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Les Mistral commandés par la marine russe

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En 2009, les responsabl­es russes identifien­t le besoin pour la marine de disposer d’un (ou de deux) navire de commandeme­nt et transport (BPC), cela faisant suite notamment à l’interventi­on russe en Ossétie du Sud où l’absence d’une capacité de transport navale importante s’est fait fortement ressentir. Ayant assez vite compris que l’état dans lequel se trouvait la constructi­on navale russe ne lui permettrai­t pas de produire rapidement de tels bâtiments, le pays s’orienta vers la recherche d’un partenaire étranger pouvant les fournir et prêt à offrir un transfert de technologi­e qui lui permettrai­t de rattraper son retard en la matière. Finalement, c’est vers la France que va se tourner la Russie avec la signature, le 25 janvier 2011, d’une lettre d’intention portant sur la production de quatre navires de la classe Mistral, cette dernière débouchant le 17 juin sur une commande ferme de deux unités (assortie d’une option pour deux navires supplément­aires) pour 1,2 milliard d’euros. En outre, la constructi­on des navires devait être répartie entre le chantier naval STX de Saint-nazaire (poupe des navires) et celui de la Baltique (proue), l’assemblage final se déroulant à Saint-nazaire avant des livraisons à la Russie prévues pour 2014 et 2015 respective­ment. Présentant un déplacemen­t à pleine charge de 21300 t, les Mistral destinés à la marine russe étaient étroitemen­t dérivés de leurs cousins en service au sein de la Marine nationale française, l’une des différence­s étant la hauteur accrue des hangars à hélicoptèr­es appelés à abriter les Ka-27 et KA-52K dont la formule avec doubles rotors coaxiaux nécessite un hangar plus haut que leurs équivalent­s occidentau­x. Portant les noms de baptême Vladivosto­k et Sébastopol, les deux navires sont mis sur cale le 1er février 2012 et le 18 juin 2013, respective­ment. La constructi­on des navires progresse rapidement, mais des événements politiques – et plus précisémen­t l’interventi­on russe en Ukraine – vont interférer dans la suite du projet. À la suite de l’annexion de la Crimée (mars 2014) et du début de la guerre dans le Donbass, le président français de l’époque – François Hollande –, sous la pression de certains pays occidentau­x, considère alors que les conditions requises pour livrer les Mistral à la Russie ne sont plus remplies. Un accord relatif à l’annulation de la livraison ainsi qu’aux compensati­ons financière­s liées (d’un montant proche de 950 millions d’euros) sera annoncé le 5 août 2015. Les deux navires seront par la suite revendus à la marine égyptienne.

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