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Budgets en hausse

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Outre le cas japonais (voir infra), deux États de la zone Asiepacifi­que s'apprêtent à augmenter leurs budgets de défense avec, en ligne de mire, la question de la posture la plus adéquate à l'égard de la Chine et de ses revendicat­ions. C'est d'abord le cas pour l'australie, qui a décidé d'accroître son prochain budget de 1,43%. Aucune annonce de nouvelle acquisitio­n capacitair­e n'est cependant liée à cette augmentati­on. Il s'agit plutôt de faire face aux nombreux engagement­s pris et commandes passées. On note d'ailleurs que plusieurs inconnues continuent de peser sur les structures de force australien­nes futures, notamment en ce qui concerne la marine. De facto, alors que Canberra ne dispose pas d'assez de personnel pour armer ses six sous-marins, elle en recevra 12 à

terme… alors même que le nombre de bâtiments de surface va également augmenter…

Taïwan aussi cherche à renforcer ses capacités, en se tournant une fois de plus vers Washington. En l'occurrence, il est cette fois question de 108 chars M-1A2, de 1 240 missiles antichars TOW et de 250 missiles antiaérien­s à courte portée Stinger. Le contexte de guerre commercial­e entre les États-unis et la Chine pourrait pousser à une autorisati­on américaine de la vente. La situation capacitair­e de Taïwan reste délicate, avec une forte dépendance aux États-unis et une recherche et développem­ent qui ne peut pour l'heure se concentrer que sur quelques secteurs. Pour autant, dans le domaine naval, les difficulté­s autour de la nouvelle classe de corvettes catamarans semblent avoir été dépassées. La constructi­on de trois Tuo Chiang-ii a ainsi commencé. Elles seront toujours dotées de 16 missiles antinavire­s et, semblet-il, d'une capacité de mouillage de mines. De même, quatre mouilleurs de mines rapides ont été mis en chantier.

Reste la délicate question des sous-marins. Taipei entend toujours disposer à terme de huit bâtiments neufs, mais le refus d'une exportatio­n de la part des producteur­s classiques a poussé « l'île rebelle » à envisager son propre design. Si l'annonce avait laissé les observateu­rs sceptiques, il semble qu'un allié inattendu soit intervenu : la Corée du Nord. Celle-ci aurait cherché, en 2016, à vendre des bâtiments la marine taïwanaise, selon des médias locaux. Un expert se serait rendu en Chine pour rencontrer des responsabl­es nord-coréens, mais aucun accord n'aurait été passé. Taïwan poursuit cependant son objectif de

terminer le design de sa classe pour 2020 et de lancer le premier bâtiment en 2025.

D’autres projets sont également en cours en Malaisie. La modernisat­ion de la force aérienne malaisienn­e reste limitée par des contrainte­s budgétaire­s. En revanche, des options s'offrent à Kuala Lumpur. L'hypothèse est ainsi posée de l'achat de F/A-18C et D koweïtiens, qui seront disponible­s sur le marché

de l'occasion à partir de 2021. Les discussion­s entre les deux pays n'ont cependant pas encore commencé. Selon le chef de la force aérienne, un tel achat permettrai­t d'accroître les capacités en attendant l'arrivée des nouveaux appareils du programme MRCA (Multirole Combat Aircraft) d'ici 10 à 15 ans. Par ailleurs, le programme Ligh Combat Aircraft devrait permettre le remplaceme­nt des Hawk dans une dizaine d'années,

mais la demande d'informatio­n aux constructe­urs attend toujours l'aval du gouverneme­nt avant d'être lancée. A priori, 12 appareils seraient commandés.

Au Sri Lanka, les capacités navales évoluent également. L'ancien cutter américain de classe Hamilton USCG Sherman a été livré à Colombo où il a été admis au service actif le 12 mai en tant que SLNS Gajabahu. Considéré comme « patrouille­ur hauturier avancé», il rejoint dans cette catégorie les deux Sayurala, des patrouille­urs lourds (2 300 t.p.c.) de constructi­on indienne admis au service en 2017 et 2018. Le reste de la flotte sri-lankaise est articulé autour de patrouille­urs hauturiers achetés d'occasion, de deux patrouille­urs lance-missiles Saar 4 rachetés à Israël et d'un grand nombre de patrouille­urs et de vedettes reliquat des opérations contre la branche navale des Tigres tamouls. •

 ??  ?? Le Hai Shih, EX-USS Cutlass, a été initialeme­nt admis au service en 1945 et a été transféré en 1973 à la marine taïwanaise. (© D.R.)
Le Hai Shih, EX-USS Cutlass, a été initialeme­nt admis au service en 1945 et a été transféré en 1973 à la marine taïwanaise. (© D.R.)

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