Tensions avec l'iran
Si les tensions entre les États du Conseil de coopération du Golfe et l'iran n'ont rien de neuf, un palier semble avoir été franchi lorsque quatre tankers ont été sabotés, des explosifs ayant été positionnés et mis à feu à la poupe, à proximité de la ligne de flottaison, au large du port pétrolier de Fujairah (Émirats arabes unis) le 12 mai. Deux bâtiments saoudiens, un norvégien et un émirien ont été touchés, les explosions ne permettant cependant pas de les couler. De même, le 14 mai, deux stations de pompage sur des pipelines saoudiens ont été attaquées par des drones armés, selon des sources saoudiennes. Si ces attaques n'ont pas été revendiquées et qu'elles n'ont pas immédiatement été suivies d'autres – deux pétroliers étant cependant touchés le 13 juin, au moment de terminer notre bouclage – les premiers résultats des enquêtes pointent vers un acteur aux capacités étatiques, considéré comme étant l'iran ou l'un de ses proxys.
Les tensions autour du programme nucléaire iranien sont au coeur du problème. La décision américaine de se retirer du JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action) en 2018 et le retour des sanctions ont eu des effets directs à Téhéran. Les relations se sont durcies avec Washington, qui envoyait une task force centrée sur le porte-avions USS
Abraham Lincoln, tandis que des B-52 étaient également déployés dans la région. La justification américaine portait sur des mesures iraniennes qui n'avaient pas, alors, été détaillées. C'est dans ce contexte que Téhéran indiquait suspendre certaines de ses obligations à l'accord, le 8 mai 2019 – quelques jours avant les attaques donc. En tout état de cause, la situation semble bloquée : l'iran conserve la main dans le jeu régional – notamment grâce au Hezbollah – et les États-unis sont politiquement de moins en moins en mesure de revenir sur leur décision à l'égard du JCPOA sans perdre la face. •