Le cas du SSC-8
La Russie a rendu officiellement publique, en janvier 2019, l’existence d’un autre missile de croisière, le 9M729/SSC-8. Son développement par Novator aurait commencé au milieu des années 2000 et il aurait été testé pour la première fois en 2014. Comparativement au 9M728, l’engin est plus lourd et plus long de
53 cm. Sa portée serait, selon les autorités russes, de 480 km, réduite comparativement au SSC-7 du fait de l’installation d’une plus grosse charge explosive. Les autorités américaines estiment quant à elles que l’engin aurait une portée très supérieure à 500 km – 2 500 km pour l’air Force National Air and Space Intelligence
Center. Il violerait donc le traité INF, bien que lors des deux essais observés, les portées aient été inférieures à 500 km. Le missile lui-même pourrait être issu du Kalibr, ou encore du Kh-101 (2500 km de portée) en service dans la force aérienne russe. Il n’est cependant pas certain que l’engin soit destiné aux brigades dotées d’iskander. Les SSC-8 seraient intégrés dans deux bataillons comprenant chacun quatre lanceurs. Une centaine de missiles semblaient être en service en décembre 2017 (1). Les TEL sont des 9P701, adaptés à la longueur du missile, mais leur forte ressemblance avec le 9P78-1 est de nature à brouiller les pistes, notamment en termes de vérification des traités.
Note
(1) Michael R. Gordon, « As One Arms Treaty Falls Apart, Others Look Shakier », The Wall Street Journal, 7 décembre 2018.