LA PUISSANCE AÉRIENNE COMME CONDITION DE LA PUISSANCE
Parler d’opérations aériennes aujourd’hui revient à entrer dans un mode de complexité technique, liée aux appareils, aux formations et procédures, aux munitions et à une logique systémique innervée par la numérisation, les combat clouds et d’autres artefacts. Pour autant, à se focaliser sur notre stratégie des moyens, il existe un risque de perdre de vue la nature et le caractère des opérations aériennes et leurs apports à la stratégie militaire.
Si la puissance aérienne est indubitablement marquée du sceau de la technologie, encore faut-il pouvoir entrevoir les rationalités stratégico-politiques qui vont déterminer les choix effectués. En la matière, il faut d’abord constater que la troisième dimension, prise comme un tout – et donc pas uniquement liée à la seule armée de l’air – est devenue conditionnante de l’engagement de l’ensemble des forces. Il est devenu impossible de déployer une force importante sans appui ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance), sans capacité d’appui aérien rapproché et sans capacités de soutien (logistique, évacuations médicales). C’est la conséquence logique de l’interdépendance interarmées et des rationalités de servitudes mise en évidence par Castex. Pour ce dernier, « l’influence de la puissance de mer dans les grandes crises de ce monde est fonction de la force aéroterrestre qu’elle est capable de déployer (1) », mais la logique, initialement navale, vaut également pour les autres domaines, nonobstant une légère adaptation. On peut ainsi poser que l’influence de la puissance aérienne dans les grandes crises de ce monde est fonction des forces terrestres et navales qu’elle est capable d’accompagner. En l’occurrence, la diversité des missions menées impose littéralement la troisième dimension.
LES SPÉCIFICITÉS
DE LA PUISSANCE AÉRIENNE
D’abord, du point de vue historique, parce que, depuis la diffusion de l’aviation, aucune opération contre un ennemi régulier n’a été gagnée sans la maîtrise de l’air, fût-ce par défaut. Il est inutile de le rappeler, mais «maîtriser les hauts» permet d’observer ou de frapper le bas. Dominer la verticalité, c’est pouvoir exploiter une position avantageuse à l’égard d’un point donné (2). Ensuite, parce que cette maîtrise est corrélative des spécificités de l’aérien, que résume Antoine de Saint-exupéry : « Avec l’avion, nous avons appris la ligne droite. » Si la topographie et la distance sont des limitations dès qu’il s’agit de combattre, elles sont bien plus souvent des paramètres parmi d’autres pour l’aviateur. C’est également le cas pour la vitesse, ce qui permet une meilleure maîtrise du facteur
On peut poser que l’influence de la puissance aérienne dans les grandes crises de ce monde est fonction des forces terrestres et navales qu’elle est capable d’accompagner. En l’occurrence, la diversité des missions menées impose littéralement la troisième dimension.
temps. Là où la vitesse de progression d’un bataillon sera au mieux de 40 ou 50 km/h – et certainement pas sous le feu –, un raid aérien peut utiliser des plages de vitesses bien plus larges s’étendant de la vitesse de décrochage aux vitesses supersoniques, voire hypersoniques.
Entendons-nous bien : il ne s’agit certainement pas ici d’opposer l’air et la terre, mais bien de mettre en avant les spécificités de l’aérien (et par extension, du spatial). Cette relation à l’environnement a été théorisée par Laurent Henninger avec la distinction entre espaces fluide et solide. Cette compréhension ne recoupe que partiellement les catégories d’environnement terrestre, aérien, spatial, cyber ou encore maritime (3) – de ce point de vue, le « fluide » n’est pas à confondre avec les « global commons » (4). Cette vision, qui est en réalité idéale-typique dès lors qu’il existe des espaces d’interface, peut être résumée par le tableau ci-dessous.
Dans pareil cadre, l’aérien et l’aérospatial sont historiquement les stratégies d’espace fluide par excellence : l’air recouvre l’intégralité de la planète, là où les mers et océans n’en recouvrent qu’environ 78 %. Mais ce qui fait sa spécificité est également de pouvoir agir «à l’interface », contre le gros des forces adverses et la surface – soit là où la guerre se décide in fine, parce que c’est là que sont établies les instances politiques. Au passage, le fluide ne peut se départir du solide : les bases aériennes, les ports, les sites de lancement spatiaux et centres de contrôles satellitaires ou encore les fermes de serveurs sont naturellement établis dans les espaces solides. Ce sont autant de sites constituant traditionnellement des zones ciblées. Conséquence directe, la puissance aérienne implique également de protéger les bases, y compris par des assauts terrestres potentiellement violents(5)… Reste que si les environnements fluides sont les espaces de déploiement et les espaces d’interface, ceux de l’action, une autre spécificité de l’aérien permet la mise en action des forces : le ciblage, dans le cadre d’une planification.
Disposer d’appareils, de munitions et de personnels formés et aguerris n’est pas tout : il faut savoir «par où commencer». Si la planification permet de donner un cadre à une opération militaire, le ciblage renvoie à une rationalité d’analyse de l’anatomie de l’ennemi. En soi, elle est utile à toute planification, y compris dans le cadre d’opérations ne ciblant pas spécifiquement la profondeur stratégique adverse par le biais de la troisième dimension. Elle l’est sans doute d’autant plus que nombre d’opérations contemporaines n’incluent pas seulement le combat, mais aussi la stabilisation. Dans pareil cadre, tout ce qui peut concourir à la
Si les environnements fluides sont les espaces de déploiement et les espaces d’interface, ceux de l’action, une autre spécificité de l’aérien permet la mise en action des forces : le ciblage, dans le cadre d’une planification.
connaissance d’un État ou d’une société est foncièrement le bienvenu. Reste aussi que, de l’analyse «anatomique» peut découler une approche d’ordre plus stratégique et visant le coeur adverse. Historiquement, la stratégie aérienne en tant que stratégie particulière s’est formalisée autour de deux paradigmes, soit deux grandes familles conceptuelles.
• L’approche tactique ou de coopération est la première à émerger, notamment avec Clément Ader. La logique est celle de forces « supporting », intervenant en appui des forces terrestres, par des actions de type CAS (Close Air Support, reconnaissance, transport tactique, etc.). Les États renvoyant à cette approche ont une identité géostratégique plutôt continentale.
• L’approche stratégique envisage une action plus ou moins autonome des forces aériennes, suivant la logique décrite par Douhet (par un ciblage sur les villes), mais qui a ensuite été prolongée par des auteurs comme Sherman ou, plus récemment, Warden (le ciblage vise plutôt les leaders et les infrastructures). Historiquement, les États dont l’identité géostratégique est plutôt maritime – États-unis, Royaume-uni – tendent à s’en réclamer.
En réalité, ces deux approches sont à relativiser. D’abord, parce que prendre l’une en compte n’implique pas d’abandonner l’autre : L’US Air Force ou la Royal Air Force ont toujours conservé un très important volume de forces utilisables pour l’appui direct aux forces terrestres. Ensuite, parce que nombre de capacités aériennes, même embryonnaires, peuvent être engagées dans des logiques stratégiques autonomes. Dès 1915, l’aéronautique française établissait ses premiers
“Durant la guerre froide, la puissance aérienne stratégique en France s’entend d’abord comme nucléaire, mais la perception a depuis évolué : si la dissuasion aéroportée reste structurante, la «longue distance pour frapper au coeur» s’entend également comme conventionnelle.
plans de bombardements, y compris sur des cibles économiques allemandes. Plus récemment, les Tigres tamouls ont rapidement ciblé les capacités aériennes sri-lankaises et les Houthis ont visé des cibles en Arabie saoudite ou dans les Émirats au moyen de missiles balistiques ou de drones kamikazes. Enfin, parce qu’il n’existe pas de déterminisme en matière de conceptions aériennes. Durant la guerre froide, la puissance aérienne stratégique en France s’entend d’abord comme nucléaire, mais la perception a depuis évolué : si la dissuasion aéroportée reste structurante, la «longue distance pour frapper au coeur» s’entend également comme conventionnelle. De même, la Chine développe depuis les années 1990 une vraie pensée aérienne stratégique, intégrant différents types de vecteurs, conventionnels ou nucléaires (6). Elle ne se cantonne donc plus uniquement dans une approche tactique.
TECHNOLOGIE ET PUISSANCE AÉRIENNE
Un facteur en particulier permet l’estompement de la distinction paradigmatique entre approches tactique et stratégique : la technologie, sous différents aspects. Elle est naturellement prégnante dès qu’il
est question d’aviation, mais elle n’est pas uniquement liée à la seule technique – pour résumer, les performances des matériels –, mais surtout à son appropriation par les forces aériennes. De facto, la «technologie» est la combinaison de la têkhné et du logos, de sorte que les matériels seuls ne suffisent pas. L’obtention de capacités n’est pas automatique, elle nécessite une
appropriation qui est variable selon les pays, et qui a donc une incidence directe sur la distribution de la puissance aérienne à l’échelle mondiale. C’est cette appropriation qui permet le raid, en janvier 2019, de deux Rafale et d’un A330MRTT entre La Réunion et la métropole. C’est également la fiabilité d’appareils bimoteurs et l’environnement avionique allégeant la charge de travail
des équipages, qui ont été capables, après plus de 11 heures de vol, de participer à un exercice tactique.
Cette tendance à l’appropriation technologique ne touche pas uniquement la France, qui peut toujours être considérée comme une puissance aérienne de deuxième rang – pour reprendre la classification d’hervé Coutau-bégarie et l’appliquer dans le domaine aérien (7). Ce dernier voyait dans sa classification en rangs un moyen de catégoriser les capacités nationales, du point de vue qualitatif et quantitatif, mais aussi de celui des ambitions et des déploiements effectifs. Les États-unis apparaissaient comme la seule puissance de premier rang, en combinant qualité, quantité – leurs trois forces aériennes restent dans le top 10 global – et ambitions mondiales.
Reste que la carte mondiale de la puissance aérienne est aussi appelée à évoluer, certains États faisant des progrès rapides et importants. La Chine et la Russie, en particulier, font montre d’un réel rattrapage capacitaire, il est vrai en venant de loin, dans les aptitudes tactiques et la maîtrise de missions non élémentaires pour la première ; dans celle des fondamentaux individuels pour la deuxième. D’autres États connaissent des évolutions rapides, comme l’algérie, pour ce qui concerne les capacités de combat à distance et plus généralement
A2/AD (Anti Access/area Denial) (8) ; d’autres encore étoffant leurs savoir-faire dans les opérations de contre-guérilla, au creuset des conflits dans lesquels ils sont engagés. Dans le même temps, la plupart des États connaissant une baisse qualitative ne font que confirmer une tendance déjà observée dans les années 1990 et 2000. Encore doit-elle être relativisée. Le quasi-abandon des capacités de combat à haute performance en Amérique latine, par exemple, est compensé par de réels progrès dans les opérations d’appui contre-guérilla ou contre-narcotiques (9).
Le maintien d’une capacité de combat performante et de deuxième rang doit donc se penser comme « en dispute » dès lors que l’espace de compétition pour la puissance aérienne devient d’autant plus dynamique que les voies de la puissance se diversifient. Le développement des capacités antiaériennes est noté depuis une bonne quinzaine d’années, soutenu par la volonté russe ou chinoise d’exporter des systèmes de bonne qualité, eux-mêmes de plus en plus souvent sous la forme de systèmes intégrés (IADS – Integrated Air Defense Systems). Aux systèmes double digits (SA-10 et au-delà), il faut ajouter les systèmes chinois, mais aussi leurs variantes/copies iraniennes – comme en témoigne l’aptitude de Téhéran à cibler précisément un RQ-4 américain opérant à haute altitude alors qu’un autre appareil de Washington vole à proximité. Il en est au demeurant de même en matière de munitions de précision, qui se sont diversifiées et diffusées dans nombre de forces aériennes. Les capacités air-air elles-mêmes «s’épaississent» au-delà de la seule disposition d’appareils et de missiles plus performants. Les capacités radars, aéroportées ou non, connaissent de vraies évolutions, qui tireront probablement directement parti de l’intelligence artificielle et de ses progrès. Il n’est plus inimaginable d’envisager de plus petits appareils de détection avancée(10); ni
L’obtention de capacités n’est pas automatique, elle nécessite une appropriation qui est variable selon les pays, et qui a donc une incidence directe sur la distribution de la puissance aérienne à l’échelle mondiale.
même des réseaux de drones jouant un rôle de détection aérienne précoce. De plus, si ces développements s’opèrent sur le haut du spectre, le « bas » n’est pas non plus à négliger, à au moins deux égards. D’une part, l’usage de drones de tous types se généralise : microdrones ou drones tactiques sont de plus en plus fréquemment observés dans les forces, régulières ou non. Si l’on pourrait se dire que la question est surtout problématique pour les forces terrestres – en rognant leurs avantages comparatifs en termes de surprise ou de combat de nuit –, elle touche surtout aux usages de la troisième dimension en tant que vecteur de liberté de manoeuvre. Au demeurant, elle pourrait également toucher la puissance aérienne au sens plus large des usages civils : des survols à proximité de l’aéroport d’heathrow en décembre 2018 et janvier 2019 ont conduit à l’arrêt temporaire des opérations d’une des plus grandes plates-formes aéroportuaires d’europe. En 2017 et 2018, des incidents de ce type ont également eu lieu à Gatwick, à Lisbonne, à New Delhi ou encore à Stockholm. D’autre part, les espaces aériens sont appelés à se charger au fur et à mesure d’un usage de plus en plus important d’artillerie à longue portée – laquelle connaît également une diffusion mondiale. Dans les deux cas de figure, la question du contrôle des espaces va devenir centrale. Elle posera de redoutables problèmes de coordination et d’intégration des capacités de détection et d’action.
QUELS DÉFIS ?
Le monde ne devient donc pas uniquement plus maritime : il est également plus aérien, ce qui pose de réels défis pour nombre de forces, à commencer par l’armée de l’air. Le premier est indubitablement celui de la masse. La France n’a pas à rougir en termes d’activité aérienne : comme dans le domaine naval, elle compense une masse relativement faible par son utilisation, là où d’autres forces aériennes plus volumineuses sur le papier affichent des taux de disponibilité et d’engagement très faibles. Cependant, au-delà du maintien en condition opérationnelle, une stratégie de compensation massique pourrait trouver sa concrétisation avec le SCAF. L’usage des remote carriers/loyal wingmen/effecteurs déportés accompagnant les NGF (New Generation Fighter) pilotés va densifier les forces, augmentant les possibilités d’action pour chaque sortie. Le chantier est aussi passionnant qu’immense : quels drones, pour quelles missions, dans quelles configurations, avec quels porteurs (sol ? NGF ? A400M ?), avec quelles charges utiles et quelles architectures de déploiement ?
Le deuxième défi touche aux effecteurs terminaux : les munitions et les armements. Dans le domaine air-air, le Meteor comme les MICA NG confèrent des capacités qui – c’est suffisamment rare pour le souligner – dépassent même celles des États-unis. Sur le plan air-sol, les travaux se poursuivent au sein de l’armée de l’air comme chez les industriels. Si la France s’oriente vers des combinaisons de missiles de croisière subsoniques et supersoniques, elle ne délaisse pas, parallèlement, d’autres voies, comme l’armement à énergie dirigée(11). MBDA travaille également sur des systèmes adaptés aux environnements A2/ AD, avec les Smart Glider et Smart Cruiser, dotés de guidages multimodes. Reste cependant à voir si, derrière l’effervescence conceptuelle, les commandes suivront. C’est une question de cohérence capacitaire : le SCAF ne peut être réduit au NGF, ni même à sa combinaison avec les remote carriers.
Jusque-là, il s’agit de rendre plus efficientes des opérations aériennes relativement classiques. Mais le troisième défi est nettement plus complexe, en ce qu’il touche aux opérations multidomaines. D’emblée, elles innervent le SCAF : impossible de le penser sans prendre en compte l’architecture logicielle et informatique, en matière de liaisons de données, de capacités IA et de protection des réseaux ainsi créés, permettant aux remote carriers de suivre les dispositifs aériens dans lesquels ils seront engagés, qu’ils soient nationaux ou multinationaux. De facto, la perspective du SCAF est aussi celle de voir l’allemagne ou l’espagne prêter
Le maintien d’une capacité de combat performante et de deuxième rang doit se penser comme «en dispute» dès lors que l’espace de compétition pour la puissance aérienne devient d’autant plus dynamique que les voies de la puissance se diversifient.
des effecteurs déportés à la France – avec des conséquences politiques en cas de pertes moins significatives que celles de NGF. Mais l’affaire va plus loin. Disposer de tels systèmes permet également d’imaginer des environnements pleinement interopérables avec un système comme SCORPION, ce qui pourrait révolutionner l’appui au sol par exemple. D’autres applications sont également envisageables, en matière de guerre électronique par exemple. Face à la densité de drones ISR que pourraient mettre en oeuvre des adversaires étatiques, il serait imaginable de créer des réseaux persistants
Les logiques multidomaines par l’intermédiaire des réseaux offrent la possibilité de passer de l’actuelle logique interarmées – avec des « passerelles » entre armées qui ne sont pas toujours optimales – à une vraie logique d’intégration les mettant en pleine synergie.
de brouillage par l’intermédiaire de tout ou partie d’un déploiement SCAF, permettant de protéger les forces terrestres d’un ciblage d’artillerie. C’est également la possibilité de penser l’espace aérien dans sa globalité, y compris dans la très délicate question de la déconfliction. Plus globalement, ces logiques multidomaines par l’intermédiaire des réseaux offrent la possibilité de passer de l’actuelle logique interarmées – avec des « passerelles » entre armées qui ne sont pas toujours optimales – à une vraie logique d’intégration les mettant en pleine synergie (12). In fine, derrière la concrétisation des espoirs techniques, le véritable enjeu sera certainement celui de l’imagination stratégique.
Notes
(1) Cité par Hervé Coutau-bégarie, Traité de stratégie, 7e éd., Isc/economica, Paris, 2011, p. 806. (2) Peter Adey, Mark Whitehead et Alison J. Williams (dir.), From Above. War, Violence and Verticality, Hurst, Londres, 2013.
(3) Laurent Henninger, « Espaces fluides et espaces solides : nouvelle réalité stratégique ? », Revue Défense Nationale, n° 753, octobre 2012; Laurent Henninger, « Le fluide et le solide. De la compréhension de l’espace à une nouvelle révolution militaire? », Défense & Sécurité Internationale, no 89, février 2013.
(4) Ainsi, « les espaces fluides ne sont pas selon moi assimilables et encore moins réductibles aux Global Commons, notion essentiellement juridique, et donc d’un usage bien trop limité ». Laurent Henninger, « Le fluide et le solide. De la compréhension de l’espace à une nouvelle révolution militaire? », op. cit., p. 45.
(5) Le 5 septembre 1987, les forces tchadiennes dévastent ainsi la base libyenne de Maaten al-sarra, éliminant le gros des capacités de Tripoli dans la région et lui interdisant tout mouvement significatif. L’attaque cause 1713 morts libyens (300 soldats sont faits prisonniers), le reliquat fuyant dans le désert. Les Tchadiens détruisent également 26 avions et hélicoptères, 70 chars, 30 transports de troupes et 8 radars, en plus des deux pistes de la base. Voir notamment Emmanuel Vivenot, « Les attaques terrestres de bases aériennes : du Blitzkrieg à Camp Bastion », Défense & Sécurité Internationale,
hors-série no 42, juin-juillet 2015.
(6) En particulier avec les travaux de Zhu Hui (Force aérienne stratégique, non traduit du chinois, Pékin, 2009). Plus largement, voir Richard P. Hallion, R oger Cliff et P hillip C. Saunders (dir.), The Chinese Air Force: Evolving Concepts, Roles, and Capabilities,
National Defense University Press, Washington, 2012.
(7) Hervé Coutau-bégarie, Traité de stratégie, op. cit.
(8) Laurent Touchard, « L’évolution des forces armées algériennes », Défense & Sécurité Internationale, no 131, septembre-octobre 2017.
(9) Philippe Langloit, « Amérique centrale : des forces aériennes fantomatiques », Défense & Sécurité Internationale, no 137, septembre-octobre 2018.
(10) À l’instar de la récente proposition d’intégration d’un radar IAI/ELTA sur un petit bizjet Embraer Praetor.
(11) Voir Olivier Taprest (entretien), « Une flotte en pleine évolution », Défense & Sécurité Internationale, hors-série no 66, juin-juillet 2019.
(12) Une telle évolution tendrait par ailleurs à aller dans un sens historique. Voir Joseph Henrotin, L’aipower au 21e siècle. Enjeux et perspectives de la stratégie aérienne, coll. « RMES », Bruylant, Bruxelles, 2005.