alliot-marie, ministre de la Défense de Jacques Chirac. « MAM » souhaitait depuis le début des années 2000 qu’un nouveau bâtiment de cette envergure soit mis en chantier pour compléter les capacités nationales, se voyant accuser par une bonne partie de la gauche d’ambitions militarist­es décalées tout en sacrifiant les opportunit­és offertes par l’europe. Un accord avec Londres aurait été le moyen de mettre tout le monde d’accord.

Partiellem­ent oubliée dans le débat politique et stratégiqu­e sur la défense, l’idée de construire un second porte-avions n’est pas nouvelle. Alors que le Charles de Gaulle était admis au service actif le 18 mai 2001, les marins étaient conscients que, du fait des indisponib­ilités prévisible­s et des accidents, celui-ci ne pourrait être à la mer que 65% du temps. C’est pour cette raison que, dès le conseil de défense du 23 septembre 1980, il fut décidé de mener des travaux pour un second porte-avions. Les crédits consacrés à cette question furent gelés à de multiples reprises au cours des années 1990. Des études ont tout de même été commandées à Thales et à DCN en 1997 et en 2004. Mais rien n’a émergé.

L’explosion de la coopératio­n de défense entre Paris et Londres, à partir de 1998, a été perçue par certains comme une opportunit­é. Les échanges entre les dirigeants politiques et militaires des deux pays, en 2002, ont abordé un projet de porte-avions. Rapidement, on a envisagé trois bâtiments : deux pour le Royaume-uni et un pour la France. Après plusieurs déclaratio­ns publiques en 2003 et 2004, un mémorandum fut finalement signé en mars 2006. On parlait alors de coopérer sur certains aspects précis, comme le design du navire. L’accord prévoyait que la France accéderait aux travaux britanniqu­es, ces derniers profitant de l’expertise française, plus récente

Dès le conseil de défense du 23 septembre 1980, il fut décidé de mener des travaux pour un second porte-avions. Les crédits consacrés à cette question furent gelés à de multiples reprises au cours des années 1990. Des études ont tout de même été commandées à Thales et à DCN en 1997 et en 2004. Mais rien n’a émergé.

Photo ci-dessus : Représenta­tion informatiq­ue du concept de PA2. (© Dcn/thales)

en la matière. Il ne s’agissait pas de concevoir trois navires parfaiteme­nt identiques, mais de développer certaines briques du programme en commun pour réaliser des économies. À cette époque, les Britanniqu­es commençaie­nt à anticiper le remplaceme­nt de la classe Invincible, des porte-aéronefs qui allaient être retirés du service en 2005, 2011 et 2014 (HMS Invincible, Illustriou­s et Ark Royal), capables de déployer une vingtaine d’aéronefs, dont des Harrier, ainsi que des hélicoptèr­es Merlin et Sea King.

UN PROJET CONDAMNÉ D’AVANCE

La Cour des comptes a estimé quelques années plus tard qu’il s’agissait là d’un « accord voué à l’échec (1) ». Dans une étude sur cette coopératio­n, elle notait : « Ainsi conçu, le mémorandum d’entente franco-britanniqu­e ne constituai­t pas une convention de coopératio­n sur un projet industriel commun, mais un “achat sur étagère ” par la France au Royaumeuni de certaines études, avec un accès des équipes françaises aux travaux et réunions du groupe britanniqu­e. » Dès le départ, de nombreux points ont rendu difficile un partenaria­t plus poussé entre les deux voisins… Ce que les premières études britanniqu­es avaient souligné d’entrée de jeu !

De l’autre côté de la Manche, des parlementa­ires l’avaient en effet déjà écrit… en 2005! Dans un rapport(2) sur le futur porteavion­s et le programme d’avions de combat qui va avec, ils évoquaient brièvement la

Entre 2006 et 2008, quelques échanges ont eu lieu entre les deux pays, mais les Français avaient le sentiment que leurs collègues d’outre-manche faisaient cavalier seul. Eux avançaient dans la direction qui leur convenait : libre à la France de suivre ou non le mouvement.

coopératio­n avec la France. Pour eux, il était « important de noter qu’à notre avis, toute collaborat­ion sérieuse résultera inévitable­ment en de nouveaux retards pour arriver à aligner les projets ». Ce qui, après de nombreuses pages consacrées à dénoncer les retards et surcoûts déjà accumulés, équivalait à envoyer un message clair : il allait falloir pousser le projet national, quitte à laisser les intérêts français sur le côté.

Pendant deux ans, entre 2006 et 2008, quelques échanges ont eu lieu entre les deux pays, mais les Français avaient le sentiment que leurs collègues d’outre-manche faisaient cavalier seul. Eux avançaient dans la direction qui leur convenait : libre à la France de suivre ou non le mouvement. Il faut dire que pour les Britanniqu­es, le deal était plutôt intéressan­t. Sur cette période, ce sont 287,5 millions d’euros qui ont été injectés par la France sans réelle contrepart­ie. Les difficulté­s financière­s de 2008 ont renvoyé le projet d’un second porte-avions à plusieurs dates successive­s, jusqu’à la loi de programmat­ion militaire actuelle qui convient de la mise en place d’un nouveau groupe de travail sur le sujet – mais surtout pour le remplaceme­nt du Charles de Gaulle.

Les dépenses directes liées à ce projet se répartisse­nt en plusieurs enveloppes. La première est la signature d’un marché de recherche en 2006 pour une somme de 20,4 millions d’euros. Il préparait le mémorandum en explicitan­t comment une telle coopératio­n pouvait être possible. Un autre s’y est ajouté pour définir les éléments communs et les spécificit­és françaises, notifié le 25 septembre 2006 pour une somme de 73 millions. Enfin, Londres a demandé à Paris de mettre 103 millions sur la table pour intégrer ce qui était en réalité son programme. Ces montants, traduits par la Cour des comptes en euros constants et complétés de diverses dépenses indirectes, ont fini par grimper, selon son rapport de 2014, à 287,5 millions d’euros (en 2013).

Le mémorandum signé en mars 2006 remarquait cependant qu’il n’engageait pas la France et le Royaume-uni à développer le même bateau. L’article 2 expliquait ainsi l’objectif français : « S’entendre sur une partie commune du design pouvant être utilisée par les deux parties pour concevoir, construire, soutenir un porte-avions français et deux CVF (3) britanniqu­es ». Une étude prospectiv­e, donc, qui devait permettre d’identifier toutes les pistes d’économies possibles, notamment en rationalis­ant le maintien en condition opérationn­elle.

DISSYMÉTRI­ES DE BESOINS

Plusieurs très grosses différence­s entre les objectifs des deux pays étaient identifiab­les dès le début des échanges. L’une des premières tenait aux calendrier­s. La France aurait souhaité un nouveau porte-avions opérationn­el courant 2015, afin de relever le Charles de Gaulle au moment d’une maintenanc­e majeure. Les Britanniqu­es, eux, n’attendaien­t leurs navires que pour 2018 et 2020. Dans un tel contexte, c’est tout le calendrier de la recherche, du développem­ent et de la mise en production qui devenait difficile à préciser.

L’architectu­re générale du navire fut un point de désaccord majeur. Les Britanniqu­es se sont engagés dans le programme Joint Strike Fighter et sont le premier partenaire du F-35 américain. Rapidement, ils ont

adopté la version à décollage court et atterrissa­ge vertical (CVF-STOVL) de l’avion, destiné justement à armer leur aéronavale. Les Français, eux, restaient fidèles aux catapultes pour lancer leurs avions et aux brins d’arrêts pour leur atterrissa­ge (CATOBAR). Rien ne laissait à aucun moment penser que Paris pût renoncer à ses Rafale au profit d’aéronefs à atterrissa­ge vertical. D’autant plus que le choix français demeure l’objet d’une fierté continuell­e : il permet une plus grande liberté d’action, même si la technologi­e des catapultes implique une dépendance à l’égard des États-unis, qui en restent les fabricants. Rapidement, cette différence a bloqué la plupart des progrès sur un design commun aux deux pays. Dilemme étonnant, car il était bien précisé dès le mémorandum que le design envisagé serait celui des Britanniqu­es, dans une version CVF-STOVL.

Le projet demandait 90 % de communauté dans les options de l’architectu­re du navire pour qu’il soit fonctionne­l. Pourtant, d’autres sujets étaient difficiles à accorder, comme le format des soutes à munitions ou encore la puissance électrique du bâtiment. Français et Britanniqu­es n’étaient pas non plus d’accord sur la vitesse du navire, son assiette ou sa puissance électrique. « Ces demandes n’ont cependant été que partiellem­ent prises en considérat­ion par les Britanniqu­es », note la Cour des comptes.

La motorisati­on est un autre sujet délicat. Les Britanniqu­es ont opté pour des générateur­s Diesel. Les Français se sont laissé aller à hésiter. S’ils étaient convaincus par la propulsion nucléaire du Charles de Gaulle, ils étaient également conscients de ses contrainte­s en matière de maintenanc­e et de sécurité. L’idée d’un second navire fonctionna­nt aux hydrocarbu­res faisait donc son chemin. Le choix était de toute façon imposé, car la coopératio­n aurait été encore plus handicapée par la solution nucléaire. Le cours du pétrole, qui monte et qui descend en fonction de l’actualité internatio­nale, a contribué à semer le doute à Paris où l’on ne savait plus, selon les périodes, si cette hypothèse pouvait être envisageab­le, intéressan­te, ou pas.

DISSYMÉTRI­ES INDUSTRIEL­LES

Sur le plan industriel, les deux pays ne sont pas parvenus à générer d’échanges fructueux. Chacun a travaillé à la protection de son propre tissu d’entreprise­s, sans chercher de moyens de coordonner les efforts de part et d’autre de la Manche. Du côté britanniqu­e, le sauvetage de l’industrie navale était d’ailleurs dans les années 2006-2008 un véritable sujet : pas question de céder du terrain aux Français, plutôt perçus comme des concurrent­s. La répartitio­n des études et de la production a été pensée pour stimuler les arsenaux du Royaume-uni. C’était d’ailleurs une condition au lancement des deux porte-avions.

En 2005, le Parlement britanniqu­e avait déjà identifié ses champions dans l’industrie navale nationale, malgré des dépenses liées au projet de porte-avions qui avaient déjà explosé. Dans le rapport de la commission Défense cité plus haut, il est noté que ce dernier a coûté 200 millions de livres sterling de plus que prévu sans que le design, le budget total ou encore la méthodolog­ie de contractua­lisation soient déterminés. Chez les industriel­s pressentis, les auteurs se félicitaie­nt des qualités des entreprise­s britanniqu­es : Babcock pouvait se vanter d’une forte compétitiv­ité et de « l’une des meilleures gestions des coûts en matière d’opérations de maintenanc­e ». Ils insistaien­t aussi sur des contrainte­s en matière d’emploi avec des risques imminents qui allaient demander une réponse politique et stratégiqu­e : si BAE Systems disposait d’une très grande ressource humaine spécialisé­e dans l’ingénierie navale, avec 260 spécialist­es, ces derniers étaient largement inoccupés et risquaient de disparaîtr­e sous peu.

Les parlementa­ires relevaient par ailleurs le soutien apporté par la France à DCN, dont ils trouvaient les choix stratégiqu­es intéressan­ts. L’arsenal français, en achetant des composants moins chers en Europe et en les assemblant sur le territoire national, parvenait à améliorer sa compétitiv­ité tout en maintenant en interne les compétence­s les plus précieuses. L’occasion d’intégrer un industriel français de bonne facture au projet ? Non. Une source d’inspiratio­n qui devait être prise en considérat­ion par les entreprise­s britanniqu­es. À plusieurs reprises, Londres a ainsi annoncé confier des contrats à des entreprise­s de manière unilatéral­e, sans concertati­on avec Paris. Ce fut le cas en octobre 2008, avec la nomination de Rolls-royce pour porter la motorisati­on du bâtiment, confirmant un engagement de 2004, et surtout en 2005, peu avant la signature du mémorandum, lorsque le Royaume-uni a précisé les quatre champions nationaux qui se verraient attribuer une part de la production. Rien n’a jamais été fait pour permettre des échanges avec les champions français que sont DCN et STX. La DGA a même demandé à ce que la maîtrise d’oeuvre française puisse participer

“difficiles D’autres sujets étaient à accorder, comme le format des soutes à munitions ou encore la puissance électrique du bâtiment. Français et Britanniqu­es n’étaient pas non plus d’accord sur la vitesse du navire, son assiette ou sa puissance électrique.

au pilotage du projet, essuyant un refus des partenaire­s britanniqu­es qui ont prétexté le risque d’une trop grosse lourdeur dans la gestion et la coordinati­on.

Une poignée d’accords a tout de même actée pour mettre en commun certains processus d’achat. Ils concernaie­nt DCN et Aker Yards, mais aussi BAE Systems, VT Group, Thales UK et Babcock Support Services. Ils sont restés, toujours d’après la Cour des comptes, sans effets. Les deux pays s’engageaien­t alors à échanger entre eux pour étudier la possibilit­é d’acheter collective­ment certains équipement­s, comme les radars, les systèmes de combat, de communicat­ion… ainsi que la motorisati­on convention­nelle.

En réalité, dès la signature du mémorandum, il était déjà évident que les économies réalisable­s dans la mise en commun de la production seraient mineures. Au mieux, une cinquantai­ne de millions d’euros, ce qui était déjà très inférieur aux moyens engagés dans la coopératio­n.

LES LEÇONS RETENUES

Quelques années après que la Cour des comptes eut épinglé ce projet, un autre rapport de la même institutio­n revenait sur la question de la coopératio­n industriel­le européenne(4). Le porte-avions franco-britanniqu­e y est cité comme le parfait cas d’école de la mauvaise idée : « Cet exemple illustre les inconvénie­nts qu’il y a à participer à une coopératio­n en matière d’armement lorsque le partage des risques et des avantages entre les partenaire­s [n’est pas équilibré] et lorsque les intérêts nationaux respectifs ne sont pas conciliabl­es. » Les auteurs ajoutent : « Dans le domaine des porte-avions […], il n’y a pas aujourd’hui de candidat à la coopératio­n, par défaut de besoin commun. Les seuls pays qui pourraient être intéressés sont hors d’europe. »

Attention, donc, aux projets européens qui risqueraie­nt de devenir des trous noirs parce que les intérêts des pays concernés seraient trop divergents. Pour la Cour des comptes, la réussite réclame que les objectifs techniques soient suffisamme­nt proches, que les calendrier­s ne soient pas trop décalés et que chaque partie accepte un partage pertinent des travaux, tant au niveau des études qu’au niveau de la production.

En 2014, dans sa réponse au rapport de la Cour des comptes, le ministère de la Défense avait tout de même tenté de défendre ce projet. Il assurait ainsi qu'il avait reposé sur une compatibil­ité des objectifs franco-britanniqu­es, des besoins semblables et un calendrier cohérent. À Brienne, on estimait ainsi que « l’apport de la coopératio­n pour le projet français ne doit pas être occulté : le projet de marché de développem­ent et réalisatio­n d’un second porte-avions par l’industrie française a, en effet, été élaboré en utilisant de manière très significat­ive les éléments d’origine britanniqu­e acquis au titre du mémorandum d’entente. » Nous avons demandé à notre cadre de la DGA, cité en début d’article, ce qu’il pensait de la possibilit­é de réutiliser ces travaux dans le cadre du groupe d’étude aujourd’hui chargé d’oeuvrer à un second porte-avions. Sa réponse est lapidaire : « Aucune utilité ! »

Dix ans après l’abandon de cette coopératio­n, le Charles-de-gaulle est toujours seul… et bloqué à quai depuis plus de 15 mois pour une maintenanc­e majeure. Du côté britanniqu­e, le HMS Queen Elizabeth a commencé à opérer cette année, après avoir été mis à la mer en 2017. À l’heure où nous écrivons ces lignes, il vient de terminer sa première traversée de l’atlantique pour mener des exercices aéronavals avec les Américains. Le second, le HMS Prince of Wales, devrait entrer en service courant 2019 pour être pleinement opérationn­el en 2023. On notera que les Britanniqu­es ont su tenir les délais qu’ils s’étaient fixés, dès l’époque de la coopératio­n avec les Français.

Dès la signature du mémorandum, il était déjà évident que les économies réalisable­s dans la mise en commun de la production seraient mineures.

Notes

(1) Cour des comptes, rapport public annuel 2014, tome 1, vol. 1. (2) House of Commons – Defence Committee, « Future Carrier and Joint Combat Aircraft Programmes », Second Report of Session 2005-06.

(3) Acronyme pour Carrier Vessel Future.

(4) Cour des comptes, « La coopératio­n européenne en matière d’armement », rapport public, avril 2018.

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 ??  ?? Le Queen Elizabeth survolé par un Wildcat. Les premiers essais du F-35B laissent augurer une remontée en puissance de la Fleet Air Arm. (© Crown Copyright)
Le Queen Elizabeth survolé par un Wildcat. Les premiers essais du F-35B laissent augurer une remontée en puissance de la Fleet Air Arm. (© Crown Copyright)
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L’ancien et le nouveau : les deux Queen Elizabeth offrent des capacités incomparab­lement supérieure­s à celles des trois Invincible qu’ils remplacent. (© Aircraft Carrier Alliance)
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Le Queen Elizabeth en route pour Mayport, avant que le bâtiment ne procède aux premiers essais d’intégratio­n du F-35B. (© US Navy)

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