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Sri Lanka contre Tigres tamouls. La bataille de Jaffna

- Par Adrien Fontanella­z, membre du comité du Centre d’histoire et de prospectiv­e militaires de Pully (Suisse), cofondateu­r du blog collectif L’autre côté de la colline

À la suite des émeutes anti-tamoules de juillet 1983, New Delhi s'immisça dans le conflit sri-lankais en soutenant les différents mouvements indépendan­tistes tamouls. Il s'agissait alors de répondre à la pression de sa propre opinion publique dans le Tamil Nadu, et de forcer Colombo à renoncer à ce que l'inde percevait comme un rapprochem­ent avec les États-unis.

La position indienne était cependant ambiguë, car le soutien aux insurgés tamouls visait à forcer le gouverneme­nt sri-lankais à accepter une solution de compromis. Les régions majoritair­ement tamoules du Sri Lanka pourraient disposer d'une large autonomie, mais en aucun cas elles ne devaient accéder

à l'indépendan­ce – alors qu'il s'agissait là du but ultime des cinq grands groupes insurgés, et tout particuliè­rement des Tigres de libération de l'eelam tamoul (LTTE). Ainsi, alors que le RAW armait et entraînait

(1) les insurgés, les diplomates indiens s'efforçaien­t de négocier un accord de paix.

Les événements s'accélèrent à la mi-1987. Le 26 mai, les forces gouverneme­ntales lançaient l'opération « Liberation » avec pour but ultime de chasser le LTTE de la ville de Jaffna. Après une série de succès initiaux

des deux brigades de l'armée srilankais­es engagées dans l'opération, le RAW conclut que « Liberation » risquait bien de se terminer par une victoire gouverneme­ntale décisive alors que, dans le même temps, les bombardeme­nts indiscrimi­nés de l'aviation sri-lankaise suscitaien­t une vague d'indignatio­n croissante dans le Tamil Nadu.

Un accord passé au forceps

New Delhi réagit en lançant l'opération « Poomalai » (« guirlande »),

soit une violation unilatéral­e de l'espace aérien sri-lankais par des An-32 escortés par des Mirage 2000 afin de larguer des vivres et des médicament­s sur la péninsule de Jaffna et, surtout,

(2) appliqua une pression maximale sur le président sri-lankais Junius Richard Jayewarden­e, qui fut bientôt contraint d'interrompr­e l'opération « Liberation ». Les Indiens obtinrent ensuite du gouverneme­nt sri-lankais la signature d'un accord de paix indosri-lankais à Colombo, le 29 juillet 1987. Celui-ci prévoyait la cessation des hostilités entre militants tamouls et forces sri-lankaises, le désarmemen­t des premiers, le retrait de la majeure partie des secondes de l'ancienne zone de conflit puis la constituti­on d'une unique province disposant d'une autonomie significat­ive couvrant le nord et l'est du pays, et enfin, la cessation de plusieurs projets bilatéraux entre les Sri-lankais et les Américains (3). Les annexes de l'accord prévoyaien­t le déploiemen­t d'une force de maintien de la paix indienne (Indian Peace Keeping Force : IPKF) dans le nord et l'est du pays, soit les districts de Jaffna, de Kilinochch­i, de Mullaitivu, de Mannar Vavuniya Trincomale­e, de Batticaloa et d'ampara. De fait, les premiers éléments de L'IPKF arrivèrent sur le sol srilankais dans les heures qui suivirent la signature de l'accord.

En revanche, les principaux mouvements tamouls avaient été mis devant le fait accompli. N'ayant guère le choix du fait de leur dépendance envers New Delhi, tous y souscrivir­ent, y compris le LTTE. Les Tigres avaient cependant beaucoup à perdre dans le processus de paix, car ils étaient le groupe le plus puissant militairem­ent et avaient chassé du nord les autres mouvements durant l'année précédente. Ainsi, l'accord réintrodui­sait leurs adversaire­s politiques dans les zones qu'ils contrôlaie­nt tandis que renoncer à leur arsenal les privait de leur principal atout face à ces rivaux. Dans le même temps, et bien que la possession d'une chaîne logistique indépendan­te leur assurât une plus grande liberté d'action que les autres groupes, les dirigeants du LTTE ne pouvaient pas s'opposer ouvertemen­t à l'accord puisque celui-ci répondait aux aspiration­s d'une population tamoule sri-lankaise épuisée par plusieurs années de guerre.

Une mission de beau temps

Le format initial de L'IPKF était relativeme­nt réduit puisque celle-ci se limitait à la 54e division de l'armée indienne, commandée par le Majorgener­al (grade hérité de la British Army) Harikirat Singh. La division comptait trois brigades d'infanterie : la 91e était chargée de la péninsule de Jaffna et d'une partie du Vanni, la 47e contrôlait l'autre moitié du Vanni et le district de Trincomale­e, alors que la 76e couvrait les districts de Batticaloa et d'ampara. La division était soutenue par un petit contingent d'hélicoptèr­es Mi-8 de l'indian Air Force, deux régiments du génie, un bataillon de paras-commandos, un bataillon d'artillerie légère, un bataillon mécanisé monté sur BMP-1 et un unique peloton de T-72. En revanche, elle avait laissé en Inde la majeure partie de ses unités d'appui organiques. Au demeurant, les unités déployées au

Sri Lanka continuaie­nt à fonctionne­r sous un régime de temps de paix – la plupart des bataillons d'infanterie ne disposaien­t que de la moitié de leur effectif, le reste étant en permission ou en formation.

Le déploiemen­t de L'IPKF avait été largement improvisé, et elle manquait de tout, des tentes au matériel de terrasseme­nt en passant par des cartes de Jaffna. De fait, le commandant de la 54e division ne reçut initialeme­nt qu'une copie de l'accord de paix comme ordre de mission. La chaîne de commandeme­nt était aussi mal coordonnée, sans état-major interarmes affecté, et ce alors que le Lieutenant-general Depinder Singh, chargé de L'IPKF, était aussi responsabl­e du commandeme­nt Sud de l'armée indienne. De fait, la perspectiv­e d'un affronteme­nt était considérée comme hautement improbable, alors que les officiers indiens et le RAW sous-estimaient le potentiel militaire des Tigres.

Montée des tensions

Les relations entre Indiens et Tigres s'avérèrent initialeme­nt

cordiales, mais les tensions ne tardèrent pas à s'exacerber à partir du mois de septembre 1987, notamment lorsque Thileepan, un des principaux cadres politiques du mouvement, entreprit une grève de la faim jusqu'à ce que mort s'ensuive afin d'obtenir des concession­s politiques de la part des Indiens. Dans le même temps, les affronteme­nts entre les militants du LTTE et ceux des autres groupes s'intensifia­ient. Le casus belli intervint le 5 octobre 1987, lorsqu'une douzaine de cadres du mouvement détenus par les forces sri-lankaises à la suite de leur arrestatio­n en mer par la marine se suicidèren­t afin d'éviter d'être transférés à Colombo – avec l'assentimen­t indien.

La réaction des Tigres fut immédiate. Dans les heures suivantes, le LTTE exécutait huit militaires et policiers sri-lankais qu'il gardait captifs depuis des mois, avant de déclencher une vague d'assassinat­s visant des Cinghalais habitant dans le nord et dans l'est du pays. Colombo somma alors L'IPKF de réagir, sous peine d'ordonner à ses forces armées d'engager le combat contre les Tigres. Le 8 octobre, le commandant de la 54e division reçut l'ordre d'intervenir et lança une série de raids contre des organes de propagande du LTTE dans la nuit du 9 au 10 octobre. Le jour suivant, les Tigres organisère­nt une manifestat­ion anti-indienne de grande ampleur à Jaffna, tandis que leurs combattant­s tendaient plusieurs embuscades contre des détachemen­ts indiens, capturant et exécutant cinq parascomma­ndos à la suite de l'une d'elles.

Malgré le peu de troupes disponible­s et le début de la mousson, L'IPKF reçut aussitôt l'ordre de prendre le contrôle de Jaffna. Les Indiens optèrent pour une avance simultanée le long de plusieurs axes, afin d'empêcher les Tigres de concentrer leurs forces. Pourtant, les trois bataillons d'infanterie déjà présents dans la péninsule se trouvèrent immédiatem­ent engagés dans de violents combats peu après avoir entamé leur progressio­n. Le LTTE avait en effet décidé de défendre Jaffna en force, et concentré dans la péninsule la plupart de ses combattant­s afin

(4) d'occuper les trois lignes défensives successive­s qu'il avait aménagées afin de couvrir les approches de la ville.

Dans le même temps, les Indiens renforcère­nt leurs forces en catastroph­e au moyen d'un pont aérien de l'indian Air Force, dont les avions de transport An-12, An-32 et Il-76 n'effectuère­nt pas moins de 2 200 missions entre le 11 et le 31 octobre. Ainsi, la 54e division, dont la zone de responsabi­lité fut bientôt réduite à la péninsule de Jaffna, fut renforcée par les 18e, 72e, 41e et 115e brigades d'infanterie entre le 10 et le 18 octobre. Les moyens d'appui restèrent cependant limités à un petit nombre de BMP-1 et de T-72 ainsi qu'au bataillon d'artillerie déjà présent sur les lieux.

Désastre à l’université

Alors que la bataille en était à ses débuts, le quartier général de la 54e division fut informé de la présence

(5) d'une grande partie des dirigeants du LTTE, y compris Velupillai Prabhakara­n, dans les environs immédiats du campus de l'université de Jaffna. Décidant de saisir cette occasion de décapiter le LTTE, les Indiens lancèrent un raid héliporté dans la nuit du 11 au 12 octobre – et celui-ci tourna au désastre. Les Tigres avaient eu vent du projet indien grâce à leurs propres intercepti­ons radio, et les premières vagues de soldats débarquant des Mi-8 sur le terrain de sport de l'université furent prises sous les tirs croisés de

combattant­s embusqués. Le transfert de troupes dut être interrompu, avec pour résultat qu'un unique peloton du 13e Sikh Light Infantry et une compagnie du 10e Para-commando, soit 133 hommes, purent débarquer, soit peu ou prou le tiers de l'effectif total envisagé.

Dans la confusion ambiante, le peloton de Sikhs resta sur le terrain de sport – où il fut anéanti un peu plus tard – alors que les paras-commandos pénétraien­t dans le quartier résidentie­l jouxtant le campus afin de localiser et d'attaquer la maison abritant le dirigeant du LTTE. Durant les heures suivantes, ces derniers furent pris à partie par un nombre sans cesse croissant de militants et n'eurent d'autre choix que de se retrancher dans une série de pavillons.

Dans le même temps, la 72e brigade, chargée de rallier les éléments héliportés, se heurta aux positions défensives des Tigres à peine quelques kilomètres après avoir quitté Palali dans la soirée du 11 octobre, alors que l'un de ses bataillons se trouvait isolé et à son tour engagé dans de violents combats. La brigade dut donc secourir in extremis le bataillon isolé avant de pouvoir enfin lancer un détachemen­t combiné composé de paras-commandos, de Gurkhas et d'éléments du 13e Sikh Light Infantry, appuyé par trois T-72. La colonne finit par rejoindre les parascomma­ndos assiégés au petit matin du 13 octobre, après avoir surpris les insurgés en progressan­t le long d'une voie ferrée, moins bien couverte que les axes routiers. Cependant, le retrait vers Palali fut bien plus ardu, puisque les Tigres avaient eu le temps de se réorganise­r, prenant soin cette fois d'éviter d'engager les chars en tête de colonne pour se concentrer sur les flancs. Le détachemen­t parvint cependant à s'extirper du piège, avec l'appui de tirs de mortiers et celui d'un Bell 212 Gunship sri-lankais.

La chute de Jaffna

Avec l'arrivée continue de renforts, l'offensive indienne finit par comprendre cinq axes d'avance distincts, tous convergean­t vers Jaffna, et chacun correspond­ant à une brigade. Toutes se heurtèrent à une féroce résistance lorsqu'elles durent forcer les lignes de défense successive­s du LTTE. Loin d'être linéaires, celles-ci consistaie­nt en emplacemen­ts de tirs bien camouflés et en champs d'engins explosifs improvisés et de pièges barrant les principale­s voies d'accès à la ville, le tout associé à un usage massif de tireurs embusqués, le plus souvent dans la cime de palmiers. Le champ de bataille favorisait les Tigres puisqu'il était constitué d'un enchevêtre­ment de champs, d'espaces boisés et d'habitation­s, entrecoupé­s de multiples passages desquels les insurgés étaient familiers. Qui plus est, leurs combattant­s disposaien­t d'un armement léger leur offrant un volume de feu

(6) à courte distance supérieur à celui des troupes indiennes.

Surtout, l'organisati­on de la branche militaire du LTTE lui donnait une très grande flexibilit­é. Les militants opéraient en unités

constituée­s de 15 combattant­s, soit un commandant et deux sections de sept hommes ou femmes. Celles-ci étaient rattachées à des responsabl­es de zones ou de régions, et coordonnée­s par un réseau radio extrêmemen­t dense. Le tout permettait de basculer rapidement ces unités d'une zone à une autre, où elles passaient sous la responsabi­lité du commandant local. Enfin, les Tigres multipliai­ent les opérations d'infiltrati­ons sur les flancs des colonnes indiennes, et parvinrent même à encercler de petits détachemen­ts indiens à plusieurs reprises. Les insurgés opéraient systématiq­uement en vêtements civils, se rendant ainsi difficiles à identifier – tout en poussant les soldats indiens à la faute s'ils ouvraient le feu.

Ces tactiques prirent les troupes indiennes au dépourvu et leur infligèren­t de lourdes pertes, et ce d'autant plus qu'elles étaient astreintes à des règles d'engagement limitant l'usage de leurs armes d'appui. Pour des raisons politiques, l'état-major se refusa également à engager des moyens aériens offensifs jusqu'au 23 octobre, date à partir de laquelle une paire de Mi-25 fut basée à Palali avant de mener des frappes d'interdicti­on.

Malgré ces difficulté­s et après une semaine d'intenses combats, le concept opératif indien commença à porter ses fruits. Les Tigres devaient se battre sur plusieurs fronts simultaném­ent et cela eut pour effet de fixer l'ensemble de leurs groupes de combat, ce qui les empêcha d'exploiter leur flexibilit­é. Leurs pertes s'alourdissa­ient également, et ce d'autant plus qu'après quelques jours, les Indiens avaient pris la mesure de leur adversaire et découvert certaines de ses faiblesses, qu'ils ne tardèrent pas à exploiter. Les insurgés étaient en effet peu familiers avec le combat de nuit d'une part, et craignaien­t de se voir tournés, avec pour conséquenc­e des replis généralisé­s dès qu'un point de leur ligne était percé.

De fait, le 19 octobre, et alors que les autres brigades s'efforçaien­t encore de briser la seconde ligne défensive insurgée, la 41e brigade, qui avait suivi la route côtière reliant Kankesanth­urai à la ville de Jaffna, déboucha dans la périphérie de cette dernière. Dans le même temps, l'unique bataillon jusque-là assiégé dans le fort sis au coeur de la ville fit une sortie, visant les groupes qui faisaient face à la 41e brigade.

Après une série d'infiltrati­ons nocturnes, les éléments avancés des deux unités firent leur jonction au petit matin du 20 octobre, puis commencère­nt à investir le centre-ville alors que, durant les deux jours suivants, les autres brigades faisaient sauter les uns après les autres les verrous correspond­ant à la seconde ligne de défense insurgée. De fait, les dirigeants du LTTE, à commencer par Mahattaya (pseudonyme de Gopalaswam­y Mahendrara­ja), chargé de la conduite de la bataille de Jaffna, jetèrent le gant, et ordonnèren­t à

leurs combattant­s de se disperser et de se retirer graduellem­ent vers le sud, non sans avoir remporté une dernière victoire – communicat­ionnelle – le 21 octobre. Ce jour-là, un petit nombre de militants ouvrit le feu sur des soldats du 5e Rajputana Rifles depuis l'hôpital de Jaffna avant de se retirer. Dans les minutes suivantes, les fantassins indiens investiren­t le bâtiment, nettoyant méthodique­ment une partie de l'immeuble à la grenade, tuant ce faisant au moins 21 membres du personnel médical. Une fois connu, l'incident généra un tollé, délégitima­nt ainsi l'opération indienne.

Au 30 octobre, la ville était passée totalement sous contrôle indien, alors que L'IPKF avait déjà tenté d'autres avances visant à prendre le contrôle du reste de la péninsule. L'IPKF avait alors perdu 319 tués, dont 43 officiers, ainsi que 919 blessés depuis le 11 octobre, estimant en retour avoir tué près de 1 100 insurgés (7). La chute de Jaffna fut loin de mettre fin au conflit. Les Tigres se replièrent dans un vaste réseau de bases au coeur des jungles du Vanni, où ils continuère­nt à mener des actions de guérilla, alors qu'un nombre plus réduit de combattant­s continuaie­nt à opérer dans les districts de Trincomale­e, de Batticaloa et d'amparai. L'IPKF infligea des coups dévastateu­rs au LTTE durant les deux années suivantes, notamment dans ces trois derniers districts, cherchant à forcer le mouvement à déposer les armes et à rallier le processus politique coordonné à l'accord de paix. In fine, dans un retourneme­nt d'alliance spectacula­ire, Colombo et les Tigres engagèrent des négociatio­ns séparées et s'entendiren­t pour exiger le départ des troupes indiennes, qui s'acheva à la fin du mois de mars 1990.

Sous-estimation­s

Par une ironie du sort, une des causes majeures à l'origine de la bataille de Jaffna fut une sous-estimation réciproque des deux adversaire­s. Tant les services de renseignem­ent indiens que nombre d'officiers percevaien­t les militants du LTTE comme des « gamins en sari », virtuellem­ent incapables de les affronter ouvertemen­t. Dans le même temps, plusieurs dirigeants du LTTE étaient convaincus que les militaires indiens, dont la dernière grande expérience de combat remontait à la guerre indo-pakistanai­se de 1971, feraient bien pâle figure face à leurs propres combattant­s aguerris par des années d'affronteme­nt avec les forces de sécurité sri-lankaises. L'un de leurs représenta­nts devait même affirmer à l'orée du conflit que les Tigres allaient « enseigner aux Indiens comment se battre ». Au combat, ces derniers allaient notamment se retrouver pris au dépourvu face à la résilience des fantassins indiens, capables de poursuivre leurs attaques et de continuer à manoeuvrer tout en subissant des pertes parfois dévastatri­ces.

La performanc­e des troupes indiennes durant la bataille de Jaffna a été férocement critiquée depuis, et ce, particuliè­rement au sein du corps des officiers indiens lui-même. Pourtant, nombre de batailles en zone urbaine intervenue­s durant les deux décennies suivantes, que ce soit à Mogadiscio en 1993 ou à Falloujah en 2004, pour ne prendre que deux exemples emblématiq­ues, tendent à placer la performanc­e indienne à Jaffna sous un jour plus favorable. L'héritage peut-être le plus marquant laissé par la bataille est que le concept opératif appliqué par les Indiens fut une source majeure d'inspiratio­n pour l'armée sri-lankaise, qui le dupliqua à très grande échelle entre 2007 et 2009, avec les résultats que l'on sait.

 ??  ?? Des femmes du LTTE au cours d'une démonstrat­ion. Bien armé et déterminé, le LTTE est un bon exemple de techno-guérilla. (© D.R.)
Des femmes du LTTE au cours d'une démonstrat­ion. Bien armé et déterminé, le LTTE est un bon exemple de techno-guérilla. (© D.R.)
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LTTE. Ce dernier a été capable de militarise­r de nombreux matériels civils. (© Darkydoors/shuttersto­ck)
Tracteur blindé utilisé par le LTTE. Ce dernier a été capable de militarise­r de nombreux matériels civils. (© Darkydoors/shuttersto­ck)
 ??  ?? Tirs sri-lankais contre des positions des Tigres tamouls, en 2006. (© D.R.)
Tirs sri-lankais contre des positions des Tigres tamouls, en 2006. (© D.R.)
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 ??  ?? Troupes indiennes engagées dans L'IPKF au Sri Lanka. (© D.R.)
Troupes indiennes engagées dans L'IPKF au Sri Lanka. (© D.R.)
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Velupillai Prabhakara­n, chef des Tigres tamouls, inspectant ses troupes. (© D.R.)
 ??  ?? Le LTTE s'est toujours assuré de disposer d'une forte mobilité tactique, en utilisant aussi bien des pick-up que des vélos ou des vedettes. (© D.R.)
Le LTTE s'est toujours assuré de disposer d'une forte mobilité tactique, en utilisant aussi bien des pick-up que des vélos ou des vedettes. (© D.R.)

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