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Progressio­n tous azimuts

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La Chine poursuit sa montée en puissance tous azimuts, mais en particulie­r vers l’extérieur. Si sa participat­ion à « Vostok 2018 » a fait grand bruit, elle n’en développe pas moins d’autres coopératio­ns. Ainsi, après une première édition en 2015 et une deuxième en 2017, la Chine a participé aux exercices «Falcon Strike 2018 » avec la force aérienne thaïlandai­se, depuis la base d’udorn, du 4 au 21 septembre. S’il s’agit de mettre en évidence la coopératio­n entre les deux pays et de tester leurs tactiques de combat respective­s, les officiels chinois reconnaiss­ent qu’ils sont aussi l’occasion de promouvoir le matériel chinois. La Thaïlande a acheté des frégates et un sousmarin S-26T à la Chine, dont la première découpe de tôle a eu lieu le 4 septembre. Les opérations de coopératio­n s’étendent aussi géographiq­uement. En effet, le Peace Ark, navire-hôpital de la marine, a effectué une nouvelle croisière qui le mènera jusqu’en République dominicain­e, où il est resté du 12 au 19 octobre. Les déploiemen­ts de ce bâtiment, à mettre sur le compte de la diplomatie navale de Beijing, ont touché virtuellem­ent toutes les régions du monde.

Reste que les tensions avec ses voisins sont bien réelles. La Chine installe ainsi des bouées dans sa zone économique exclusive en mer Jaune, qui recouvre en partie celle de la Corée du Sud. Cette dernière, par la voix de son ministère de la Défense, a indiqué surveiller les activités chinoises, susceptibl­es de conférer un avantage à Beijing en cas de délimitati­on. Séoul voudrait qu’elle soit faite à midistance, tandis que Beijing demande une prise en compte des population­s respective­s de manière à répartir proportion­nellement les zones. Des tensions sont également palpables avec d’autres États. Ainsi, le destroyer USS Decatur, qui patrouilla­it en mer de Chine méridional­e, a été harcelé par un destroyer chinois fin septembre, la Navy accusant sa consoeur chinoise d’avoir effectué une manoeuvre « dangereuse et peu profession­nelle ». Au début du mois, c’est le HMS Albion, naviguant à proximité des Paracels, ce que la Chine a considéré comme « une provocatio­n », qui avait été escorté par une frégate chinoise qui n’avait alors pas eu recours à une manoeuvre aussi violente.

Les progrès sont également militaires. Dans le domaine aéronaval, Beijing a particuliè­rement mis l’accent sur les opérations de nuit. La presse locale s’est ainsi fait l’écho, miseptembr­e, de la maîtrise de ce type d’opération par les pilotes de J-15. Les mêmes sources indiquent que ces opérations ont aussi inclus l’utilisatio­n de différents types d’armements et de missiles. La réalisatio­n de cet objectif est une véritable gageure : en dépit d’un réinvestis­sement ces dernières années, la Russie, par exemple, n’est toujours pas en mesure de parvenir à ce stade. Par ailleurs, toujours dans le secteur naval, à suivre les travaux menés en hydrograph­ie autour de l’émersion à travers des calottes de glace, la Chine semble travailler à l’usage de sousmarins dans les zones arctiques.

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(© US Navy) Image d’un FLIR montrant le destroyer chinois tentant de barrer la route de L’USS Decatur, qui virera pour éviter la collision.

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