L'éloignement turc
Les relations entre la Turquie et les États-unis, et par ricochet, L'OTAN, ne s'améliorent pas. La décision d'ankara d'acheter des missiles S-400 a induit durant plusieurs mois un jeu de menaces sur la participation turque au programme F-35. Si des officiels turcs ont annoncé les premières livraisons de missiles russes en juillet, Washington a durci le ton au point que la formation des pilotes turcs aux États-unis a été interrompue le 10 juin – la formation des maintenanciers se poursuivant. Les livraisons de pièces détachées et de manuels avaient été suspendues dès avril. Dans le même temps, le Pentagone se prépare également à exclure les firmes turques participant à ce programme. Actuellement, ces dernières produisent 937 composants de l'appareil, 400 provenant exclusivement de Turquie. A priori, elles seraient remplacées par des entreprises américaines.
En outre, le coup d’état de juillet 2016 continue d’avoir des conséquences. C'est en particulier le cas sur la structure de force turque, de nombreux officiers ayant été chassés de l'armée. La presse turque indique ainsi que cela a été le cas pour 16 540 personnels, des procédures administratives ou judiciaires étant toujours en cours pour 6 154 d'entre eux. En Turquie, plus
de 130 000 fonctionnaires ont été exclus de leurs postes. La représentation turque dans les instances de L'OTAN notamment a été considérablement réduite. Mais si la confiance est rétablie entre l'armée et le politique, force est aussi de constater que l'efficacité des forces turques s'est effondrée – en particulier durant leurs opérations en Syrie – tout comme leur aptitude historique à se positionner comme les garantes du sécularisme. Les conséquences se font également sentir sur les relations entre Ankara et Washington : Fethullah Gülen, présenté comme l'instigateur du coup d'état, en exil aux États-unis depuis 1999, fait l'objet de demandes répétées d'extradition qui n'ont jusqu'ici pas été honorées. •