Veilles stratégiques
Comme prévu par la loi de programmation militaire, le budget 2020 est en hausse, de 4,5 %, pour s’établir à 37,5 milliards d’euros. Le budget de la Défense bénéficiera de 1,7 milliard d’euros supplémentaires comparativement à 2019, de sorte qu’il est le deuxième poste budgétaire de l’état, derrière l’éducation nationale. Les dépenses de défense atteignent ainsi 1,86 % du PIB, contre 1,78 % en 2017. Le gouvernement entend toujours atteindre les 2 % en 2025. Si la trajectoire est donc conforme pour l’heure, la question de son respect sous le prochain mandat présidentiel reste posée. Au demeurant, les observateurs présents aux dernières Universités d’été de la Défense (septembre 2019) auront noté une ambiance plutôt optimiste, qui contraste avec le pessimisme partagé par les opérationnels et les industriels les années précédentes.
La part prise par l’équipement atteint 20,9 milliards d’euros, soit 1,1 milliard de plus que l’an dernier. L’espace, qui bénéficiera de 448 millions d’euros, ou le renseignement (366 millions) y jouent un rôle important. C’est également le cas pour la dissuasion nucléaire, qui mobilisera 4,73 milliards d’euros en 2020. L’augmentation des coûts en la matière est liée aux nouveaux programmes (remplacement des SNLE et de L’ASMP-A), qui impliqueront un total de 25 milliards d’euros de dépenses sur la période 2019-2023. Toujours dans le secteur des investissements, 5,5 milliards seront consacrés à la R&D.
La masse salariale représente quant à elle 12,1 milliards d’euros, 300 postes devant être créés. Le ministère des Armées a en outre annoncé la création d’une Cellule de Coordination de l’intelligence Artificielle de Défense (CCIAD). Par ailleurs, la provision pour les opérations extérieures et les missions intérieures atteindra 1,1 milliard d’euros (contre 450 millions d’euros en 2017). L’agrégat « préparation et emploi des forces » représente quant à lui 10 milliards. Réceptions et commandes de matériels s’établissent comme ci-contre. Le conseil des ministres francoallemand du 16 octobre a permis de progresser sur un certain nombre de programmes en résolvant des points politiques problématiques, en particulier la question des exportations d’armement. Dans la foulée, une série de décisions ont été actées sur les programmes communs, dans un contexte où les industriels ont progressé. Sur la difficile question de la répartition des tâches sur le programme MGCS (Main Ground Combat System), le cabinet de la ministre des Armées indique que Rheinmetall, KMW et Nexter ont trouvé un accord. Les contrats de développement devraient ainsi être notifiés « au premier trimestre 2020 ». Pour ce qui concerne le SCAF, le contrat portant sur la construction du premier démonstrateur serait notifié dès janvier 2020, permettant de respecter le calendrier d’un premier vol en 2026.