UN CONCEPT UNIQUE
Le concept d'un lance-roquettes multiple à charge incendiaires TOS (Tijolaya Ognimiotnaya Sistemya – littéralement « lance-flammes lourd ») naît au sein de l'armée rouge durant les années 1970 afin de décontaminer des zones polluées chimiquement. Au début des années 1980, le développement en est confié dans le plus grand secret à KBTM, implantée à Omsk. Elle est chargée de mettre au point le prototype Objekt 634, qui deviendra le lanceur BM-1, ainsi que le véhiculera vita il leurtzm sur châssis de camion 6×6 KRAZ-255B qui forment l'ensemble TOS-1M. Testé discrètement et avec succès par les bataillons d'artillerie et plus précisément par les unités de lutte NBC lors des conflits afghan et tchétchène, le TOS-1M est dévoilé au grand public àomsk en 1999. immédiatement catégorisé comme « lance-flammes lourd » par L'OTAN, il est surnommé par les russes Buratino ou Pinocchio en raison de son lanceur proéminent à 30 roquettes qui sont toutes tirées en 15 secondes. Ces roquettes de première génération mesurent 3,3 m de long, pèsent 173 kg et ont une portée maximale de 3500 m. Fort du succès rencontré dans les montagnes afghanes (vallée du pan shir)etl es zones urbaine s tchétchènes(grozny)oùaétéconstatée l'efficacité dévastatrice des roquettes thermobariques, la Russie décide en 2003 de développer un nouveau véhicule lanceur BM-1.
Il se caractérise par un pod à 24 tubes et est accompagné par deux véhicules de ravitaillement TZM-T sur châssis chenillé de T-72A. Les premières roquettes tirées par le BM-1 ont une portée de 6000 m, ce qui représente un progrès significatif par rapport au modèle précédent. En septembre 2016, un nouveau type de roquettes est introduit au sein des forces russes, d'une portée supérieure à 10 km. Malgré un allègement de la charge militaire qui autorise une charge propulsive plus importante, qui augmente de facto la portée, ces roquettes seraient encore plus dévastatrices grâce à un nouveau type d'explosif qui compose la charge militaire. En 2018, une trentaine de systèmes TOS-1A Solntsepek sont en service au sein des forces russes. Cet effectif semble avoir été porté à 45 systèmes, dont certains sont équipés comme véhicules ravitailleurs de deux camions 8 × 8 Kamaz-6350 à la place des TMZ-T. Sur le marché de l'exportation, le premier client est le Kazakhstan qui commande trois exemplaires dès 2011. En 2014, il est suivi par l'irak qui en achète une douzaine, engagés dès octobre dans sa lutte contre l'état islamique dans les secteurs urbains de Jurf al-sakhar sur l'euphrate, au sud de Bagdad, et en juin 2017 dans le nord du pays pour reprendre la vieille ville de Mossoul.
En 2015, dans le cadre d'une démonstration de force, l'armée russe déploie un certain nombre de systèmes le long de la frontière avec l'ukraine. Un rapport de L'OSCE rapporte qu'un exemplaire a été aperçu dans les rangs des séparatistes du Donbass. En octobre 2015, la Syrie met en oeuvre plusieurs TOS-1A face aux forces rebelles dans le secteur de Hama. L'année suivante, en 2016, ils sont déployés dans le secteur de Lattaquié afin de sécuriser la zone aéroportuaire, vitale pour les forces russes engagées aux côtés des forces syriennes gouvernementales. Les roquettes thermobariques réduisent en cendres les positions rebelles ainsi que celles de l'état islamique et les TOS-1A ne cessent d'être engagés avec succès contre ce dernier, comme en 2017 dans le secteur de Palmyre ou encore en novembre 2018, dans la région d'al-safa. En août 2017, l'algérie se montre intéressée par l'achat du système après des tests effectués lors d'un exercice. Alger passe alors commande de 52 exemplaires qui semblent être désormais en service. Et, en avril 2019, c'est l'arabie saoudite qui, après avoir testé le TOS-1A, envisage l'achat d'un nombre indéterminé de systèmes.