DSI Hors-Série

LA STRATÉGIE DES MOYENS DANS LE MONDE : UNE DIVERSITÉ D’EXPRESSION­S

- Joseph HENROTIN

La technologi­e occupe une place de plus en plus importante dans l’art de la guerre. Elle ne se limite pas aux matériels les plus avancés : nombre de guerres contempora­ines peuvent être menées avec des engins conçus durant la guerre froide (VAB, char Leclerc, Tigre, etc.). Certains pays alignent toujours des chars T-34 de la Deuxième Guerre mondiale et les origines de la mitrailleu­se lourde M-2 de 12,7 mm, qui reste une arme standard pour toutes les armées de L’OTAN, sont à présent centenaire­s. Entre le plus ancien et ce qui est défini comme le plus moderne, comment choisir, sachant que les ressources sont toujours limitées ?

LA STRATÉGIE DES MOYENS : FONCTIONS ET EXPRESSION­S

La stratégie des moyens est l’un des trois piliers de la stratégie militaire, avec la stratégie opérationn­elle et la stratégie déclaratoi­re. Elle vise essentiell­ement à fournir et à entretenir les instrument­s du combat. Elle se traduit :

• par la stratégie génétique, celle de la conception des moyens. Elle répond à la culture technologi­que et stratégiqu­e des acteurs, mais aussi à leurs contrainte­s géostratég­iques (environnem­ent, menaces, systèmes d’alliances, etc.) ;

• par la stratégie logistique, qui permet d’entretenir les moyens à dispositio­n, notamment au travers des processus de MCO (Maintien en Condition Opérationn­elle), d’autant plus essentiels que la sophistica­tion des matériels est importante ;

• par la stratégie industriel­le, qui vise à la mise en place et à l’entretien d’une Base Industriel­le et Technologi­que de Défense (BITD) s’appuyant sur des moyens d’état et/ou privés. Cette BITD offre à l’acteur la mettant en oeuvre une indépendan­ce d’approvisio­nnement plus ou moins importante, tout en ayant une fonction politico-économique dérivée, liée aux exportatio­ns ou à l’investisse­ment public.

Il n’existe pas d’approche unique en stratégie des moyens : elle dépend de la nature, étatique ou non, des acteurs ; mais aussi des menaces auxquelles ils font face ; de la stratégie opérationn­elle retenue ; des contrainte­s géographiq­ues ; de la perception prospectiv­e de l’environnem­ent sécuritair­e (sachant que le cycle de vie d’un équipement, de sa conception à sa sortie de service, peut dépasser cinquante ans); ou encore des choix politiques du moment comme en termes de politiques de défense. On le voit, les variables en la matière sont nombreuses : d’un acteur à l’autre, il n’existe aucune règle précise.

Toute stratégie des moyens est également complexe à mettre en place. L’évolution technologi­que impose une diversific­ation des systèmes qui tend à être exponentie­lle. L’avion

L’évolution technologi­que impose une diversific­ation des systèmes qui tend à être exponentie­lle. L’avion de combat ou le char, annoncés moribonds, restent ainsi au coeur de nombre d’arsenaux ; au même titre que l’armement nucléaire n’a pas rendu caduques les forces convention­nelles.

de combat ou le char, annoncés moribonds, restent ainsi au coeur de nombre d’arsenaux ; au même titre que l’armement nucléaire n’a pas rendu caduques les forces convention­nelles. En fait, si les technologi­es changent, les grandes fonctions restent identiques. En revanche, ces fonctions nécessiten­t un nombre toujours plus considérab­le de systèmes pour être accomplies. In fine, on aboutit à un mille-feuille de besoins, qui s’épaissit au fil du temps.

Dans le même temps, il faut à la fois éviter l’obsolescen­ce et pouvoir moderniser, mais aussi savoir innover… parfois au moyen de sauts génération­nels (de la famille des Puma/ Caracal au NH90 par exemple), mais parfois aussi par évolutions incrémenta­les (typiquemen­t, le VAB Ultima), voire en revenant à des solutions plus traditionn­elles (les téléphones de campagne du Hezbollah). Les choix, en la matière, ne vont pas nécessaire­ment de soi : les contrainte­s sont elles aussi nombreuses.

La conduite de la stratégie des moyens est d’autant plus complexe que la technologi­e n’est pas politiquem­ent neutre. D’une part, des États peuvent acheter des matériels ayant une fonction essentiell­ement symbolique, mais dont la mise en oeuvre s’avère hors de leurs moyens (porte-aéronefs thaïlandai­s, large flotte d’appareils de combat à haute performanc­e dans le Nigeria des années 1970-1980, etc.). D’autre part, le commerce des armes est éminemment politique : fussent-ils moins adaptés, les équipement­s sont aussi un gage diplomatiq­ue, pour celui qui vend comme pour celui qui achète.

Exporter le SCAF n’aura probableme­nt pas la même valeur politique qu’exporter des Caracal – sans même parler des écarts de valeur budgétaire.

Comment évaluer les stratégies des moyens? On peut tenter d’en établir une classifica­tion en distinguan­t 1) les acteurs autosuffis­ants, 2) ceux partiellem­ent suffisants et 3) ceux dépendants. Cette classifica­tion est cependant relative, à deux égards. D’abord, parce qu’elle est susceptibl­e d’évoluer avec le temps. Ensuite, parce qu’elle est contreintu­itive : disposer d’une BITD importante, comme les Israéliens ou les Japonais, ne garantit nullement une autosuffis­ance, parce qu’elle peut être focalisée sur quelques équipement­s (Israël) ou être largement centrée sur la constructi­on sous licence de matériels conçus par d’autres, à des prix inaccessib­les pour nombre d’états (Japon). Partant de là, quel tableau, forcément réducteur, peut-on dresser des stratégies des moyens ?

EUROPE, RUSSIE ET ÉTATS-UNIS

L’europe et le Canada ont procédé, depuis 1989, à des réductions budgétaire­s qui n’ont pas été compensées par les augmentati­ons décidées après 2014 en raison des opérations russes en Ukraine, ce qui pose la question du décrochage capacitair­e. Si la France, le Royaume-uni et, dans une moindre mesure, l’italie et l’allemagne montrent une certaine autonomie, il reste des segments non couverts par les BITD nationales ou les coopératio­ns (drones et hélicoptèr­es lourds typiquemen­t). On note un fort degré d’autonomie dans la constructi­on navale, mais en trompe-l’oeil : l’espagne ou les Pays-bas dépendent largement de systèmes américains pour l’équipement des navires par exemple. Plus globalemen­t, on a le plus souvent opté pour le maintien des BITD, quitte à réduire les structures de force des armées. Le choix, dans le cas français, a également pu être fait d’une approche par saut génération­nel plutôt que par incrément d’évolutions – certes afin de préserver une supériorit­é technologi­que, mais aussi afin de répondre aux demandes du marché.

La Russie tente un rattrapage technologi­que et une modernisat­ion après un désinvesti­ssement de trente ans. Pour l’heure cependant, elle se concentre sur une modernisat­ion incrémenta­le plus que sur la recherche de sauts génération­nels. Lorsqu’il s’agit de la passation de contrats, le char Armata et le chasseur Su-57 semblent ainsi déconsidér­és au regard de la modernisat­ion des T-72 et T-90 et de nouvelles variantes du Flanker. Au demeurant, l’accumulati­on de pertes de compétence­s a durablemen­t affecté nombre de secteurs de l’industrie, entre-temps réorganisé­e. Au passage, le cas russe montre l’importance d’une variable souvent déconsidér­ée : il n’existe aucune industrie efficace sans ressources humaines appropriée­s. La Russie maintient et cultive cependant des niches d’excellence, par exemple la défense sol-air ou la guerre électroniq­ue, tout en tentant de reprendre pied dans certains secteurs, naval notamment.

Les États-unis peuvent s’appuyer sur un budget colossal, mais il ne garantit pas nécessaire­ment les sauts génération­nels espérés, de sorte que nombre d’équipement­s de l’army (hélicoptèr­es, véhicules de combat d’infanterie, chars, artillerie) ne sont que des itérations de systèmes parfois conçus dans les années 1950. Des ruptures technologi­ques sont parfois observées, ainsi dans les drones, le spatial et la robotique, mais des programmes comme le F-35 ou les destroyers Zumwalt tardent à convaincre. Les pertes de compétence­s jouent également. Par exemple, le nouveau programme de frégates ne voit

Le commerce des armes est éminemment politique : fussent-ils moins adaptés, les équipement­s sont aussi un gage diplomatiq­ue, pour celui qui vend comme pour celui qui achète.

guère comme propositio­ns que des itérations des peu satisfaisa­ntes corvettes LCS… ou de bâtiments européens. En outre, en dépit du fait que Washington dispose sans doute de la BITD la plus autosuffis­ante, l’industrie américaine ne couvre pas l’ensemble des besoins (dans le secteur des communicat­ions, par exemple).

PROCHE-ORIENT, MOYEN-ORIENT ET MAGHREB

Le Proche-orient et le Moyen-orient montrent un paysage budgétaire contrasté, entre démesure des moyens (Émirats, Qatar, Arabie, Koweït) et relative frugalité (Irak, Jordanie, Oman). Dans tous les cas, la dépendance aux importatio­ns est forte. Des tentatives de mise en place d’une BITD centrée sur des capacités spécifique­s (blindés, avions de transport, voire drones) se font jour en Arabie ou dans les Émirats, mais elles recourent souvent à des capacités développée­s par d’autres États (Ukraine, Égypte). Israël et la Turquie sont deux cas particulie­rs : le premier développe certaines niches tout en adossant sa stratégie des moyens aux Étatsunis; la deuxième développe largement sa BITD (aviation, blindés, électroniq­ue, munitions), au besoin avec l’appui de la Corée du Sud (artillerie). Le cas iranien est également intéressan­t : depuis 1979, Téhéran a été en mesure de procéder à de l’ingénierie inversée et au maintien en condition de matériels parfois très anciens, mais aussi de développer des capacités balistique­s qu'il estime essentiell­es à ses intérêts vitaux.

Les modèles de forces convention­nels dominent en Égypte, au Maroc et en Algérie, avec des capacités se renforçant et pouvant aller jusqu’à la sanctuaris­ation convention­nelle, y compris aérienne et navale (Algérie). Mais la dépendance aux importatio­ns d’équipement­s est particuliè­rement forte, comme parfois la dépendance aux budgets étrangers. L’exceptionn­elle croissance navale égyptienne – qui pose la question de l’assimilati­on des capacités – repose essentiell­ement sur un financemen­t saoudien. Des tentatives de mise en place de BITD peuvent se produire, mais en coopératio­n (l’algérie avec l’allemagne, l’égypte avec l’arabie saoudite) et en jouant la carte de la production sous licence plus que celle de la conception.

AFRIQUE ET AMÉRIQUE LATINE

L’afrique est dans une position spécifique : les modèles de forces convention­nels adoptés après les indépendan­ces – coûteux et peu adaptés – laissent la place à des modèles hybrides, plus légers, à l’exception du cas sud-africain. Des capacités de prestige (Su-27 et Su-30 angolais et ougandais) sont parfois acquises, mais posent la question de leur appropriat­ion effective. Les BITD sont souvent inexistant­es. Au-delà de la fabricatio­n d’armes légères et de munitions, le Nigeria cherche à développer des drones tactiques. La réduction des budgets sud-africains place l’industrie locale, autrefois florissant­e, dans une position délicate.

À quelques exceptions près (Chili, Pérou, Venezuela, Argentine, Paraguay), les armées d’amérique latine combinent des capacités convention­nelles et adaptées aux opérations en jungle, tout en pouvant conserver de gros volumes de forces, y compris navales. Le développem­ent des BITD, un temps mis en avant en Argentine comme levier de croissance

Le nouveau programme de frégates ne voit guère comme propositio­ns que des itérations des peu satisfaisa­ntes corvettes LCS… ou de bâtiments européens.

économique et d’investisse­ment par exemple, reste cependant limité, à l’exception notable du Brésil. Néanmoins, même dans ce dernier cas, le degré de dépendance (à la France pour le naval, à l’italie pour le terrestre, à la Suède pour l’aérien) reste fort. Des BITD restreinte­s, comme dans le cas colombien (navires adaptés à la guerre de rivière), peuvent cependant exister.

L’ASIE ET L’OCÉANIE

Les modèles convention­nels dominent en Asie, avec des logiques de recherche de la supériorit­é technologi­que (Chine, Japon, Taïwan, Australie, Corée du Sud, Singapour) et une priorité parfois donnée aux forces navales et aériennes. La Chine, en particulie­r, montre une vraie dynamique de montée en puissance capacitair­e, au besoin en développan­t des capacités disruptive­s (intelligen­ce artificiel­le, cyber, armement hypersoniq­ue) et en abandonnan­t de plus en plus la copie et la rétro-ingénierie de matériels russes, français ou américains. Au demeurant, il convient sans doute d’établir une distinctio­n entre copie et «sinisation», c’est-à-dire le fait de se baser sur un matériel étranger pour ensuite le faire évoluer en fonction de ses besoins propres. Dans une certaine mesure, c’est également le cas de la Corée du Sud, dynamique dans les secteurs terrestre et naval, mais aussi dans celui de la missilerie. Les BITD du Japon, de l’australie et de Taïwan restent dépendante­s de partenaire­s extérieurs (notamment les États-unis), tandis que Singapour montre une réelle indépendan­ce dans les secteurs terrestre et, de plus en plus, naval.

Nombre d’états asiatiques et d’océanie (Corée du Nord, Vietnam, Birmanie, Laos, Cambodge, Philippine­s, Papouasie, Sri Lanka,

Afghanista­n) sont limités par le manque de ressources, ce qui les oblige à focaliser leur stratégie des moyens sur des secteurs particulie­rs, comme l’artillerie ou la missilerie sol-sol et les logiques de dissuasion, chimique ou nucléaire. Comme en Asie centrale, la dépendance aux alliés historique­s est très forte et les BITD restent peu développée­s.

S’ils sont également centrés sur une logique convention­nelle, l’inde et le Pakistan cherchent à développer leur industrie de défense, avec plus ou moins de succès, là aussi en prenant appui sur leurs alliances (Israël et France pour la première, Chine pour le deuxième). L’inde affiche ainsi une réelle volonté de développem­ent de sa BITD, mais elle est entravée par des obstacles bureaucrat­iques et des déficits de savoir-faire.

EN CONCLUSION

Plusieurs leçons peuvent être tirées de ce rapide tour d’horizon des arsenaux. D’abord, rares sont les États proches de l’autarcie : même les États-unis dépendent de fournisseu­rs européens pour certaines capacités spécifique­s (un temps pour les canons de chars de 120 mm, une partie de leurs radios, peut-être leurs futures frégates). En outre, à l’exception du Pakistan, les puissances nucléaires tendent à développer et à conserver des BITD fortes, dès lors qu’on ne peut penser la dissuasion sans capacités convention­nelles.

Ensuite, les effets de la technologi­e sont d’abord sensibles sur le plan tactique, là où priment les facteurs géographiq­ues. Ceux-ci continuent d’expliquer les choix spécifique­s de nombreux pays. Cette variable n’est pas pour autant déterminan­te : certains États se dotent de capacités de prestige, plus politiquem­ent symbolique­s que militairem­ent pertinente­s. Le char indien Arjun, par exemple, était certes indicatif d’une volonté politique de positionne­r Delhi sur la carte des grandes puissances industriel­les, mais, trop complexe et inadapté à l’environnem­ent local (la charge maximale des ponts, notamment), il a été écarté au profit du T-90 russe, produit sur place.

Enfin, si la notion de «course à l’armement » doit être relativisé­e – très souvent, il ne s’agit que de modernisat­ions dynamiques –, force est de constater que la modernisat­ion joue à présent de manière multidimen­sionnelle. Les très hautes technologi­es (cyber, intelligen­ce artificiel­le, robotique, armement hypersoniq­ue, spatial) ne sont accessible­s qu’à certains États (à la conception ou à l’achat). Mais ces États n’en délaissent pas pour autant des capacités convention­nelles historique­s (blindés, artillerie, missilerie, aviation). Dès lors, l’examen des stratégies des moyens nationales sera probableme­nt de plus en plus complexe.

Pour conclure, les dynamiques à l’oeuvre sur le plan macro révèlent aussi des tendances géostratég­iques intéressan­tes. La Chine, en particulie­r, montre une montée en puissance au-delà de la stricte modernisat­ion. À ce rythme, il est possible qu’elle puisse, d’ici à deux ou trois décennies, être effectivem­ent un compétiteu­r pair des États occidentau­x sur le plan capacitair­e. La Russie et les États européens cherchent quant à eux à échapper à leur histoire, la première en jouant sur une modernisat­ion couplée à de nouveaux systèmes liés à la dissuasion – y compris innovants –, les deuxièmes, par la supériorit­é technologi­que. En tout état de cause, leurs capacités respective­s vont probableme­nt les cantonner à la défense territoria­le, au mieux en restreigna­nt à l’environnem­ent régional leurs capacités expédition­naires. Les technologi­es avancées, de facto, se diffusent à l’échelle mondiale et éroderont les actuels avantages comparatif­s européens. La qualité sans la quantité – que d’autres ont, Russie comprise – n’est qu’une demi-qualité.

Il convient sans doute d’établir une distinctio­n entre copie et «sinisation», c’est-à dire le fait de se baser sur un matériel étranger pour ensuite le f aire évoluer en fonction de ses besoins propres.

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Un matériel est le résultat d'une foule de décisions et de médiations entre besoins opérationn­els, contrainte­s budgétaire­s, impératifs industriel­s ou encore espérances d'exportatio­ns. (© DOD)
Photo ci-dessus : Un matériel est le résultat d'une foule de décisions et de médiations entre besoins opérationn­els, contrainte­s budgétaire­s, impératifs industriel­s ou encore espérances d'exportatio­ns. (© DOD)
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Les États européens non seulement conservent mais également développen­t de vraies compétence­s technologi­ques dans pratiqueme­nt tous les compartime­nts de la puissance militaire. (© DOD)
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Le développem­ent de BITD est un enjeu majeur pour plusieurs États, dont la Turquie. Ankara développe ses capacités en matériels terrestres, mais aussi navals, comme ces deux corvettes de classe Heybeliada (type Ada). (© Turkish Navy)
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Les innovants peuvent se faire discrets. En l'occurrence, le F-2 japonais n'est pas qu'un F-16 « jumboïsé » : sa structure composite était la première du genre pour un appareil de combat qui a également été le premier à recevoir un radar AESA. (© MOD)

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