La chine, « pays maritime fort », pour quoi faire ?
Le développement spectaculaire de la marine chinoise, « qui construit l’équivalent d’une marine française ou d’une marine britannique tous les quatre ans », inquiète aujourd’hui les pays riverains avec lesquels Beijing a
(1) des différends maritimes, les acteurs régionaux tels que l’australie et l’inde, ou mondiaux comme les États-unis. Il étonne l’europe. Tous s’interrogent sur une présence navale de plus en plus active en océan Indien et au-delà.
Première exportatrice de biens manufacturés et première importatrice d’énergie, l’économie chinoise dépend aujourd’hui à 90 % de la mer pour ses échanges, contre seulement 9,8 % à la fin des années 1970. La
nécessité pour Beijing de protéger ses routes maritimes se traduit depuis dix ans par des patrouilles anti-piraterie dans le golfe d’aden et par une diplomatie navale active dans les mers lointaines. Mais, contrairement à L’URSS qui, dans les années 1970, a soutenu des mouvements révolutionnaires jusqu’en Afrique et orchestré les grands exercices pour contester
la domination navale des États-unis, la Chine reste avant tout focalisée sur ses intérêts fondamentaux : dissuader le séparatisme taïwanais et son corollaire, une intervention américaine au secours de l’île rebelle, et préserver le statu quo dans « ses mers » où des différends l’opposent à au moins sept pays. Dénoncée pour son intransigeance, elle cherche pourtant à promouvoir
la coopération avec tous, à travers un plan « gagnant-gagnant », la route maritime de la soie, que ses détracteurs dénoncent comme la constitution d’un réseau d’influence et de points d’appui, bientôt mondial.
Les intérêts fondamentaux
Dissuader l’indépendance de Taïwan et l’intervention d’une tierce partie
Au début des années 1990, les stratèges chinois identifient quatre types de conflits possibles : frontalier, conventionnel, conventionnel majeur et nucléaire (2). Les deux premiers apparaissent comme les plus probables, avec pour adversaires le Vietnam ou l’inde (3). Mais les progrès du Parti indépendantiste à Taïwan et le soutien que les États-unis apportent à l’île durant la crise de 1996 en déployant deux porte-avions bouleversent la donne. La stratégie chinoise n’est pas en mesure de répondre à une frappe chirurgicale américaine dans le cadre d’une confrontation autour de Taïwan. Cette nouvelle menace implique de donner un rôle beaucoup plus grand à la marine, selon les principes de la stratégie navale définie par Liu Huaqing en 1985 (4).
Pour cela, la marine doit se débarrasser de la « mentalité de la grande armée de terre » qui contraint le développement des équipements et des tactiques navals et remplacer sa tradition de défense côtière dans les eaux jaunes par celle d’une défense des mers proches dans les eaux vertes (5). Dès 1992, à l’occasion du XIVE Congrès du Parti, le nouveau secrétaire général, Jiang Zemin, énonce les missions de l’armée populaire en insistant sur leur dimension maritime : « défendre l’unité, l’intégrité territoriale, les droits et les intérêts maritimes de la patrie ». Depuis, la
(6) nouvelle dimension maritime de la défense chinoise est réaffirmée dans les livres blancs bisannuels. Du point de vue chinois, « l’environnement maritime de la Chine est occupé par des forces hostiles et la chaîne d’îles si proche du continent exerce une pression très forte sur la sécurité maritime du pays ».
(7) Le retour au pouvoir du Parti indépendantiste à Taïwan en 2016 relance la question d’une solution militaire après 2020 et avant 2049. Et même si le Guomindang retrouvait le gouvernement, en 2020 ou plus probablement en 2024, la perspective d’une réunification resterait très illusoire. Si certains redoutent une guérilla prolongée dans les montagnes formosanes qui verserait le sang chinois, beaucoup considèrent que la supériorité militaire du continent pourrait convaincre Taipei de l’inutilité d’une résistance.
Défendre le statu quo dans l’espace maritime chinois
Pendant longtemps, la Chine semble se désintéresser des îles et îlots qu’elle réclame depuis 1949 en mer de Chine de l’est et du Sud, reprenant les revendications du gouvernement antérieur du Guomindang. En 1974 et 1980, les Philippines déclarent contrôler cinq puis six îles et neuf îlots tandis que le Vietnam en occupe 29. Arrachant par la force les Xisha/paracels au Sudvietnam en 1974, la Chine ne s’implante aux Spratly qu’en 1988, occupant sept îlots, dont deux après un combat naval avec le Vietnam. Après avoir ratifié la convention de Montego Bay sur le droit de la mer, la Chine publie, en 1992 et 1998, des lois sur les mers territoriales et adjacentes, sur la zone économique exclusive (ZEE) et le plateau continental qui lui permettent d’étendre sa ZEE jusqu’à 350 nautiques (8). Outre les droits économiques, Beijing se réfère à l’article 88 de la Convention sur le droit de la mer, qui proscrit les activités non pacifiques, pour rejeter la présence non déclarée de bâtiments de guerre dans sa ZEE, en contradiction avec l’article 58 qui garantit le droit des États non littoraux à déployer leurs bâtiments de guerre dans la ZEE d’un État côtier (9). Pour autant, dans ses différends de souveraineté avec les deux Corées et le Japon à l’est, le Vietnam, la Malaisie, les Philippines, Brunei, l’indonésie, au sud, elle maintient une ligne constante : « laisser de côté les différends, avancer dans la direction du développement conjoint, ne pas revenir sur les problèmes historiques ». Hu Jintao, suivi par Xi Jinping, insiste sur la doctrine : « traiter ses voisins avec bienveillance, voir ses voisins comme des partenaires », affirmant que « le développement de la Chine est une opportunité pour l’asie ». Ce
(10) n’est d’ailleurs pas un hasard si Beijing lance en octobre 2013 son initiative de routes maritime et terrestre de la soie (One Belt, One ROAD/OBOR), annoncée depuis l’indonésie. Xi Jinping cherche à amorcer cette coopération «gagnant-gagnant» à Jakarta pour apaiser le différend des Natuna.
Pour autant, en mer de Chine du Sud, la Chine égratigne le statu quo convenu avec L’ASEAN en 2002. En 2015, elle transforme hâtivement trois récifs en îles artificielles avec des pistes (11). Si,
officiellement, elle répond au Vietnam initiateur des poldérisations, officieusement, elle fait contrepoids aux cinq terrains d’aviation mis à disposition des forces américaines par les Philippines et, plus généralement, à la politique du « pivot » de l’administration Obama. Elle s’indispose de la publicité donnée à la doctrine antichinoise américaine « Air Sea Battle », publicité qui offense les netizens chinois, suggérant une « guerre froide » avec Washington dont elle ne veut surtout pas. Entre 2013 et 2016, elle refuse aussi de se soumettre à l’arbitrage demandé par les Philippines à la Cour internationale de justice. Celle-ci invalide la légitimité juridique du tracé en neuf traits qui fonde les « droits historiques » que Beijing affirme en mer de Chine du Sud.
Protéger les intérêts outre-mer
Au-delà des deux chaînes d’îles et du verrou formosan qui bloquent son libre accès au Pacifique, la Chine assure QU’OBOR ne correspond pas à une grande stratégie géopolitique, mais améliorera inévitablement sa situation géostratégique. En mai 2015, le Livre blanc sur la défense réaffirme que la Chine ne recherchera jamais une politique de puissance, mais le document explique qu’elle protégera ses intérêts outre-mer. Si Beijing intensifie sa diplomatie navale partout sur le globe, contrairement à la marine soviétique d’antan, la marine chinoise ne cherche pas à y pister et n’a pas les moyens d’y contrebalancer les forces navales américaines. Implantée à quelques kilomètres des bases française, américaine, japonaise, italienne de Djibouti, la toute première base chinoise est exposée
(12) aux regards de tous. Pour Beijing, l’afrique est une source essentielle de matières premières, pétrole et métaux précieux, qui alimentent la croissance fulgurante du pays.
En 2013, près d’un quart du pétrole chinois, et presque tous les minéraux stratégiques tels que le cobalt et le manganèse, sont importés du continent africain. La promotion de la stabilité en Afrique est donc une préoccupation stratégique centrale du gouvernement chinois. D’ici à dix ans, Djibouti permettra à la Chine de disposer d’un tremplin pour protéger ses ressortissants et ses investissements en Afrique. En océan Indien, les investissements chinois dans des ports en Birmanie, au Bangladesh, au Sri Lanka, au Pakistan, aux Seychelles illustrent la fameuse « stratégie du collier de perles » dénoncée par l’inde et les Occidentaux il y a plus d’une décennie. Pour le moment, la Chine s’interdit d’y implanter des bases navales, en particulier à Gwadar, au Pakistan, qui aspire à devenir le grand port de l’ouest chinois grâce au corridor de Kashgar. Elle prépare aussi l’exploitation minière des grands fonds océaniques dans des secteurs attribués par l’autorité compétente des Nations unies au large du Mexique et de Madagascar (13).
Si la vision mahanienne retient l’attention des chercheurs et des faucons chinois, beaucoup pensent que les temps ont changé et que la guerre navale est de moins en moins profitable à celui qui la déclenche. Pour cette raison, la Chine préfère se définir comme un «pays maritime fort» rejetant l’image de «puissance navale» aux hégémons américains, anglais et français en Irak et en Libye, avec des effets catastrophiques (14). C’est précisément l’interventionnisme occidental au Moyen-orient qui pourrait demain changer l’orientation de la politique navale chinoise. Le XIXE congrès du Parti communiste appelle la Chine à devenir un leader mondial, abandonnant le précepte de «ne jamais se mettre en avant» énoncé par Deng Xiao Ping. Le partenariat avec la Russie pourrait voir la constitution d’un front uni pour dissuader d’autres projections de forces occidentales. Des groupes de porte-avions chinois pourraient dans une ou deux décennies jouer le rôle de paravent. Le rapport du président Xi au XIXE Congrès souligne la nécessité de « dissuader » les guerres. Il appelle la Chine à « s’opposer aux actions qui visent à imposer une volonté aux autres et à interférer dans les affaires des autres ».
(15)
Les instruments de la chine,
« pays maritime fort »
Si la Chine nie toute intention hégémonique de peser sur la terre, stigmatisant les ingérences occidentales qui ont déstabilisé le Moyen- Orient, ses instruments navals de « pays maritime fort »
pourraient affecter le futur de Taïwan, en rendant moins probable une assistance américaine en cas d’invasion.
Porte-avions
La Chine semble en effet vouloir se doter de cinq porte-avions en complément du Liaoning, l’ex-varyag (65000 t), mis en service en 2012. En 2019, la marine recevra son deuxième porte-avions, qui en est dérivé. La classe suivante (002, deux unités) déplacerait 85 000 t et serait dotée de trois catapultes électromagnétiques, la première unité étant déjà sur cale. Viendraient ensuite deux analogues des porte-avions nucléaires Ford américains (100 000 t), probablement dotés de réacteurs russes, si l’on en croit les impressions d’artiste dans les publications des deux groupes de construction navale et si l’on considère la cyberattaque qui aurait permis en 2007 à la Chine de télécharger les plans des principaux programmes dans le système informatique du Pentagone. Comme l’explique un penseur stratégique chinois, l’argument de la défense des routes maritimes n’a pas grand sens pour un porte-avions. Bien sûr, la Chine pourra aussi les employer pour évacuer des ressortissants et conduire des missions humanitaires, mais ce n’est pas leur raison d’être.
Les porte-avions chinois répondent à deux objectifs : l’un, prestigieux, d’afficher le second rang naval mondial, juste derrière les États-unis et devant la Russie; l’autre, militaire, d’exercer la «défense active», c’est-à-dire pouvoir engager la flotte américaine dans le Pacifique, jusqu’à la « seconde chaîne d’îles», bien avant qu’elle ne soit en mesure d’attaquer la Chine. Pour Beijing, l’exemple des Malouines démontre que la puissance qui projette l’emporte sur celle qui défend et qu’une force navale ne peut pas opérer sans aviation. Celle-ci repose aujourd’hui sur 22 chasseurs-bombardiers J-15, une copie du Su-33 russe, auxquels un appareil furtif devrait succéder en grande série. Attaquer la flotte adverse avec des porte-avions constitue donc la meilleure défense (16).
Missiles et désignation d’objectif
Les missiliers et les deux groupes de construction navale étatique chinois, China State Shipbuilding Corporation/ CSSC (Shanghai, Canton) et China Shipbuilding Industry Corporation/ CSIC (Dalian, Huludao, Wuhan), produisent à un rythme élevé missiles et plates-formes qui, par leur nombre, compliqueraient, voire interdiraient un déploiement américain en soutien à Taïwan ou à un allié régional. Dans le domaine de la lutte antiaérienne et antinavire, la Chine se dote d’excellents missiles indigènes : le HQ-9 à longue portée – intégrant des technologies russe et ukrainienne – et le HQ-16 à moyenne portée, apparemment développé en coopération avec la Russie sur la base du SA-N-7; les missiles antinavires YJ-82/83 dotés d’un turboréacteur français ensuite copié ;
(17) le missile YJ-62 et une version navale du DH-10 dérivé de Tomahawk américains obtenus auprès du Pakistan et de l’afghanistan des talibans (18). Parmi les autres programmes d’armement, des torpilles et des canons dérivés de modèles occidentaux puis russes (19). Preuve apparente d’une capacité de conception plus avancée, la Chine met au point un radar à antennes réseau à commandes de phase – l’« Étoile de mer » – qui semble être un équivalent de l’aegis américain pour l’acquisition et la poursuite de cibles et pour le contrôle aérien du porte-avions (20).
Pour la désignation d’objectifs, la Chine utilise des moyens spatiaux et aéroportés. Elle loue l’accès au système américain de positionnement par satellite (GPS) tout en poursuivant des programmes de satellites de reconnaissance pour le renseignement
électronique (ELINT), l’interception des transmissions (SIGINT), la recherche océanographique, l’imagerie, les communications et la navigation (21). Elle progresse dans le domaine du contrôle, des communications, du commandement et du renseignement (C3I), mettant au point des liaisons radio à très basses fréquences vers ses sous-marins. Outre le système de navigation Loran, la Chine possède son propre système (Changhe 1-2/ Long Fleuve) qui est suffisant pour des opérations jusqu’à 1 000 nautiques dans le Pacifique et l’océan Indien. À partir de 2020, le C3I chinois pourra utiliser cinq satellites géostationnaires et 30 à orbite haute. Le C3I chinois permet de communiquer avec la flotte à l’échelle globale et semble constituer un système intégré d’informations à l’échelle d’un théâtre (22). Un auteur annonçait il y a dix ans : « La période 2010-2020 verra la marine se doter de systèmes de combat intégrés et développer une capacité de combattre en haute mer. » Il semble avoir vu
(23) vrai. En 2018, Beijing testerait avec succès un canon électromagnétique destiné aux destroyers Type-055.
Sous-marins et flotte de surface
CSIC possède les bureaux d’études pour les sous-marins et les bâtiments de combat et CSSC pour les bâtiments auxiliaires, mais les deux coopèrent et chacun construit des bâtiments conçus par l’autre. Aux missiles de croisière comme le nouveau YJ-18 supersonique (290 nautiques) s’ajoutent les fameux missiles balistiques antinavires DF-21D (780 nautiques) et DF-26 (3 100 nautiques) et le missile de croisière antiterre CJ-10 destiné aux destroyers Type-055 et Type-52d Luyang III ainsi qu’aux SNA 09-III Shang et 09-V. Pour Beijing, le but est d’acquérir la supériorité navale autour des territoires considérés comme chinois, et non de porter le feu au-delà de ses mers.
Depuis 2012, la Marine chinoise admet au service ou achève 2 porteavions, 2 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins 094A, 6 sous-marins nucléaires d’attaque 093B, 9 sous-marins Type-039b AIP, 14 destroyers lancemissiles Type-052c et D, 15 frégates lance-missiles Type-054a, 40 corvettes lance-missiles Type-056 et -056A, 5 dragueurs et chasseurs de mines, 4 transports de chalands de débarquement, 6 bâtiments de débarquement de chars, 2 bâtiments de sauvetage de sous-marins, 8 pétroliers ravitailleurs (dont 2 Type-051 analogues aux Supply américains de 50 000 t), 2 bâtiments bases de sous-marins et 5 collecteurs de renseignement. Avec un total de dix pétroliers ravitailleurs, la flotte de soutien peut accompagner autour du globe les deux porte-avions et toute l’escadre chinoise.
À l’exportation, Beijing remporte des marchés autrefois dominés par les constructeurs européens : sousmarins pour le Pakistan et la Thaïlande, frégates ou corvettes pour le Pakistan, l’algérie, le Nigéria, la Malaisie, le Bangladesh, le Sri Lanka. À terme, la Chine pourrait gagner des parts de marché en Amérique latine où elle pourrait s’associer un jour au programme de porte-avions brésilien.
Flottes paramilitaires
Pour optimiser leur action en mer de Chine de l’est et du Sud, les autorités chinoises décident en mars 2013
de rassembler au sein d’une seule entité, la nouvelle China Coast Guard, les bâtiments de l’ancienne China Coast Guard (ex-garde-frontières) dépendant du ministère de la Sécurité publique, ceux de la China Marine Surveillance (Zhong Guo Hai Jian) dépendant du ministère des Ressources naturelles, ceux de la China Fisheries Law Enforcement Command (Zhong Guo Yu Zheng) dépendant du ministère de l’agriculture et enfin ceux de la China Customs (Haiguan) dépendant du ministère des Finances (pour le moment les bâtiments de la Maritime Safety Administration, dépendant du ministère des Transports, ne sont pas concernés ; ils le seront vraisemblablement à terme). Cette nouvelle China Coast Guard a d’abord dépendu du ministère des Ressources naturelles avant d’être subordonnée, en mars 2018, au ministère de la Sécurité publique, comme partie de la Police Armée du Peuple (PAP). Ces moyens constituent la première flotte paramilitaire du monde, loin devant le Japon, les États-unis, la Russie.
Conclusion
La garantie de sécurité des Étatsunis envers Taïwan, les Philippines, le Japon et, dans une moindre mesure, la Corée du Sud, demeure la raison principale de la rivalité navale sino-américaine. Certains à Beijing redoutent que les États-unis ne trouvent un prétexte militaire pour faire dérailler l’économie chinoise et l’empêcher d’accéder au premier rang mondial. Ils nourrissent le lobby des faucons qui assurent qu’avec une marine puissante, la Chine pourra défendre sa future place. Ces mêmes faucons réclament la réunification avec Formose, perspective qui constitue toujours le plus grand risque de guerre sino-américaine. À l’horizon 2025, la marine chinoise alignera trois porteavions et une quinzaine de SNA qui lui permettront d’opérer jusqu’à la seconde chaîne d’îles et même au-delà. À l’horizon 2049, la flotte chinoise ambitionne de dominer le Pacifique occidental avec au moins six porteavions. Les performances des missiles balistiques antinavires développés par Beijing pourraient changer l’équation de la guerre navale, en faisant peser sur les plates-formes adverses, très éloignées, une épée de Damoclès de plus en plus crédible.