La guerre de Badme
Si l'érythrée a obtenu son indépendance de l'éthiopie en 1991 au terme d'une longue guerre entamée en 1974, des différends territoriaux entre les deux États – et notamment autour de la ville de Badme – provoquent une série d'incidents tout au long des années 1990.
Début mai 1998, l'éthiopie engage des forces mécanisées de l'autre côté de la frontière. Au terme de quatre semaines de combats intenses, les forces des deux pays tiennent leurs positions et s'engagent, littéralement, dans une guerre de tranchées, les tentatives américaines ou rwandaises de médiation échouant. Le 22 février 1999, l'éthiopie tente une offensive de grande ampleur et perce le front érythréen. Elle continuera de progresser sur trois fronts, tout en subissant d'importantes pertes face à la solidité des positions défensives érythréennes. In fine, en mai 2000,
Addis Abeba réussit à déborder ce dispositif sur le front de l'ouest – le plus important –, forçant les troupes érythréennes à la retraite et permettant la capture de la ville de Barentu. Dans la foulée, Asmara se plie aux propositions de l'organisation de l'unité africaine (22 mai 2000), Addis Abeba déclarant la guerre terminée. Des affrontements ont également eu lieu entre les forces aériennes des deux pays, qui ont mené des opérations d'appui-feu, mais aussi contre les bases aériennes adverses.
Cette guerre aura été coûteuse, les Nations unies ayant estimé à 70 000 hommes les pertes des deux pays. Une commission spécifique sera mise sur pied afin de trancher entre les revendications des deux États, qui attribuera à l'érythrée la zone de Badme. Des tensions continueront cependant d'émailler leurs relations jusqu'en 2018.