DSI

Une force balistique

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L’arabie saoudite a mis en place, à la fin des années 1980, une force de missiles balistique­s ayant rang d’armée, au même titre que la force aérienne ou la force de défense aérienne. Dès 1987, Riyad aurait acquis auprès de la Chine de 30 à 120 missiles balistique­s de portée intermédia­ire DF-3, à carburant liquide et d’une portée de 4000 km. L’existence de l’achat a été révélée dans Guerrier du désert (Hachette, 1995), l’ouvrage biographiq­ue de Khaled ben Sultan, alors ancien numéro deux de l’opération « Tempête du désert », qui avait été missionné pour cette transactio­n. Il y expliquait que Riyad avait cherché à mettre en place une force de dissuasion convention­nelle. La première présentati­on publique des missiles n’est cependant intervenue qu’en avril 2014, au cours d’une parade militaire. Auparavant, la presse spécialisé­e avait repéré trois bases au moyen d’images satellites commercial­es, montrant les pas de tir, mais aussi des installati­ons souterrain­es de stockage. De plus, Riyad a déjà entamé une modernisat­ion de ses capacités. Dès 2000, les premières références à un achat de DF-21 chinois sont parues sans, cependant, qu’elles puissent être officielle­ment confirmées. La vente des missiles se serait faite avec la bénédictio­n de la CIA, à la seule condition que ceux-ci ne puissent emporter que des charges convention­nelles. Concrèteme­nt, disposer de DF-21 présente l’avantage de la mobilité et d’un délai de préparatio­n avant lancement plus réduit, du fait d’une propulsion solide. Cependant, le missile n’a qu’une portée de 1 700 km et une précision de l’ordre de 300 m qui n’est pas compensée par la puissance de la charge explosive. Jeffrey Lewis estime cependant que quelques indices laissent penser que le royaume wahhabite pourrait avoir acquis des missiles auprès du Pakistan, son traditionn­el allié ; ce qui pourrait poser en retour la question de la mise à dispositio­n de charges nucléaires.

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