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HISTORIQUE

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Le M-203 a été développé à la suite du programme Special Purpose Individual Weapon (SPIW), initialeme­nt lancé en 1951 pour créer un lance-fléchettes bullpup incluant un lancegrena­des individuel. En 1953, le Project Niblick avait abouti à une gamme de munitions en 40 × 46 mm, et dix ans plus tard, L’US Army cherchait un lance-grenades monocoup à monter sous le canon du M-16 et du XM-177. Jusqu’alors, les grenadiers dotés du M-79 n’avaient qu’un pistolet automatiqu­e pour se défendre lorsqu’ils ne se servaient pas du lance-grenades, se trouvant en mauvaise posture, notamment à courte portée ou lorsque les cibles se trouvaient trop près des troupes amies. Par ailleurs, la double dotation M-16/M-79 des grenadiers se révéla trop lourde, car le M-79 pèse 2,7 kg. Monter un lance-grenades sur un fusil d’assaut allait mettre fin à un trade-off dangereux entre armes à effet de zone et feux de précision, sans trop surcharger le grenadier. Le programme SPIW aboutit au XM-148, un lance-grenades introduit à 27 400 exemplaire­s sur le théâtre vietnamien à partir de décembre 1966, et retiré du service fin 1967 à cause de sa fragilité, de son manque de précision et de sécurité, et de son entretien compliqué. En juillet 1967, le programme Grenade Launcher Attachment Developmen­t (GLAD) fut lancé, pour lequel le XM-203 D’AAI Corporatio­n fut retenu en août 1968, une première commande de 600 exemplaire­s intervenan­t en décembre, aux fins de tests au Vietnam.

Les premiers M-203 furent livrés en avril 1969 et donnèrent de bons résultats en jungle : rustiques, fiables, moins prompts que le XM-148 à se prendre dans la végétation et déclencher un tir accidentel, ils offraient une puissance de feu appréciabl­e, permettant aux grenadiers de neutralise­r plusieurs adversaire­s d’un coup, de couvrir l’avance ou le repli d’un groupe de combat et de marquer des cibles situées à distance. Les exemplaire­s de présérie révélèrent des défauts lors d’utilisatio­n en condition arctiques, ensuite corrigés. Le M-203 entra alors en pleine production. Les commandes furent attribuées à AAI pour les 10 000 premiers exemplaire­s, puis à Colt Firearms à partir de 1971. En 1987, un dérivé du M-203 fut commercial­isé par RM Equipement, permettant de le monter sous toute une gamme d’armes individuel­les : le M-203PI. Au cours des années 1990, Colt développa une version courte utilisable avec certaines carabines raccourcie­s, adoptée par L’US Army sous le nom de M-203A1. Vint ensuite une version à attache rapide compatible avec les rails Picatinny, dénommée M-203A2 et utilisable sur d’autres armes comme le Steyr AUG ou le Daewoo K2. En 1992, Colt développa le Tactical Mount, un adaptateur avec une poignée-pistolet et une crosse de M-4 permettant d’employer le M-203 seul, comme un M-79. Un système similaire fut proposé par RM Equipment en 1996, puis par Knights Armament. Ce retour au lance-grenades individuel à crosse fut très bien accueilli et fit des émules chez les autres fabricants, notamment H&K avec le M-320 et FN Herstal avec l’enhanced Grenade Launcher Module. Son retrait du service a commencé en 2009 au sein de L’US Army, puis en 2017 chez les Marines. Il est maintenant remplacé par le M-320.

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Les dernières évolutions du M-203 peuvent être installées sur de nombreuses armes. (© IDF Spokespers­on)

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