Industries de défense
Du 16/04/19 au 15/06/19
Antonov MENACES SUR L’AN-132
L’avionneur ukrainien Antonov a suspendu sa coopération avec l'arabie saoudite, avec laquelle il comptait coproduire le biturboprop léger An-132. Devant succéder aux appareils de la famille An-26/32, l'avion avait effectué son premier vol en décembre 2016. La coopération avec Riyad datait elle-même de février 2016, un accord ayant été conclu pour la construction de 80 appareils en Ukraine et en Arabie, mais aussi celle d'une chaîne de montage à Taif. D'après les autorités ukrainiennes, la suspension serait la conséquence d'évolutions observées à Riyad, certains commentateurs estimant que la coopération est victime du rapprochement entre l'arabie et la Russie. Pour l'heure, aucune commande ferme n'a été enregistrée, seule l'arabie s'étant engagée pour six appareils, sachant que l'an-132 semble également intéresser l'inde, dont les nombreux An-32 doivent être remplacés.
Boeing LE KC-46 PEGASUS
PLUS COÛTEUX
Les débuts du KC-46 ont été erratiques : après des retards notamment liés au système de vision nocturne utilisé lors des transferts de carburant, les premiers appareils avaient été livrés à L'US Air Force en début d'année. Reste que, fin mars, les livraisons ont été suspendues après que divers objets oubliés – y compris de nature à bloquer les commandes – avaient été trouvés dans les appareils livrés. Elles ont repris fin avril. De plus, le KC-46 est doté d'un système de compensation automatique d'assiette semblable à celui des B-737 Max, ayant
forcé Boeing à modifier le manuel de formation des opérateurs du ravitailleur. Reste que le programme n'est pas au bout de ses peines. S'il a déjà bénéficié d'un budget de développement important – 4,9 milliards de dollars –, les modifications à apporter, tant sur le design que sur les Pegasus déjà livrés ou en construction, vont coûter 5,7 milliards de plus sur une durée de dix ans…
Industrie américaine
BANCO
DANS LE GOLFE
La Defense Security Cooperation Agency américaine a donné son approbation à une série de ventes potentielles dans le Golfe persique, qui représentent, une fois combinées, plus de 12 milliards de dollars. Cela a d'abord été le cas avec Bahreïn, pour deux batteries de missiles Patriot incluant 9 lanceurs, 60 missiles PAC-3 MSE et 36 missiles PAC-3 GEM-T, de même que des services et équipements associés, pour 2,478 milliards de dollars. Après le Qatar, l'arabie saoudite et les Émirats, toute cette région du Golfe sera donc dotée de systèmes antimissiles et de défense aérienne à longue portée d'origine américaine. Une autre autorisation a été donnée aux Émirats arabes unis pour 452 missiles PAC-3 MSE et des équipements associés pour 2,728 milliards, permettant d'accroître les stocks disponibles. Le Qatar désire quant à lui acheter 24 AH-64E Apache Guardian, ce qui porterait sa flotte à 48 unités. De l'armement (2 500 missiles AGM-114R Hellfire) et des pièces détachées sont également compris dans un contrat qui, s'il venait à se concrétiser, aurait une valeur de 3 milliards de dollars. Dans le secteur des munitions, les opérations au Yémen semblent
pousser les Émirats à passer de nouvelles commandes. En l'occurrence, une autorisation a été donnée pour 20 004 roquettes Advanced Precision Kill Weapon Systems (APKWS) pour une valeur de 900 millions de dollars, pour 331 missiles antichars FGM-148 Javelin et des services associés (102 millions de dollars), pour 20 drones tactiques RQ-21A Blackjack (80 millions de dollars), mais aussi pour des formations prodiguées par les Marines au profit de la garde présidentielle (100 millions de dollars). L'arabie saoudite n'est pas en reste, avec deux contrats, de 1,8 milliard de dollars et de 800 millions, pour le soutien logistique et la maintenance de ses flottes d'appareils de combat, de transport et de ravitaillement en vol ; et 136 millions pour le soutien de son programme Tactical Air Surveillance System (TASS).
Lockheed Martin
QUEL COÛT À L’HEURE DE VOL POUR LE F-35 ?
Si le F-35 fait toujours face à une série de problèmes concernant ses systèmes, la question de ses coûts à l'heure de vol revient au premier plan. Selon l'évaluation faite tant par l'industriel que par le Pentagone, ceux-ci devaient diminuer au fur et à mesure de l'avancement de la production et de la résorption de problèmes liés à la maintenance (voir DSI, hors-série no 66). Or le directeur de l'analyse des coûts et de l'évaluation des programmes du Pentagone, Robert Daigle, a indiqué au Congrès que ce ne serait pas le cas au moins avant 2025. À ce moment, le coût à l'heure de vol tendrait vers les 25 000 dollars. En 2024, Lockheed l'estimait à 34 000 dollars, contre 36 000 pour le Pentagone. Actuellement, il est de 44 000 dollars selon l'amiral Mathias Winter, directeur du programme Joint Strike Fighter. Par ailleurs, la question de la manière dont les coûts sont intégrés au programme devrait continuer à se poser. On en sait finalement plus sur le coût – ou, du moins, sur une partie de celui-ci – du développement du Block 4/C2D2 de l'appareil qui permettra de mettre en oeuvre l'intégralité de ses munitions. En l'occurrence, un contrat de 1,808 milliard de dollars a été accordé à l'avionneur, dont 358,63 millions sont à la charge des acheteurs internationaux. Ce montant semble cependant ne couvrir que le développement et non le rétrofit des 400 appareils déjà livrés (début juin 2019). Surtout, il porte essentiellement sur la « phase 2.3 » du Block 4, laquelle concerne principalement l'adaptation de l'appareil aux capacités nucléaires. On note par ailleurs que la Pologne, qui entend remplacer ses MIG-29 et Su-22, a confirmé, par la voix de son ministre de la Défense en visite aux États-unis, qu'elle avait bien l'intention d'acquérir 32 F-35, et ce, « rapidement ».
Lockheed Martin
ABANDON DU CONCEPT FFG(X)
L’industriel américain a annoncé le 23 mai qu'il abandonnait la compétition FFG(X) de frégates pour L'US Navy.
Il avait initialement présenté une proposition autour d'un bâtiment de classe Freedom dont les capteurs et l'armement avaient été revus. Officiellement,