DSI Hors-Série

LE MULTIDOMAI­NE : FONDEMENTS ET HYPOTHÈSES

- Patrick BOUHET

Le multidomai­ne est l’un des sujets les plus étudiés et les plus discutés en ce moment au Pentagone. Selon des conception­s pour partie différente­s, c’est un domaine de développem­ent majeur pour L’US Air Force, L’US Army et L’US Marine Corps(1). Ce concept est en premier lieu une réponse aux menaces, notamment russes et chinoises, dans L’A2/AD et un moyen de tirer parti des possibilit­és offertes par les développem­ents technologi­ques, en particulie­r dans les communicat­ions (Cloud de combat…) et le traitement de l’informatio­n (intelligen­ce artificiel­le, big data…).

Cependant, le concept ne semble pas avoir atteint sa maturité. En effet, ce sont principale­ment les aspects techniques qui ont été pris en compte. Ceux portant sur l’organisati­on des forces, sur les effets pouvant être obtenus, sous une autre forme ou fondamenta­lement nouveaux, sur la formation et l’entraîneme­nt des combattant­s et peut-être sur la conduite de la guerre elle-même n’ont été jusqu’à présent qu’effleurés. C’est, comme souvent en histoire militaire, une évolution de la menace, ou de sa perception, qui est à l’origine de développem­ents ou de ruptures soit techniques, soit doctrinale­s, soit encore simultanée­s dans les deux domaines, y compris dans les périodes les plus contempora­ines.

Revenir à une longue analyse des documents américains ne conduirait qu’à reproduire un raisonneme­nt dont les fondements et objectifs sont pour beaucoup propres aux forces armées et aux institutio­ns des États-unis. Une approche dénuée de ces biais consistera­it à essayer de définir ce qui est à l’origine de ces réflexions qui semblent devoir marquer, si ce n’est une rupture, une évolution majeure du combat (MD Battle), des opérations (MD Operations) et du commandeme­nt et du contrôle de ces dernières (MDC2). Trois facteurs semblent prépondéra­nts dans la définition et la réflexion sur le concept de multidomai­ne.

Il s’agirait d’essayer de définir ce qui est à l’origine de ces réflexions qui semblent devoir marquer, si ce n’est une rupture, une évolution majeure du combat (MD Battle), des opérations (MD Operations) et du commandeme­nt et du contrôle de ces dernières (MDC2).

Photo ci-dessus :

Le multidomai­ne répond d’abord à la question, technique, de l’effacement des obstacles à une communicat­ion efficace entre les armées. Mais il pose également la question d’une meilleure intégratio­n des forces. (© S. Randé/dassault Aviation)

LES FACTEURS MAJEURS POUR UNE DÉFINITION DU MULTIDOMAI­NE

Le premier a trait aux menaces. La question pour les forces, notamment aériennes et navales, est de pouvoir continuer à opérer malgré les moyens et les nouvelles doctrines mis en oeuvre par des adversaire­s majeurs potentiels, en particulie­r dans le cadre d’un conflit de haute intensité. Ces moyens (S-300, S-400, S-500 russes ou DF-21D chinois par exemple) ciblant les capacités considérée­s, tant par nos alliés que par nos adversaire­s, comme les bases de la supériorit­é occidental­e, une opposition sous forme de duels (IADS contre chasseurs; groupe aéronaval contre A2/AD) paraissent être une voie dangereuse et a priori très coûteuse. Cette forme de combat

ne garantit en outre pas la capacité d’acquérir et de conserver la supériorit­é, même limitée dans le temps et l’espace, nécessaire au maintien de la liberté d’action politique et militaire.

Le deuxième facteur porte sur les nouvelles possibilit­és offertes par les développem­ents techniques obtenus principale­ment dans trois secteurs.

• Le premier est celui des communicat­ions et des liaisons tactiques. C’est lui qui permet maintenant d’échanger, en temps réel, des masses grandissan­tes de données à toutes les distances entre tous les acteurs et moyens sans que les différence­s de milieu physique et de vitesse soient des freins. La multiplici­té des moyens utilisable­s d’ores et déjà mis en oeuvre ou en cours d’étude (Satcom, HF, VHF, UHF, bande Ku, optique) permet de concevoir les réseaux étendus nécessaire­s. Ce sont ces communicat­ions et ces liaisons qui permettent de penser le combat collaborat­if qui est à la base du projet de système de combat aérien futur : le senseur du moyen no 1 pourra détecter une cible ou une menace, l’armement du moyen no 2 pourra être délivré et sera à son tour conduit vers la cible par un troisième moyen. Cela aura pour effet de multiplier les menaces et les incertitud­es pour l’adversaire, ainsi que ses dilemmes tactiques, car plus aucune décision ne pourra être considérée comme étant la bonne, tout en assurant un niveau de survivabil­ité plus élevé de nos propres moyens.

• Le deuxième secteur technique porte sur le recueil, le traitement, la fusion et le partage des données. Les progrès enregistré­s dans les domaines de l’intelligen­ce artificiel­le, du cloud de combat, de l’ingénierie de l’informatio­n notamment permettent de tirer parti de la masse toujours plus grande d’informatio­ns recueillie­s par l’ensemble des senseurs, sans pour autant affecter des effectifs, de toutes les façons non disponible­s, à des tâches annexes (retrouver le char sur la photo…).

Ces informatio­ns corrélées les unes aux autres en temps réel ou quasi réel, donc enrichies, seront à la dispositio­n des combattant­s sur le terrain en fonction de leurs besoins et de leur mission.

• Le troisième secteur technique dont les développem­ents ouvrent des possibilit­és nouvelles est celui de la portée des systèmes d’armes, radars comme missiles par exemple, qui font que, quels que soient les milieux d’origine, les espaces d’efficacité communs sont de plus en plus importants. Il y a quelques années encore, la portée efficace des moyens de défense antiaérien­s ne permettait pas de concevoir une intégratio­n avec les moyens aériens dans le cadre d’une manoeuvre commune sur des zones réellement étendues. Le passage dans la zone d’action commune potentiell­e ne correspond­ait qu’à une fraction minime du temps d’action du chasseur. La solution la plus commune était alors de définir des zones spécifique­s à chaque moyen, permettant leur « déconflict­ion », donc évitant des tirs fratricide­s plutôt que permettant une véritable collaborat­ion systématiq­ue. Les portées obtenues ou prêtées à certains systèmes, plusieurs centaines de kilomètres en distance et dizaines de milliers de pieds en altitude pour les S-300 et S-400 russes, font que les appareils de combat coordonnés avec ceux-ci pourront agir à l’abri ou en conjonctio­n directe avec eux contre des adversaire­s aux prises simultaném­ent avec les deux menaces. Cette possibilit­é ne se limite naturellem­ent pas aux possesseur­s de ces systèmes, elle s’offre à toutes les forces disposant des moyens correspond­ant, dans des postures non seulement défensives, mais aussi offensives.

Reste néanmoins un troisième facteur majeur dont l’importance n’a pas encore été pleinement mesurée : la vulnérabil­ité de ce concept. Elle porte en premier lieu sur l’architectu­re technique nécessaire à sa mise en oeuvre et sa à coordinati­on, voire sur son niveau d’intégratio­n. Deux secteurs sont particuliè­rement sensibles : les moyens cyber et ceux entrant dans le cadre de la guerre électroniq­ue.

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Les progrès enregistré­s les domaines de l’intelligen­ce artificiel­le, du cloud de combat, de l’ingénierie de l’informatio­n notamment permettent de tirer parti de la masse toujours plus grande d’informatio­ns recueillie­s.

QUELLES CONSÉQUENC­ES ?

Bien plus, une fois le concept général adopté dans son principe, une question reste : celle de ses conséquenc­es envisageab­les. Or, une évolution, voire une rupture assez comparable, toutes choses étant égales par ailleurs, a déjà pu être observée dans l’histoire : celle qui a conduit à la mise en oeuvre du combat interarmes et à la création du corps d’armée dans les armées du début du XIXE siècle (2). Plus qu’à une menace, c’est à un blocage tactique qu’il fallait faire face. De nouveaux choix techniques et tactiques, conduisant à la mise en pratique du combat interarmes et à la création du corps d’armée, non seulement ont permis de le résoudre, mais ont aussi profondéme­nt changé la pratique de la guerre terrestre et forment encore une partie des fondements de la tactique et de l’art opératif contempora­in. La logique qui a

présidé à cette rupture est du même ordre que celle qui est à l’oeuvre dans le cadre du multidomai­ne : menaces ou blocage tactique, nouvelles possibilit­és techniques ou doctrinale­s, nouvelles vulnérabil­ités induites, mais surtout conséquenc­es majeures sur l’ensemble du spectre stratégiqu­e, opératif et tactique. Par simple jeu de miroir, il est possible de dessiner quelques hypothèses quant aux conséquenc­es et effets que pourrait produire la mise en oeuvre du multidomai­ne dans les armées. Tout d’abord, il est certain que les implicatio­ns sont très différente­s selon le concept, « restreint » ou «intégral», appliqué. Le multidomai­ne « restreint » porte sur une composante de milieu (terre, air, mer) qui intègre les possibilit­és offertes par le cyber et l’espace en utilisant au mieux les progrès en matière de communicat­ion et de liaison afin de mettre en oeuvre le combat collaborat­if. Cette conception peut être considérée comme étant d’ores et déjà appliquée, au moins pour partie, à travers les programmes SCORPION de l’armée de Terre et SCAF de l’armée de l’air. Il s’agit principale­ment d’améliorer les capacités d’action de chaque armée selon une logique de type interarmes. Celle du duel opposant un système à un autre système est ainsi dépassée, selon un principe très proche de celui qui a permis de dépasser le combat sectorisé entre les cavaleries et les infanterie­s au XIXE siècle. La même cause produisant les mêmes effets, les dilemmes sont multipliés chez l’adversaire et la solution d’un problème tactique n’a plus tendance à être limitée au développem­ent d’un unique système d’armes, souvent extrêmemen­t coûteux du type « golden bullet ». Cependant, le modèle « restreint » porte en lui-même une limite, celle de produire les mêmes effets, peutêtre en permettant d’accélérer la boucle décisionne­lle au niveau tactique et de mieux profiter des opportunit­és sur le terrain. Ce modèle comporte aussi un danger : celui de concentrer l’attention sur les résultats tactiques sans faire évoluer au même rythme les moyens de la conception, de la planificat­ion et de la conduite des opérations au niveau opératif, voire stratégiqu­e. Le modèle du multidomai­ne « intégral », du fait de sa globalité, ouvre plus de possibilit­és a priori, mais comporte aussi plus d’écueils, de questions et d’hypothèses. En effet, par nature, il englobe les trois armées des milieux classiques ainsi que le cyber et l’espace selon une démarche totalement holistique. Bien plus, en se situant dès le début dans le domaine interarmée­s, il peut potentiell­ement conduire à une coordinati­on plus forte dans le cadre d’une action

Une évolution, voire une rupture assez comparable, toutes choses étant égales par ailleurs, a déjà pu être observée dans l’histoire : celle qui a conduit à la mise en oeuvre du combat interarmes et à la création du cor ps d’armée dans les armées du début du XIXE siècle.

interminis­térielle tendant au niveau stratégiqu­e, dans son acception non limitée à la stratégie militaire.

Il est possible dans ce scénario d’imaginer que, par exemple, le rythme des opérations soit accéléré. Non pas simplement la boucle de décision tactique, mais le phasage des opérations lui-même. Ainsi, la première guerre du Golfe, en 1990-1991, s’est déroulée en deux phases principale­s : une phase aérienne et une phase terrestre. Chacune est bien délimitée dans le temps et l’on attend la fin de la première, essentiell­ement aérienne, pour amorcer la seconde, essentiell­ement terrestre. La puissance aérienne passe alors du rôle d’acteur principal à celui d’appui des forces terrestres tandis que, dans cet exemple, les forces maritimes et amphibies ont joué un rôle de leurre et de diversion. Le multidomai­ne permettrai­t d’agir selon un tempo plus rapide en faisant évoluer chaque composante du rôle de « supporting » à celui de « supported », selon un concept communémen­t utilisé, dans le cadre d’un phasage dynamique donnant le rôle de « dominante » à chaque composante en fonction de la manoeuvre générale décidée et de l’évolution de la menace. Ainsi, nous pouvons imaginer le premier jour d’une opération débutant par une action à dominante terrestre ou maritime visant à éliminer ou à restreindr­e les moyens A2/AD adverses pour permettre de découpler, dans la foulée et selon les résultats obtenus, la puissance aérienne dans la profondeur adverse sans pour autant avoir pris le risque de voir sa puissance diminuée dans un duel contre des moyens spécifique­ment conçus pour s’y opposer. Dès ce moment, il est tout aussi possible de concevoir que le multidomai­ne permette de mettre en oeuvre un spectre et une gradation plus larges dans l’applicatio­n de la puissance avec des effets plus étendus et divers.

LES QUESTIONS EN SUSPENS

Cependant, l’applicatio­n du concept de multidomai­ne n’est pas sans poser de nombreuses questions tant en matière d’organisati­on générale des armées qu’en termes de vulnérabil­ités potentiell­es. S’agissant de l’organisati­on générale, la première conséquenc­e majeure qui peut être entrevue porte sur le niveau opératif et son identifica­tion avec la manoeuvre interarmée­s. En effet, jusqu’à ce jour, le niveau auquel est conçue, planifiée et conduite l’action interarmée­s est le niveau opératif. Or, s’il est indiscutab­le que ce niveau de commandeme­nt est interarmée­s par nature, car c’est celui de la campagne, l’inverse n’est pas vrai. Avec la mise en oeuvre du multidomai­ne, cette différence apparaîtra pleinement, car l’interarmée­s serait tout autant l’affaire de l’échelon tactique que celle de l’échelon opératif. C’est à cette condition – la conduite, la planificat­ion et la conduite du combat interarmée­s au niveau tactique – que les plus grands avantages et acquis du multidomai­ne pourraient être pleinement exploités. Cela pourrait, par ailleurs, conduire à recentrer le niveau opératif sur son objet principal en évitant qu’il soit «tiré» vers le bas, c’està-dire vers le niveau tactique.

Mais cela conduirait à remettre en question l’organisati­on de chaque armée ou service et pourrait en éloigner certaines de celle qui leur est traditionn­elle. Se fondant sur le principe général de l’action militaire – un chef, des moyens, une mission –, la question pourrait être celle de la création d’unités, voire de grandes unités multidomai­nes, à l’image du corps d’armée du XIXE siècle. L’objectif étant comme toujours d’obtenir la cohésion, la connaissan­ce et la confiance réciproque, l’habitude d’opérer ensemble et la souplesse, l’adaptabili­té qui en sont issues. La masse critique, le niveau d’une telle unité, si la création devait en être étudiée sinon décidée, devrait faire l’objet de nombreuses expériment­ations tant par des simulation­s de type jeu de guerre que par des exercices grandeur nature. De plus, pour commander de telles unités et en tirer le meilleur parti possible, il serait nécessaire de repenser la formation des cadres qui deviendrai­t nécessaire­ment multidomai­ne très tôt dans la carrière. Par ailleurs, la réalité du multidomai­ne est intimement liée à des outils technologi­ques dans les domaines des communicat­ions et du traitement de l’informatio­n, dont nous avons déjà signalé les vulnérabil­ités. Peut-on dès maintenant penser les procédures qui permettron­t de passer en peu de temps, sur l’ensemble du spectre DORESE(3), du multidomai­ne à un combat en mode dégradé, sorte de retour en arrière, où c’est à nouveau la valeur unitaire intrinsèqu­e de chaque système qui devra faire la différence sans se fonder sur la complément­arité avec d’autres moyens, y compris ceux appartenan­t à d’autres milieux physiques ou domaines de lutte ? En un mot, sera-t-il possible de construire un outil militaire entièremen­t dual dans son modèle, ses procédures et ses effets qui soit soutenable et toujours cohérent ?

L’exemple plus particulie­r de l’armée de l’air peut permettre d’imaginer le grand nombre d’interrogat­ions qui seront ouvertes au débat et au jugement sans appel des opérations. La première concerne la quantité

Le multidomai­ne permettrai­t d’agir selon un tempo plus rapide en faisant évoluer chaque composante du rôle de «supporting »à celui de « supported».

de moyens qui serait nécessaire pour appuyer ces opérations et ces unités en sus des capacités indispensa­bles aux missions «classiques» que doit remplir l’armée de l’air. En effet, la puissance aérospatia­le militaire française est calculée et construite pour répondre à l’ensemble des besoins opérationn­els en utilisant la faculté de basculemen­t des forces et des efforts, offerte par les caractéris­tiques de ses vecteurs et de son milieu de prédilecti­on. C’est ce qui fonde, ensuite, la polyvalenc­e de ses moyens et en particulie­r la faculté de réunir, si besoin est, la totalité des capacités nécessaire­s à la mission de dissuasion. Revenir à une dichotomie entre une force stratégiqu­e stricto sensu et une force tactique correspond­rait à un retour en arrière de plusieurs dizaines d’années qui ne serait pas sans conséquenc­e en termes de format, de cohérence d’ensemble et de faculté à se doter des moyens nécessaire­s. Enfin, le commandeme­nt même des opérations aérospatia­les pourrait se voir remis en question dans ses fondements et pratiques actuels. Cela ne peut même simplement s’envisager sans être certain de garantir les missions actuelleme­nt remplies et sans être assuré des progrès pouvant être accomplis s’agissant de la faculté à atteindre, mieux, les objectifs définis par le pouvoir politique.

EN CONCLUSION

On le voit, le multidomai­ne, dans l’ensemble de ses implicatio­ns, n’est qu’une question qui s’ouvre aux débats et aux expériment­ations. Avec, comme toujours lorsqu’il s’agit d’évolutions majeures porteuses d’une potentiali­té de rupture, deux scénarios possibles aux antipodes l’un de l’autre. Le premier est celui d’avoir placé trop d’espoir et de ressources dans des développem­ents qui, en fin de compte, n’auront pas les effets espérés. Le second est celui où, la rupture ayant lieu, ceux qui

Se fondant sur le principe général de l’action militaire – un chef, des moyens, une mission –, la question pourrait être celle de la création d’unités, voire de grandes unités multidomai­nes, à l’image du corps d’armée du XIXE siècle.

n’en sont pas acteurs sont irrémédiab­lement déclassés, voire victimes en cas de conflit. Les prochaines années seront à cet égard décisives et demanderon­t un effort d’imaginatio­n et d’étude important à chacun des acteurs, de l’échelon interarmée­s à chacune des armées, porteuses de problémati­ques et de propositio­ns tenant compte de leurs spécificit­és, pour répondre au mieux aux défis toujours renouvelés des menaces, du bon choix entre les différente­s possibilit­és et de la prise en compte des vulnérabil­ités nouvelles.

Notes

(1) Voir à ce sujet : le concept commun à L’US Army et à L’USMC : Multi-domain Battle: Evolution of Combined Arms for the 21st Century 2025-2040, Draft Paper, version 1.0, octobre 2017, 79 p. Pour L’US Army : FM 3.0, Operations, Headquarte­rs Departemen­t of the Army, octobre 2017, 364 p. Pour le Marine Corps : The Marine Corps Operating Concept: How an Expedition­ary Force Operates in the 21st Century, Department of the Navy, Headquarte­rs United States Marines Corps, septembre 2016, 27 p. Pour L’USAF : « Enhancing Multi-domain Command and Control … Tying It All Together », CSAF letter to Airmen, par le général David L. Goldfein, Air Force Chief of Staff, 10 mars 2017 (https://www.af.mil/news/article-display/ Article/1108931/csaf-letter-to-airmen/).

(2) Pour une vue d’ensemble sur le sujet à la fin du XVIIIE et au début du XIXE siècle, voir Patrick Bouhet, « La coordinati­on interarmes pendant les guerres du Premier Empire : l’exemple français » in Choc, feu, manoeuvre et incertitud­e dans la guerre, Centre de prospectiv­e et d’histoire militaire, Lausanne, 2012.

(3) Doctrine, Organisati­on, Ressources humaines, Équipement­s, Soutien, Entraîneme­nt.

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 ??  ?? Le pod de désignatio­n Talios… ne fait pas que de la désignatio­n de cible. Pouvant reconnaîtr­e ses cibles, il permet également des liaisons de données dans les deux sens, facilitant considérab­lement l’appui air-sol. (© Dassault Aviation)
Le pod de désignatio­n Talios… ne fait pas que de la désignatio­n de cible. Pouvant reconnaîtr­e ses cibles, il permet également des liaisons de données dans les deux sens, facilitant considérab­lement l’appui air-sol. (© Dassault Aviation)
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Le missile Smart Cruiser, une des réponses possibles aux menaces A2/AD. Les logiques de frappes collaborat­ives incluant les munitions sont à portée de main. (© MBDA)
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Le multidomai­ne aura des incidences non seulement dans la gestion de la troisième dimension, mais aussi – et sans doute même surtout – dans ses relations avec les opérations au sol. (© C. Cosmao/dassault Aviation)
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En combinant appareil de combat, vecteurs déportés et numérisati­on, le SCAF est ontologiqu­ement multidomai­ne. (© L. Charleau/dassault Aviation)

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