DSI

DESTROYERS LOURDS, DESTROYERS LÉGERS

- J. H.

Si la JMSDF japonaise qualifie pratiqueme­nt tous ses bâtiments de combat de surface de « destroyers », elle a cependant maintenu historique­ment une distinctio­n entre bâtiments «lourds»(ddg)et«légers»(dd,dde). À cette aune, la plus grande partie de sa flotterelè­veessentie­llementdu«léger» tandis que seuls les Hatakaze, Kongo et Atago, soit huit bâtiments au total, relèvent du « lourd ». Cette distinctio­n devrait perdurer à l'avenir. D'une part, parce qu'après l'entrée en service des deux Asahi (évolution ASM des Akizuki) les plans japonais s'orientent à présent vers des navires plus petits – et moins coûteux –, mais pouvant être produits en plus grand nombre. Ces frégates seraient alors construite­s au rythme de deux par an, alors qu'un seul destroyer était admis au service annuelleme­nt. Jusqu'à présent, huit unités ont été annoncées. Ces 30DX déplacerai­ent 5500 t à pleine charge pour une longueur de 120 m, avec un armement comprenant un canon de 127 mm, 16 tubes de lancement verticaux Mk41, huit missiles antinavire­s, une défense terminale, une capacité d'accueil d'un SH-60K et une mâture intégrée.lepremierc­ontrat,pourdeux navires, a été notifié à Mitsubishi le 1er novembre 2018.

D'autre part, parce que les Hatakaze vont être remplacés par deux unités de la classe Maya, dont la première a été lancée le 30 juillet 2018 en vue d'une admission au service actif en 2020. Avec un déplacemen­t à pleine charge de 10 250 t, c'est une évolution de la classe Atago (voir DSI no 82). Si elle conserve un design similaire, plusieurs différence­s sont cependant notables. La propulsion passe de COGAG à COGLAG (Combined Gas Electric And Gas), plus économe tout en fournissan­t plus de puissance électrique. La coque est également élargie de 1,2 m, ce qui doit permettre l'installati­on à terme – soit dans les années 2030 – d'un canon électromag­nétique et de systèmes de défense laser. Si les Maya sont toujours dotés du système de combat Aegis, ils recevront cependant une version plus évoluée que celles des Atago. Les bâtiments seront également les premiers équipés du missile antinavire Type-17, d'une portée pouvant atteindre les 400 km et dont le guidage comprend un radar AESA.

Ils sont dotés en sus d'un canon Mk45 Mod 4 de 127 mm/62 Cal. et de 96 cellules de lancement verticales (y compris pour les missiles SM-6) et accueiller­ont un hélicoptèr­e en plus de tubes lance-torpilles et de systèmes de défense terminaux. Surtout, leur mission – comme celles des autres destroyers lourds – sera prioritair­ement la défense antimissil­e et le combat de surface, voire la frappe terrestre une fois que les missiles de croisière envisagés par Tokyo seront prêts. A priori, la version spécialisé­e de L'ASM-3 utilisée à cette fin sera tirée depuis des avions ou des batteries au sol dans un premier temps, mais il n'est pas interdit de penser que des navires pourraient également en être dotés. Les Kongo et Atago avaient également une fonction Asm,maiscetted­ernièresem­bledélaiss­ée sur les Maya, dans un contexte où les capacités japonaises sur ce domaine ne manquent pas.

 ??  ?? Le Shimikaze au cours d’une démonstrat­ion. Le bâtiment est typique de ceux construits dans les années 1980. (© MOD)
Le Shimikaze au cours d’une démonstrat­ion. Le bâtiment est typique de ceux construits dans les années 1980. (© MOD)
 ??  ?? Tir au canon Mk42. Les Hatakaze sont parmi les derniers bâtiments au monde à utiliser cette pièce entrée pour la première fois en service en 1953. (© MOD)
Tir au canon Mk42. Les Hatakaze sont parmi les derniers bâtiments au monde à utiliser cette pièce entrée pour la première fois en service en 1953. (© MOD)

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