LE MULTIDOMAINE : FONDEMENTS ET HYPOTHÈSES
Le multidomaine est l’un des sujets les plus étudiés et les plus discutés en ce moment au Pentagone. Selon des conceptions pour partie différentes, c’est un domaine de développement majeur pour L’US Air Force, L’US Army et L’US Marine Corps(1). Ce concept est en premier lieu une réponse aux menaces, notamment russes et chinoises, dans L’A2/AD et un moyen de tirer parti des possibilités offertes par les développements technologiques, en particulier dans les communications (Cloud de combat…) et le traitement de l’information (intelligence artificielle, big data…).
Cependant, le concept ne semble pas avoir atteint sa maturité. En effet, ce sont principalement les aspects techniques qui ont été pris en compte. Ceux portant sur l’organisation des forces, sur les effets pouvant être obtenus, sous une autre forme ou fondamentalement nouveaux, sur la formation et l’entraînement des combattants et peut-être sur la conduite de la guerre elle-même n’ont été jusqu’à présent qu’effleurés. C’est, comme souvent en histoire militaire, une évolution de la menace, ou de sa perception, qui est à l’origine de développements ou de ruptures soit techniques, soit doctrinales, soit encore simultanées dans les deux domaines, y compris dans les périodes les plus contemporaines.
Revenir à une longue analyse des documents américains ne conduirait qu’à reproduire un raisonnement dont les fondements et objectifs sont pour beaucoup propres aux forces armées et aux institutions des États-unis. Une approche dénuée de ces biais consisterait à essayer de définir ce qui est à l’origine de ces réflexions qui semblent devoir marquer, si ce n’est une rupture, une évolution majeure du combat (MD Battle), des opérations (MD Operations) et du commandement et du contrôle de ces dernières (MDC2). Trois facteurs semblent prépondérants dans la définition et la réflexion sur le concept de multidomaine.
Il s’agirait d’essayer de définir ce qui est à l’origine de ces réflexions qui semblent devoir marquer, si ce n’est une rupture, une évolution majeure du combat (MD Battle), des opérations (MD Operations) et du commandement et du contrôle de ces dernières (MDC2).
Photo ci-dessus :
Le multidomaine répond d’abord à la question, technique, de l’effacement des obstacles à une communication efficace entre les armées. Mais il pose également la question d’une meilleure intégration des forces. (© S. Randé/dassault Aviation)
LES FACTEURS MAJEURS POUR UNE DÉFINITION DU MULTIDOMAINE
Le premier a trait aux menaces. La question pour les forces, notamment aériennes et navales, est de pouvoir continuer à opérer malgré les moyens et les nouvelles doctrines mis en oeuvre par des adversaires majeurs potentiels, en particulier dans le cadre d’un conflit de haute intensité. Ces moyens (S-300, S-400, S-500 russes ou DF-21D chinois par exemple) ciblant les capacités considérées, tant par nos alliés que par nos adversaires, comme les bases de la supériorité occidentale, une opposition sous forme de duels (IADS contre chasseurs; groupe aéronaval contre A2/AD) paraissent être une voie dangereuse et a priori très coûteuse. Cette forme de combat
ne garantit en outre pas la capacité d’acquérir et de conserver la supériorité, même limitée dans le temps et l’espace, nécessaire au maintien de la liberté d’action politique et militaire.
Le deuxième facteur porte sur les nouvelles possibilités offertes par les développements techniques obtenus principalement dans trois secteurs.
• Le premier est celui des communications et des liaisons tactiques. C’est lui qui permet maintenant d’échanger, en temps réel, des masses grandissantes de données à toutes les distances entre tous les acteurs et moyens sans que les différences de milieu physique et de vitesse soient des freins. La multiplicité des moyens utilisables d’ores et déjà mis en oeuvre ou en cours d’étude (Satcom, HF, VHF, UHF, bande Ku, optique) permet de concevoir les réseaux étendus nécessaires. Ce sont ces communications et ces liaisons qui permettent de penser le combat collaboratif qui est à la base du projet de système de combat aérien futur : le senseur du moyen no 1 pourra détecter une cible ou une menace, l’armement du moyen no 2 pourra être délivré et sera à son tour conduit vers la cible par un troisième moyen. Cela aura pour effet de multiplier les menaces et les incertitudes pour l’adversaire, ainsi que ses dilemmes tactiques, car plus aucune décision ne pourra être considérée comme étant la bonne, tout en assurant un niveau de survivabilité plus élevé de nos propres moyens.
• Le deuxième secteur technique porte sur le recueil, le traitement, la fusion et le partage des données. Les progrès enregistrés dans les domaines de l’intelligence artificielle, du cloud de combat, de l’ingénierie de l’information notamment permettent de tirer parti de la masse toujours plus grande d’informations recueillies par l’ensemble des senseurs, sans pour autant affecter des effectifs, de toutes les façons non disponibles, à des tâches annexes (retrouver le char sur la photo…).
Ces informations corrélées les unes aux autres en temps réel ou quasi réel, donc enrichies, seront à la disposition des combattants sur le terrain en fonction de leurs besoins et de leur mission.
• Le troisième secteur technique dont les développements ouvrent des possibilités nouvelles est celui de la portée des systèmes d’armes, radars comme missiles par exemple, qui font que, quels que soient les milieux d’origine, les espaces d’efficacité communs sont de plus en plus importants. Il y a quelques années encore, la portée efficace des moyens de défense antiaériens ne permettait pas de concevoir une intégration avec les moyens aériens dans le cadre d’une manoeuvre commune sur des zones réellement étendues. Le passage dans la zone d’action commune potentielle ne correspondait qu’à une fraction minime du temps d’action du chasseur. La solution la plus commune était alors de définir des zones spécifiques à chaque moyen, permettant leur « déconfliction », donc évitant des tirs fratricides plutôt que permettant une véritable collaboration systématique. Les portées obtenues ou prêtées à certains systèmes, plusieurs centaines de kilomètres en distance et dizaines de milliers de pieds en altitude pour les S-300 et S-400 russes, font que les appareils de combat coordonnés avec ceux-ci pourront agir à l’abri ou en conjonction directe avec eux contre des adversaires aux prises simultanément avec les deux menaces. Cette possibilité ne se limite naturellement pas aux possesseurs de ces systèmes, elle s’offre à toutes les forces disposant des moyens correspondant, dans des postures non seulement défensives, mais aussi offensives.
Reste néanmoins un troisième facteur majeur dont l’importance n’a pas encore été pleinement mesurée : la vulnérabilité de ce concept. Elle porte en premier lieu sur l’architecture technique nécessaire à sa mise en oeuvre et sa à coordination, voire sur son niveau d’intégration. Deux secteurs sont particulièrement sensibles : les moyens cyber et ceux entrant dans le cadre de la guerre électronique.
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Les progrès enregistrés les domaines de l’intelligence artificielle, du cloud de combat, de l’ingénierie de l’information notamment permettent de tirer parti de la masse toujours plus grande d’informations recueillies.
QUELLES CONSÉQUENCES ?
Bien plus, une fois le concept général adopté dans son principe, une question reste : celle de ses conséquences envisageables. Or, une évolution, voire une rupture assez comparable, toutes choses étant égales par ailleurs, a déjà pu être observée dans l’histoire : celle qui a conduit à la mise en oeuvre du combat interarmes et à la création du corps d’armée dans les armées du début du XIXE siècle (2). Plus qu’à une menace, c’est à un blocage tactique qu’il fallait faire face. De nouveaux choix techniques et tactiques, conduisant à la mise en pratique du combat interarmes et à la création du corps d’armée, non seulement ont permis de le résoudre, mais ont aussi profondément changé la pratique de la guerre terrestre et forment encore une partie des fondements de la tactique et de l’art opératif contemporain. La logique qui a
présidé à cette rupture est du même ordre que celle qui est à l’oeuvre dans le cadre du multidomaine : menaces ou blocage tactique, nouvelles possibilités techniques ou doctrinales, nouvelles vulnérabilités induites, mais surtout conséquences majeures sur l’ensemble du spectre stratégique, opératif et tactique. Par simple jeu de miroir, il est possible de dessiner quelques hypothèses quant aux conséquences et effets que pourrait produire la mise en oeuvre du multidomaine dans les armées. Tout d’abord, il est certain que les implications sont très différentes selon le concept, « restreint » ou «intégral», appliqué. Le multidomaine « restreint » porte sur une composante de milieu (terre, air, mer) qui intègre les possibilités offertes par le cyber et l’espace en utilisant au mieux les progrès en matière de communication et de liaison afin de mettre en oeuvre le combat collaboratif. Cette conception peut être considérée comme étant d’ores et déjà appliquée, au moins pour partie, à travers les programmes SCORPION de l’armée de Terre et SCAF de l’armée de l’air. Il s’agit principalement d’améliorer les capacités d’action de chaque armée selon une logique de type interarmes. Celle du duel opposant un système à un autre système est ainsi dépassée, selon un principe très proche de celui qui a permis de dépasser le combat sectorisé entre les cavaleries et les infanteries au XIXE siècle. La même cause produisant les mêmes effets, les dilemmes sont multipliés chez l’adversaire et la solution d’un problème tactique n’a plus tendance à être limitée au développement d’un unique système d’armes, souvent extrêmement coûteux du type « golden bullet ». Cependant, le modèle « restreint » porte en lui-même une limite, celle de produire les mêmes effets, peutêtre en permettant d’accélérer la boucle décisionnelle au niveau tactique et de mieux profiter des opportunités sur le terrain. Ce modèle comporte aussi un danger : celui de concentrer l’attention sur les résultats tactiques sans faire évoluer au même rythme les moyens de la conception, de la planification et de la conduite des opérations au niveau opératif, voire stratégique. Le modèle du multidomaine « intégral », du fait de sa globalité, ouvre plus de possibilités a priori, mais comporte aussi plus d’écueils, de questions et d’hypothèses. En effet, par nature, il englobe les trois armées des milieux classiques ainsi que le cyber et l’espace selon une démarche totalement holistique. Bien plus, en se situant dès le début dans le domaine interarmées, il peut potentiellement conduire à une coordination plus forte dans le cadre d’une action
Une évolution, voire une rupture assez comparable, toutes choses étant égales par ailleurs, a déjà pu être observée dans l’histoire : celle qui a conduit à la mise en oeuvre du combat interarmes et à la création du cor ps d’armée dans les armées du début du XIXE siècle.
interministérielle tendant au niveau stratégique, dans son acception non limitée à la stratégie militaire.
Il est possible dans ce scénario d’imaginer que, par exemple, le rythme des opérations soit accéléré. Non pas simplement la boucle de décision tactique, mais le phasage des opérations lui-même. Ainsi, la première guerre du Golfe, en 1990-1991, s’est déroulée en deux phases principales : une phase aérienne et une phase terrestre. Chacune est bien délimitée dans le temps et l’on attend la fin de la première, essentiellement aérienne, pour amorcer la seconde, essentiellement terrestre. La puissance aérienne passe alors du rôle d’acteur principal à celui d’appui des forces terrestres tandis que, dans cet exemple, les forces maritimes et amphibies ont joué un rôle de leurre et de diversion. Le multidomaine permettrait d’agir selon un tempo plus rapide en faisant évoluer chaque composante du rôle de « supporting » à celui de « supported », selon un concept communément utilisé, dans le cadre d’un phasage dynamique donnant le rôle de « dominante » à chaque composante en fonction de la manoeuvre générale décidée et de l’évolution de la menace. Ainsi, nous pouvons imaginer le premier jour d’une opération débutant par une action à dominante terrestre ou maritime visant à éliminer ou à restreindre les moyens A2/AD adverses pour permettre de découpler, dans la foulée et selon les résultats obtenus, la puissance aérienne dans la profondeur adverse sans pour autant avoir pris le risque de voir sa puissance diminuée dans un duel contre des moyens spécifiquement conçus pour s’y opposer. Dès ce moment, il est tout aussi possible de concevoir que le multidomaine permette de mettre en oeuvre un spectre et une gradation plus larges dans l’application de la puissance avec des effets plus étendus et divers.
LES QUESTIONS EN SUSPENS
Cependant, l’application du concept de multidomaine n’est pas sans poser de nombreuses questions tant en matière d’organisation générale des armées qu’en termes de vulnérabilités potentielles. S’agissant de l’organisation générale, la première conséquence majeure qui peut être entrevue porte sur le niveau opératif et son identification avec la manoeuvre interarmées. En effet, jusqu’à ce jour, le niveau auquel est conçue, planifiée et conduite l’action interarmées est le niveau opératif. Or, s’il est indiscutable que ce niveau de commandement est interarmées par nature, car c’est celui de la campagne, l’inverse n’est pas vrai. Avec la mise en oeuvre du multidomaine, cette différence apparaîtra pleinement, car l’interarmées serait tout autant l’affaire de l’échelon tactique que celle de l’échelon opératif. C’est à cette condition – la conduite, la planification et la conduite du combat interarmées au niveau tactique – que les plus grands avantages et acquis du multidomaine pourraient être pleinement exploités. Cela pourrait, par ailleurs, conduire à recentrer le niveau opératif sur son objet principal en évitant qu’il soit «tiré» vers le bas, c’està-dire vers le niveau tactique.
Mais cela conduirait à remettre en question l’organisation de chaque armée ou service et pourrait en éloigner certaines de celle qui leur est traditionnelle. Se fondant sur le principe général de l’action militaire – un chef, des moyens, une mission –, la question pourrait être celle de la création d’unités, voire de grandes unités multidomaines, à l’image du corps d’armée du XIXE siècle. L’objectif étant comme toujours d’obtenir la cohésion, la connaissance et la confiance réciproque, l’habitude d’opérer ensemble et la souplesse, l’adaptabilité qui en sont issues. La masse critique, le niveau d’une telle unité, si la création devait en être étudiée sinon décidée, devrait faire l’objet de nombreuses expérimentations tant par des simulations de type jeu de guerre que par des exercices grandeur nature. De plus, pour commander de telles unités et en tirer le meilleur parti possible, il serait nécessaire de repenser la formation des cadres qui deviendrait nécessairement multidomaine très tôt dans la carrière. Par ailleurs, la réalité du multidomaine est intimement liée à des outils technologiques dans les domaines des communications et du traitement de l’information, dont nous avons déjà signalé les vulnérabilités. Peut-on dès maintenant penser les procédures qui permettront de passer en peu de temps, sur l’ensemble du spectre DORESE(3), du multidomaine à un combat en mode dégradé, sorte de retour en arrière, où c’est à nouveau la valeur unitaire intrinsèque de chaque système qui devra faire la différence sans se fonder sur la complémentarité avec d’autres moyens, y compris ceux appartenant à d’autres milieux physiques ou domaines de lutte ? En un mot, sera-t-il possible de construire un outil militaire entièrement dual dans son modèle, ses procédures et ses effets qui soit soutenable et toujours cohérent ?
L’exemple plus particulier de l’armée de l’air peut permettre d’imaginer le grand nombre d’interrogations qui seront ouvertes au débat et au jugement sans appel des opérations. La première concerne la quantité
Le multidomaine permettrait d’agir selon un tempo plus rapide en faisant évoluer chaque composante du rôle de «supporting »à celui de « supported».
de moyens qui serait nécessaire pour appuyer ces opérations et ces unités en sus des capacités indispensables aux missions «classiques» que doit remplir l’armée de l’air. En effet, la puissance aérospatiale militaire française est calculée et construite pour répondre à l’ensemble des besoins opérationnels en utilisant la faculté de basculement des forces et des efforts, offerte par les caractéristiques de ses vecteurs et de son milieu de prédilection. C’est ce qui fonde, ensuite, la polyvalence de ses moyens et en particulier la faculté de réunir, si besoin est, la totalité des capacités nécessaires à la mission de dissuasion. Revenir à une dichotomie entre une force stratégique stricto sensu et une force tactique correspondrait à un retour en arrière de plusieurs dizaines d’années qui ne serait pas sans conséquence en termes de format, de cohérence d’ensemble et de faculté à se doter des moyens nécessaires. Enfin, le commandement même des opérations aérospatiales pourrait se voir remis en question dans ses fondements et pratiques actuels. Cela ne peut même simplement s’envisager sans être certain de garantir les missions actuellement remplies et sans être assuré des progrès pouvant être accomplis s’agissant de la faculté à atteindre, mieux, les objectifs définis par le pouvoir politique.
EN CONCLUSION
On le voit, le multidomaine, dans l’ensemble de ses implications, n’est qu’une question qui s’ouvre aux débats et aux expérimentations. Avec, comme toujours lorsqu’il s’agit d’évolutions majeures porteuses d’une potentialité de rupture, deux scénarios possibles aux antipodes l’un de l’autre. Le premier est celui d’avoir placé trop d’espoir et de ressources dans des développements qui, en fin de compte, n’auront pas les effets espérés. Le second est celui où, la rupture ayant lieu, ceux qui
Se fondant sur le principe général de l’action militaire – un chef, des moyens, une mission –, la question pourrait être celle de la création d’unités, voire de grandes unités multidomaines, à l’image du corps d’armée du XIXE siècle.
n’en sont pas acteurs sont irrémédiablement déclassés, voire victimes en cas de conflit. Les prochaines années seront à cet égard décisives et demanderont un effort d’imagination et d’étude important à chacun des acteurs, de l’échelon interarmées à chacune des armées, porteuses de problématiques et de propositions tenant compte de leurs spécificités, pour répondre au mieux aux défis toujours renouvelés des menaces, du bon choix entre les différentes possibilités et de la prise en compte des vulnérabilités nouvelles.
Notes
(1) Voir à ce sujet : le concept commun à L’US Army et à L’USMC : Multi-domain Battle: Evolution of Combined Arms for the 21st Century 2025-2040, Draft Paper, version 1.0, octobre 2017, 79 p. Pour L’US Army : FM 3.0, Operations, Headquarters Departement of the Army, octobre 2017, 364 p. Pour le Marine Corps : The Marine Corps Operating Concept: How an Expeditionary Force Operates in the 21st Century, Department of the Navy, Headquarters United States Marines Corps, septembre 2016, 27 p. Pour L’USAF : « Enhancing Multi-domain Command and Control … Tying It All Together », CSAF letter to Airmen, par le général David L. Goldfein, Air Force Chief of Staff, 10 mars 2017 (https://www.af.mil/news/article-display/ Article/1108931/csaf-letter-to-airmen/).
(2) Pour une vue d’ensemble sur le sujet à la fin du XVIIIE et au début du XIXE siècle, voir Patrick Bouhet, « La coordination interarmes pendant les guerres du Premier Empire : l’exemple français » in Choc, feu, manoeuvre et incertitude dans la guerre, Centre de prospective et d’histoire militaire, Lausanne, 2012.
(3) Doctrine, Organisation, Ressources humaines, Équipements, Soutien, Entraînement.