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L’heure des choix

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Plusieurs programmes destinés aux forces aériennes sont toujours en cours en Europe. À l’appel d’offres belge, dont le résultat est attendu au moment d’écrire ces lignes, il faut ajouter la question du remplaceme­nt des MIG-21 croates, qui céderont finalement la place à 12 F-16D Barak d’occasion israéliens, achetés pour 500 millions. Les appareils entreraien­t en service fin 2020, sans que l’on sache si le contrat inclut également des munitions ou des pods, par exemple. Dans le cas bulgare, la compétitio­n s’est restreinte à trois offres : huit Saab Gripen C/D neufs; huit F-16 Block 72 ; et des Eurofighte­r Typhoon d’occasion italiens. Concrèteme­nt, une première évaluation a lieu le 19 octobre, avant la remise de propositio­ns de prix et un choix définitif dont la date n’a pas encore été précisée. Finalement, la France ne fait pas d’offre de Rafale.

En Suisse, les compétitio­ns touchent à l’aviation et à la défense aérienne. Un appel d’offres pour le remplaceme­nt des F-5 Tiger II – mais aussi des F/A-18 Hornet – a été lancé début juillet. Outre le Gripen E, le Rafale, le Typhoon, le F-35 et le Super Hornet sont engagés dans la compétitio­n, les constructe­urs devant remettre leur offre à Armasuisse avant fin janvier 2019. Après une campagne d’essais en vol, un deuxième appel d’offres sera lancé en novembre, les réponses – cette fois, des gouverneme­nts – étant attendues pour fin mai 2020, le choix définitif devant alors intervenir à la fin de l’année. Pour ce qui concerne la défense aérienne, un premier appel d’offres a été lancé le 24 septembre à destinatio­n de la France (SAMP), des Étatsunis (Patriot) et d’israël (Fronde de David). Les réponses sont attendues pour fin mars 2019. Les radars seraient testés à la fin de l’été 2019, avant que les performanc­es des missiles ne soient évaluées sur une base théorique et selon les retours d’expérience. La meilleure offre devra ensuite être envoyée avant fin mai 2020, la décision finale devant être prise avant la fin de l’année. En l’occurrence, les missiles vont permettre à la Suisse de réacquérir une compétence perdue en 1999 avec la sortie de services des missiles Bloodhound.

Des inconnues subsistent sur d’autres programmes. C’est d’abord le cas au Royaume-uni. Après avoir un temps abandonné sa cible de 138 F-35B, Londres y est officielle­ment revenu. Les 48 premiers appareils n’ont cependant pas tous été commandés : ils doivent l’être pour 2025. Quant aux 90 autres, ils le seraient avant 2030… mais dans un contexte budgétaire contraint. Reste également le cas italien. Début juillet, la nouvelle ministre italienne de la Défense indiquait à la télévision que Rome s’en tiendrait aux commandes déjà effectuées, soit 13 appareils, de manière à réaliser des économies qui seraient réinjectée­s dans des programmes européens. Une nouvelle commande de 17 exemplaire­s devait intervenir entre 2020 et 2022 et ne serait donc, en toute hypothèse, pas passée. Même si elle l’était, 30 appareils seraient donc disponible­s alors que la cible initiale de Rome était de 90. Surtout, la prise de position de la ministre italienne pose la question de l’avenir de l’aéronautiq­ue navale : la cible initiale était de 30 F-35B, mais seuls deux ont effectivem­ent été commandés…

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Le premier F-35B italien. Une officialis­ation de la prise de position de la ministre italienne de la Défense impliquera mécaniquem­ent la fin de l’aéronautiq­ue navale. (© Lockheed Martin)

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